Sandrine NAGUERTIGA

Top 20 des phrases qui peuvent agacer quand on entreprend

J’ai choisi de faire ce TOP 20 suite à différentes expériences vécues et je me suis rendue compte que je me devais de les partager ici. Portant des projets pour le continent africain, je peux vous dire que ce ne sont pas les préjugés qui manquent.

En effet, l’entrepreneuriat est une voie passionnante pour certains et « répugnantes » pour d’autres. Eh oui, il faut de tout pour faire un monde.   Il est important de souligner que c’est très loin d’être un long fleuve tranquille: et ça, je peux le témoigner.

Mais dans cette voie que vous empruntez, vous aurez plusieurs catégories de personnes: celles qui vous soutiennent et celles qui vont tout faire pour vous éloigner de ce chemin et qui vont refléter leurs peurs sur vous pour différentes raisons: soit parce qu’ils s’inquiètent pour vous, ou qu’ils vous jalousent ou bien d’autres encore….

Je dresse ici un TOP 20 des phrases les plus « clichés » et agaçantes que l’on puisse entendre, surtout quand on souhaite le faire en Afrique:

1: Ohla, crois moi ça ne marchera pas: en Afrique les gens sont corrompus et il y a tout le temps la guerre…: 

Je prépare justement un article à ce sujet, et je peux vous dire que ce sont de purs clichés. Il est vrai que parfois la réalité nous rattrape, mais ce n’est pas une raison pour généraliser. 

2: Pourquoi tu ne signes pas un CDI ici et tu seras tranquille? 

Tout simplement parce que j’aime ce que je fais et j’ai envie de travailler dans un domaine où je serai épanouie: on ne vit qu’une fois. 

3: Tu es beaucoup trop jeune pour évoluer dans ce domaine: travailles encore un peu et prends de l’expérience: 

Il n’y a pas d’âge pour faire ce qu’on aime. Entreprendre n’est pas un métier, c’est passer d’une idée, d’une envie à une chose qu’on aime. Si on travaille dur et qu’on apprend comme c’est la plupart du temps quand on est jeune, sur le terrain, on y arrive. 

4: Tu es une femme et tu seras destinée à te marier et avoir des enfants, ça sera difficile tu ne crois pas? 

Être femme ne veut pas forcement dire que l’on finira sa vie posée à la maison avec des enfants. Il y a des femmes et mères qui entreprennent et qui font des choses incroyables. C’est un choix de vie, mais qui ne doit en aucun cas compromettre nos chances de faire ce qu’on aime: les 2 sont tout à faits compatibles. 

5: Tu ne vas jamais y arriver sans financement: 

Il est vrai que l’argent est le « nerf de la guerre » mais beaucoup réussissent à faire des choses incroyables en démarrant avec zéro francs. Le financement d’un projet ne doit pas être un frein à vos rêves ou idées novatrices. 

6: C’est la crise un peu partout, attends le bon moment: 

Vous savez, il n’y a jamais de « bon moment ». Sentez-vous prêts et osez. 

7: Ah oui, mais j’avais déjà entendu parler d’une entreprise qui faisait la même chose que toi: 

Oui et? Cela ne devrait absolument pas vous déstabiliser, bien au contraire. Ne perdez jamais de vue ceci: « Rien ne se créée, rien ne se perd: tout se transforme ». Donc n’ayez pas peur de vous inspirer de ce qui existe déjà, de prendre des conseils, des informations….et innovez sans copier. 

8: Ah maintenant que tu es Boss, tout ira pour le mieux: 

Euh comment dire..? Parfois une image vaut mieux que plusieurs maux…mots 🙂 

9: As-tu envisagé que cela ne puisse pas marcher? 

Oui, bien sûr: mais je ne pense pas à l’échec avant même d’avoir essayé: Try, Try and Try again. 

10: Tu dis être chef d’entreprise, que fais-tu sur Facebook tout le temps? 

Ah si tu savais…..les réseaux sociaux de nos jours sont indispensables dans le monde du business, c’est en quelque sorte « The Place to Be ». Alors oui je suis visible et disponible sur Facebook car je travaille aussi là-bas, surtout que j’exerce dans la communication digitale 🙂 

11: Depuis que tu bosses pour toi, tu as de la chance: tu as le temps de faire ce que tu veux (cinéma, sport…): 

Eh bien non hélas. Comme je le disais ci-dessus l’entrepreneuriat n’est pas un long fleuve tranquille mais plutôt semblable aux chutes du Lac Victoria: il faut s’adapter à toutes les situations et être en constante veille. Alors oui, l’organisation est de rigueur. 

12: En fait tu es Chef d’entreprise ou Entrepreneure? 

Une remarque/question que je dirai un peu plus « intéressante ». Le chef d’entreprise comme on l’entend est celui qui est à la tête d’une entreprise. L’entrepreneur est celui qui à un moment donné va passer de l’idée à l’action. Alors personnellement, je préfère le terme entrepreneur car le chef d’entreprise n’est pas toujours un entrepreneur. Il peut être juste à la tête d’une société sans pour autant l’avoir fondé. Contrairement à l’entrepreneur qui lui a entrepris, créé, fondé: bref qui est à l’initiative de l’idée qu’il porte. 

13: Mais arrives-tu à négocier dans ce monde de costard-cravate?

Oh mais il n’y a pas que des costard-cravate…au contraire: je rencontre souvent des personnes (hommes et femmes) en  jeans-baskets. Les entrepreneurs, startuppeurs…..sont pour la plupart que j’ai rencontré, très humbles, accessibles et disponibles. Et négocier ce n’est certes pas donner à tout le monde, mais quand on croit en soi et en ses projets, on arrive à convaincre qu’importe l’âge, l’origine sociale, le niveau d’expérience, le sexe… 

14: Si tu pars en Afrique, tu ne vas jamais réussir, restes ici c’est mieux 

Oh encore un gros cliché. L’Afrique est le continent de tous les possibles. Plusieurs médias s’y intéressent de plus en plus et nous font part de « success stories » 100% Made In Africa. Alors il faut essayer et se faire sa propre idée. 

15: Ton projet est super, mais concrètement qu’est-ce que tu vas faire après? 

Voici une des remarques qui m’a bien fait rire: ce que je vais faire après? Poursuivre avec mes projets si ceux ci ont réussi: c’est aussi simple que ça. Où alors en développer d’autres. 

16: Tu fais plusieurs choses à la fois, arrêtes: tu ne vas jamais réussir à faire tout cela

Tant que j’ai de la force et de la passion, je le ferai. Il faut, encore une fois, croire en soi et savoir s’organiser au mieux. 

17: De quoi vivais-tu quand tu avais lancé tes projets

J’avais déjà travaillé avant de me lancer sur cette voie et un des avantages était d’avoir pu cotiser pour mon assurance chômage, comme c’est le cas ici en France. Donc si on mêle ceci à mes économies….ça faisait très bien l’affaire 🙂 

18: Tu crois que tout est rose dans cet environnement, eh bien non!

Je n’ai jamais dis que cela était rose: et je fais partie de ceux qui n’hésitent pas à le dire. Mais ce n’est pas pour une raison pour décourager ceux qui ont vraiment envie d’essayer. 

19: J’ai un ami, il est parti aussi entreprendre en Afrique, je peux te dire qu’il est revenu lésé et dégouté, mais bon ça va aller

Dommage pour l’ami en question. Mais il faudrait aussi comprendre les raisons pour lesquelles il avait été lésé. N’en faites pas une généralité. Prenez en compte les différentes remarques et faites une étude de marché approfondie mais ne vous découragez pas. 

20: Si tu échoues comment tu vas faire?

L’échec ne me fait pas peur: au moins j’aurai essayé et je suis sûre que je pourrai rebondir. j’ai déjà échoué auparavant (dans mes 2 projets de startup précédents) et cela m’a aidé à ressortir encore plus forte. 

 

La vie ne mérite pas d’être vécue si c’est pour uniquement rechercher à vivre dans la sécurité. Osez, vivez, écoutez votre coeur….et surtout faites vous confiance. Les échecs existent pour nous redonner une chance de mieux faire. Restez #Afroptimistes 🙂

Et vous, quelles ont été les vôtres? N’hésitez pas à partager vos expériences.


Campagne « #RegleeCommeElle » pour lutter contre les tabous autour des menstrues féminines en Afrique

Les menstrues, plus communément appelées « règles », sont un sujet encore tabou et pourtant vital, dans plusieurs régions du monde.

Infographie CC: Entreprendrelafrique.com

J’avais réalisé un article à ce sujet disponible ici: Les règles chez les jeunes filles en Afrique, un sujet tabou mais vital.

Affiche de la campagne pour le Tchad: Credit Photo: Entreprendrelafrique.com

Cet article s’inscrivait dans la logique d’une campagne que nous avions souhaité mener au Tchad, mon pays d’origine, afin de collecter des produits d’hygiènes destinés à plus de 10.000 jeunes filles Tchadiennes.

Cependant, ce mouvement s’étant très vite essoufflé, faute de grande mobilisation au Tchad, j’en avais profité pour réfléchir à d’autres plans d’actions. Jusqu’à ce que je tombe sur cet article réalisé par la journaliste Charlie Vandekerkove qui fait froid dans le dos : « Ce que subissent les femmes à travers le monde quand elles ont leurs règles« 

Et là je me suis dit que nous ne pouvions pas rester sans rien faire, et qu’en tant que jeune femme africaine, je me devais au moins de participer à faire bouger les consciences. D’où ma volonté d’associer toute la communauté active sur le web (hommes et femmes) et celles et ceux qui souhaitent se rallier à notre cause pour casser les tabous qui font de ce phénomène naturel un véritable enfer pour de nombreuses jeunes filles et femmes.

Champ d’action choisi

Ne pouvant pas, dans un premier temps, le faire partout dans le monde, j’ai jugé utile et réaliste de concentrer les actions sur le continent africain dans un premier temps (continent où de nombreuses jeunes filles subissent les tabous et clichés de ce phénomène naturel) et pour lequel il y a encore beaucoup à faire.

Nom de la campagne choisi

Collectif #RegleeCommeElle est le nom que j’ai jugé utile de choisir après plusieurs réflexions afin de pouvoir rassembler autour d’une cause.

Je tiens à préciser que cette cause concerne autant les hommes que les femmes car il s’agit d’un phénomène naturel et pour lequel nous aurons tout aussi besoin des hommes pour nous aider à faire porter cette voix et à casser les codes.

Plan d’actions

Comme je le disais auparavant, dans un premier temps il s’agirait de faire porter notre voix autour d’un collectif via les réseaux sociaux pour casser les clichés et ensuite mettre en place des actions concrètes localement.

Pour cela, j’ai trouvé important de démarrer une campagne numérique pour faire passer le message activement.

Partenaires principaux

Pour démarrer cette campagne, nous avons eu la chance de nous entourer au départ de quelques partenaires qui souhaitent porter leurs voix aux nôtres.

Entreprendre l’Afrique: un média social 100% participatif qui promeut les initiatives portées sur le continent africain et à la diaspora

KmerPad: une startup sociale camerounaise qui fabrique et commercialise des produits hygiéniques de menstrues en coton lavables et à tarifs accessibles (fabriqués par des femmes au Cameroun). Mais pas que, ils sensibilisent, forment et accompagnent les jeunes filles à ces questions encore bien souvent honteuses ou douloureuses pour elles.

Mondoblog – RFI: la plateforme des blogueurs de l’espace francophone promu par l’Atelier des Médias et RFI.

Wenaklabas: est une association qui promeut les initiatives technologiques au Tchad.

Sankore Labs: est un espace de transformation digitale, un incubateur situé à Tombouctou (Mali) et qui accueille, oriente, forme et conseille les jeunes dans le domaine des Tics.

Ensemble, cassons les tabous et la discrimination dont sont victimes les femmes en Afrique.

Par Sandrine NAGUERTIGA.


1er Mai: Le « Travail » en Afrique, une perle de plus en plus rare

Aujourd’hui 1er Mai est synonyme de la fête du travail. Un peu partout dans le monde, le travail sera célébré aux travers de traditionnels défilés des syndicats. En Afrique, le 1er mai ne ressemble pas encore à une fête.

A l’instar de la Journée de la Lutte pour le droit des femmes, je pense que cette journée n’est nullement une fête, mais au contraire, l’occasion de lutter pour de meilleures conditions de travail et d’accès à l’emploi, notamment en Afrique ou l’on sait que le problème du chômage est un véritable enjeu pour les pays.

Le Travail des mineurs, un fléau à éradiquer 

En 2012, selon l’Organisation Internationale du Travail (OIT), en Afrique subsaharienne, 59 millions d’enfants, soit plus d’un sur cinq, étaient employés contre leur gré : Ce qui est très grave et inquiétant.

L’ Afrique est de loin le continent le plus touché par ce problème majeur de travail des enfants : et cela est vraiment honteux.

De nombreuses raisons viennent cependant expliquer ce phénomène si inquiétant. Et parmi celles ci on retrouve principalement :

  • La pauvreté qui est la raison majeure et récurrente, surtout dans les zones rurales : poussant ainsi les familles à sacrifier l’avenir de leurs enfants
  • La guerre : phénomène désastreux pour lequel par exemple plusieurs enfants livrés à eux-mêmes sont enlevés contre leurs grés pour aller combattre aux côtés des groupes armés (enfants soldats)
  • Un accès à une éducation de qualité très insuffisante et non adaptée
  • Un problème de mentalité difficile à combattre : par exemple certaines coutumes ou croyances ne permettent pas aux jeunes filles d’étudier et les destinent à une vie maritale précoce
  • Un exode rural volontaire et parfois contraignant qui pousse les enfants et leurs parents à migrer dans des bidonvilles ou zones précaires la recherche d’un lendemain meilleur
  • Une main d’œuvre de la plupart des multinationales qui poussent les sous traitants à utiliser de la main d’oeuvre pas chère et soumise dans un secteur très informel
  • Les trafics d’enfants non règlementés par les législations gouvernantes

Pour vous donner une idée, selon l’UNICEF, c’est au Nigéria que l’on compte le plus grand nombre d’enfants au travail : soit 12 millions d’enfants (devant l’Afrique du Sud et l’Egypte).

Un enfant des rues en Afrique CC: Pixabay

En Afrique, les enfants travaillent d’abord pour aider et nourrir leur famille : travaux agricoles, travaux domestiques, secteurs miniers…

Comme je le mentionnais un peu plus haut: nombreuses sont ces firmes multinationales qui emploient des enfants dans leurs productions locales et qui après n’ont de cesse de rejeter la faute à leurs sous traitants.

Un enfant doit au contraire jouir de son plein droit qui est celui d’un accès à une éducation de qualité pour ainsi, aspirer à un avenir prometteur. Sans pour autant se soucier de tous ces maux causés par les adultes.

Le travail des femmes, plafond de verre, bloc de glace solide et dangereux

Je lisais pas plus tard qu’hier un article qui disait que l’Afrique était le premier continent de l’entrepreneuriat féminin. En Afrique subsaharienne, selon la Banque Mondiale, elles représenteraient 27% des entrepreneurs : s’agissant ainsi du taux le plus élevé à l’échelle mondiale.

Infographie CC: Entreprendrelafrique.com

Ce n’est pas nouveau : les femmes africaines, notamment en Afrique subsaharienne n’ont pas attendu toutes ces vagues de promotion autour de l’entrepreneuriat pour s’y lancer. Elles l’ont fait et pour la grande majorité continuent de le faire afin de subvenir, principalement à leurs besoins et à ceux de leurs cellules familiales. Mais leurs conditions de travail sont loin d’être reconnues et valorisées.

D’après des chiffres tirés de l’Organisation Internationale du Travail (OIT), « 60% des femmes, en Afrique subsaharienne, travaillent» ce qui est considérable, mais face aux inégalités hommes femmes qui se détériorent, elles sont dans la plupart du temps dans l’obligation de le faire de façon informelle.

Pour celles qui ont eu la chance d’aller de fréquenter à des niveaux plus avancés, elles se retrouvent confronter non pas à un plafond de verre mais à ce que j’appelle, un Bloc de glace solide et dangereux.

Elles sont vues comme un outil de fantasme privilégiant ainsi dans plusieurs pays la promotion canapé au recrutement légal sur des bases de capacités intellectuelles.

Femmes commerçantes au marché en Guinée CC: Pixabay

Ce qui pousse de nombreuses jeunes filles (je prends le cas du Tchad) à ne plus miser sur l’école ou les études mais uniquement sur leurs attirances compétences physiques. Alors ne soyez pas étonnés quand vous verrez une fille ne pas pouvoir s’exprimer convenablement à un poste de haut niveau ou assistante personnelle du directeur juste pour ses compétences physiques.

Lutter contre les inégalités sociales et une meilleure promotion de l’emploi des femmes est un gage de développement réussie pour les pays d’Afrique.

Jour de marché chez les Massaï (Kenya) CC: Pixabay

Le Chômage des jeunes, un frein au développement 

Voici un des enjeux majeurs dont fait face l’Afrique, notamment l’Afrique subsaharienne depuis ces quelques décennies.

Les jeunes diplômés et sous-diplômés, sont pour la plupart du temps logés à la même enseigne : c’est à dire dans la case : « Chômage ». Aujourd’hui, dans la plupart des pays du continent: avoir poussé très loin dans les études n’est absolument pas un gage de réussite professionnelle.

La crise la plus importante de ces quelques années est celle de la crise de l’emploi. Nous sommes face à une force vive et désireuse de travailler qui se retrouve sans emploi pour plusieurs raisons.

Or je reste convaincue que si les gouvernements des pays veulent lutter pour une meilleure sécurité sur à l’intéreieur de leurs terres, ils se doivent de revoir leur stratégie en matière de promotion de l’emploi pour ainsi permettre une meilleure stabilité aux jeunes.

L’éducation, la formation et l’emploi sont des facteurs que je qualifie de « magiques» puisqu’ils embarquent avec eux de nombreux autres facteurs : à savoir le développement, la sécurité, l’emploi, le bien-être, l’optimisme….en 1 mot : LA PAIX.

Chaque 1erMai doit permettre de remettre en cause cette gouvernance et ainsi prôner un accès à l’emploi des jeunes. Et si ce sont les emplois qui manquent réellement, alors il faut les créer. Mais pour les créer, encore faut-il que les conditions soient favorables aux jeunes à savoir : la formation, les centres ou espaces favorisant l’émergence et la création, le coaching-accompagnement, le financement des projets, la facilitation des démarches administratives en vue d’une création, le suivi et mentoring, la promotion des initiatives….

Cette année, le 1er Mai aura encore pour moi, un goût amer, surtout face à ces trois points développés ci-dessus. Je pense qu’il serait enfin temps que les gouvernements et instances/organismes publics, internationaux se penchent réellement sur la question de l’éducation, de la formation et de l’emploi des jeunes et des femmes en faisant des actions concrètes sur le terrain.

Si l’on souhaite lutter contre l’insécurité sous toutes ses formes, il faut pouvoir permettre aux populations de s’investir et d’être proactives et non pas assistées. L’Afrique a des forces vives à savoir : les jeunes et les femmes qui sont, avant même la technologie, la chance de l’Afrique.

La technologie oui, mais avant tout l’humain car cela peut paraître un peu bête ce que je vais dire, mais les machines, sont pensées, et conçues par les  humains: donc la technologie ne remplacera, selon moi, jamais l’intelligence humaine et de surcroit collective.

CC: Pixabay

Afroptimiste que je suis et réaliste tout de même, je reste convaincue que l’Afrique, qui se fait qualifié de « continent de demain » se doit d’abord de se construire aujourd’hui, et cela grâce à un accès à une éducation et formation de qualité, à une meilleure promotion de la femme sur toutes les instances et à un emploi plein chez les jeunes, force vive du continent.

Bonne fête du Travail à Toutes et à Tous avec une forte pensée pour mon continent africain.

Brin de Muguet CC: Pixabay

Je vous offre un brin de muguet (comme c’est le cas dans la Tradition en France). Qu’il soit synonyme de bonheur et d’Afro-optimisme.


L’Afrique n’est pas uniquement le terrain de l’entrepreneuriat social

Non, il n’y a pas que des entrepreneurs sociaux en Afrique…

L’entrepreneuriat social n’est pas la seule forme d’activité adaptée à l’Afrique…

Un entrepreneur social en Afrique n’est pas uniquement synonyme d’âme charitable…

Je choisis de réaliser cet article suite à des constats faits lors de mes différentes rencontres avec des entrepreneurs.

J’échangeais avec un entrepreneur récemment et ce dernier me laissait entendre ceci : « je pense que l’entrepreneuriat social est le type d’entrepreneuriat par excellence pour l’Afrique ». Inutile de vous décrire ma réaction… Les poils de mes bras se sont immédiatement dressés.

En Afrique l’entrepreneuriat est aujourd’hui au cœur du développement du continent, et l’entrepreneuriat social a longtemps eu le vent en poupe… Mais pas que.

 Tout d’abord, qu’est-ce qu’un entrepreneur social ?

Si je devais résumer ce qu’est un entrepreneur social, je dirais que c’est une personne qui va créer une activité économique viable avec une finalité ou but précis qui est celui de répondre aux besoins sociaux et environnementaux d’un écosystème donné. Et dans ce domaine, les causes peuvent être nombreuses : gaspillage alimentaire, réduction des déchets, accès à l’eau potable ou à un meilleur système de santé, accès à une éducation de qualité, lutte contre le chômage…

La plupart du temps, on retrouve ces activités sous la forme d’une entreprise sociale, d’une association, d’une coopérative, d’une fondation…

Le cas des entrepreneurs sociaux en Afrique 

Il est vrai qu’au vu de tous les défis auxquels doit faire face le continent africain (tant sur le plan social qu’environnemental), les entrepreneurs sociaux ont la côte.

Ils participent activement à trouver des solutions innovantes qui arrivent à changer la vie de leur communauté. Que ce soit dans les domaines de :

  • L’éducation
  • La santé
  • L’agrobusiness
  • L’emploi
  • Les transports
En classe… CC: Pixabay

Ils arrivent à trouver des solutions durables et innovantes qui répondent aux problèmes rencontrés par les populations locales et à répondre aux défis majeurs de leurs localités.

Je peux notamment citer quelques-uns d’entre eux connus ou peu connus :

  • Olivia MVONDO BOUM : Co-fondatrice de Kmerpad , des serviettes hygiéniques lavables Made in Cameroon: https://www.kmerpad.org/
  • Tristan KOCHOYAN : co-fondateur de Power:On: la startup sociale qui oeuvre à donner de l’électricité dans les zones reculées du Bénin
  • Bethlehem Tilahun Alemu : Co-Fondatrice et Directrice Générale, soleRebels, Ethiopie.
  • Daniel Oulaï : fondateur de la Grainothèque en Côte d’Ivoire, première bibliothèque de semences anciennes et paysannes en péril pour la préservation de la biodiversité africaine
  • Evelyne NAOTORDENE : fondatrice d’origine Tchadienne de l’association NaoFood qui lutte contre la malnutrition dans les milieux scolaires
  • Didier LALAYE : fondateur de Dawa Mobile Health, un laboratoire de santé mobile de dépistage et de prise en charge de la Bilharziose dans les villages au Tchad…

Et je peux vous dire que la liste de ces génies sociaux est très longue.

Evelyne NAOTORDENE, fondatrice de Naofood et une de ses collaboratrices devant un de leur kiosque à repas CC: Pixabay

Certains entrepreneurs sociaux gagnent aussi leur vie à travers leurs créations d’activités 

Cassons le mythe de l’entrepreneur social qui ne sait faire que de la charité.

Comme le disait le célèbre Professeur et Prix Nobel de la paix originaire du Bangladesh Muhammad Yunus, « l’entrepreneuriat social ce n’est pas de la charité ni de la philanthropie, c’est un système qui a pour but de résoudre les problèmes des populations au quotidien sans faire de dividendes ». Une des phrases de son discours tenue lors du séminaire de haut niveau sur « le développement de l’entrepreneuriat social » organisé dans le cadre des Assemblées Annuelles de la BAD en 2013.

Beaucoup d’entrepreneurs sociaux lorsqu’ils créent des entreprises sociales, génèrent du chiffre d’affaire, arrivent à employer des personnes et même à vivre de leurs activités. Ce qui les différencie, encore une fois simplement des autres formes d’activités, c’est le fait qu’ils œuvrent en plaçant en amont l’intérêt général.

CC: Pixabay

Il faut cesser d’associer l’image de l’entrepreneuriat social comme charité, uniquement à l’Afrique

Même s’il est vrai que pour l’instant l’entrepreneuriat social ne cesse de faire ses preuves sur le continent Africain, il n’en demeure pas moins que les autres formes de business participent activement au développement de l’économie de chacun des pays.

On ne doit pas empêcher une personne qui le voudrait, en Afrique, d’entreprendre socialement. On décide d’oser parce que c’est un choix. Les raisons peuvent être diverses, mais cessons d’attribuer l’entrepreneuriat social uniquement comme modèle de développement pour l’Afrique.

Quand on créé et qu’on souhaite vivre de son entreprise, de sa passion il y aussi la réalité qui nous rattrape. Seulement certains choisissent de mettre leur activité au profit de l’intérêt général et d’autres non : tout est une question de choix.

Donc je suis contre ces propos ou idées reçues qui font que l’on a tendance à présenter systématiquement l’entrepreneuriat social comme LE modèle par excellence de développement en Afrique.

Il est vrai que l’entrepreneuriat social est une véritable opportunité de développement et d’innovation mais elle ne reste pas LA seule voie.

Sandrine NAGUERTIGA, #Afroptimiste


Homme du mois : Djerabe N’Digngar, jeune serial entrepreneur qui puise son inspiration chez la femme

« La femme est importante dans la vie d’un homme » 

Djerabe N’Digngar

Pendant le mois de mars, on met en avant les femmes, mais j’ai choisi, à travers cet article de mettre en avant un homme… Et pas n’importe lequel. Ce jeune que j’ai pu rencontrer avec grande joie à Abidjan lors de mon court séjour, aura su me faire comprendre que la vie est un perpétuel combat dans lequel on y arrive quand on croit en soi et en ses rêves.

Sans plus tarder, je vous invite à voir le portrait très inspirant de ce jeune au talent incroyable qui puise son énergie et son inspiration chez des femmes qui font partie de sa vie : à savoir sa tante, sa sœur et sa moitié (sa muse).

Qui est Djérabe ? 

Djerabe (également connu sous son nom de scène : D-8 ALFARISS) est un jeune artiste rappeur-réalisateur-monteur vidéo et fondateur d’origine Tchadienne, de la maison de production SaTchaProd.

Titulaire d’un BAC A4 au lycée notre dame de Moundou (Tchad) en 2012 et d’un BTS en communication visuelle en 2015 à Abidjan, il travaille en tant que cadreur-monteur à Côte Ouest Audiovisuel Abidjan.

A seulement 24 ans, il est entre autre l’un des producteurs privilégiés de la célèbre Tech-Entrepreneure : Edith Brou.

Djerabe N’DIGNGAR, alias D-8 ALFARISS CC: SaTchaProd

SaTchaProd, qu’est-ce c’est ?

SaTchaProd est l’un de ses plus grands projets : Diminutif de 3mots :

  • Sa : Sao
  • Tcha : Tchad
  • Prod : Production.

Parti du constat que les artistes et acteurs Tchadiens n’avaient pas de plateforme d’expression de leur talent et du fait que la majeure partie d’entre eux n’arrivait pas à se professionnaliser (ni clips ni films professionnels…), c’est ainsi qu’il a choisi de créer SaTchaProd.

En créant SaTchaProd, Djerabe se donnait comme mission de leur permettre de se professionnaliser et de se faire connaitre à l’échelle internationale.

Cependant, il est important de souligner que SaTchaProd a un sens purement Tchadien mais il ne produit pas que des artistes ou acteurs Tchadiens. »

CC: SaTchaProd

Djerabe, l’homme qui puise son inspiration chez la femme

Pour le mois de mars, mois de la femme, Djerabe s’est lancé dans une série de shooting photos mettant en avant la femme… En voici les raisons : 

Ce jeune serial entrepreneur n’a malheureusement pas eu la chance de véritablement connaître sa mère (décédée quand il n’avait que 13 ans). Et ce sont deux femmes dans sa vie qui l’auront vraiment inspiré et aidé à grandir en dépit des difficultés : sa tante et sa petite sœur cadette.

EDITH DEBORA NGABA, la Muse de Djerabe CC: Djerabe, SaTchadProd

Il est important de souligner que Debora a aussi été contaminée par le virus entrepreneurial de sa moitié et se lance aussi très bientôt dans cette superbe aventure.

A travers ces œuvres photographiques, Djerabe voulait mettre en avant la femme et montrer à quel point elle est essentielle dans cette vie.

« Sans la femme, nous n’aurions pas de famille, sans la femme, nous ne serions pas là dans ce monde. »

Djerabe N’DIGNGAR

CC: SaTchaProd

Sa persévérance et son courage sont ses deux grandes qualités. Si l’on devait retenir 2 mots de ce jeune battant, ce serait comme il le dit lui-même : LA PERSÉVÉRANCE, FOI EN DIEU ET EN SOI-MÊME.

 

Djerabe, un Afro-réaliste engagé

L’Afrique est selon lui un eldorado.

« On ne le savait pas mais maintenant il est clair que toute cette jeunesse avec cet esprit entrepreneurial qui ne cesse d’innover fera du continent le seul endroit où il fait beau vivre désormais. »

Djerabe N’DIGNGAR

On peut changer le monde mais pas avec des anciennes habitudes, c’est avec des nouvelles habitudes.

« Ne pas avoir peur de tomber. Le plus difficile est de ne pas se relever pour continuer le combat. Si tu as abandonné pour la première fois, tu le feras la seconde fois et tu n’atteindras jamais le but fixé au départ ». 

Djerabe N’Digngar

Interview vidéo de Djerabe pour le connaître un peu plus

Pour en savoir un peu plus sur Djerabe, ses inspirations, ses rêves, ses combats… Je vous invite sans plus tarder à voir la vidéo complète de son interview et à partager au maximum :