L’université du futur en Afrique, un défi à relever grâce aux e-cours

Article : L’université du futur en Afrique, un défi à relever grâce aux e-cours
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L’université du futur en Afrique, un défi à relever grâce aux e-cours

Le numérique a su révolutionner le continent africain sur plusieurs aspects. Les Africains sont nombreux aujourd’hui à parier sur ce domaine qui représente un véritable espoir de développement pour le continent. Le numérique a en effet permis de transformer plusieurs contraintes en opportunités et de faire émerger de nombreuses solutions qui répondent aux besoins de la population africaine.

Je vous invite à lire l’article des Echos.fr , paru après le 26ème Forum Economique Mondial qui s’était tenu à Kigali en mai 2016. Il reprend clairement les enjeux du numérique dans le développement de l’Afrique.

Dans le présent article, j’ai choisi de me focaliser sur un des enjeux majeurs du continent : l’éducation et la formation. Je souhaite mettre en exergue le numérique comme une des solutions pour faire face aux problèmes que rencontre l’éducation en Afrique.

« Chaque problème d’un africain est une idée d’entreprise », a déclaré Florent YOUZAN (Web activiste ivoirien qui promeut les logiciels libres).

L’éducation et la formation en Afrique : encore des efforts à fournir 

D’après des chiffres tirés de la Banque Mondiale :

  • L’Afrique compte plus de 70% de jeunes de moins de 25 ans et près de 41% d’urbains. Ces jeunes vont jouer un rôle majeur à différents niveaux, dont celui du numérique.
  • Pour poursuivre, 38 millions d’enfants en âge d’aller à l’école dans le monde sont non scolarisés. Et en Afrique, ils sont plus de 18 millions (un jeune sur trois).
  • Le cas des filles est particulièrement inquiétant. C’est ainsi donc que le numérique arrive une fois de plus à faire ses preuves dans le domaine.

« Quelques 200 millions d’Africains sont âgés de 15 à 24 ans, soit 20 % de la population du continent. La moitié d’entre eux n’ont pas de travail et la crise économique qui se prolonge pourrait accroître cette proportion. Alphabétisés à 71 % seulement en Afrique subsaharienne, ils sont, selon la Banque mondiale, trois fois plus exposés au risque du chômage que les autres. » (source RFI).

Plusieurs facteurs sont à l’origine des difficultés :

  • l’arrivée massive de jeunes étudiants à former
  • le manque d’infrastructures conformes
  • le manque de professeurs qualifiés dans certains domaines
  • les frais de scolarité élevés
  • le coût de la vie étudiante très élevé dans certains pays
  • le manque de soutien de l’Etat aux étudiants dans la plupart des pays (bourses étudiantes très faibles ou quasi inexistantes…)
  • l’inadéquation entre les programmes proposés et les besoins du marché de l’emploi
  • le manque d’orientation scolaire
    Cette liste n’est pas exhaustive…

Les « Mooc » et/ou formations à distance ont la cote sur le continent

MOOC pour « Massive Open Online Course » (ou CLOM « Cours en ligne ouverts et massifs » pour les francophones) ont remporté un franc succès sur le continent puisqu’ils permettent de briser les barrières en termes d’accès à la connaissance et au savoir faire.

Les professeurs donnent des cours en vidéo en direct via webcam, à la manière d’un cours magistral en amphithéâtre. Ils répondent aux questions en direct (ou pas, cela dépend des cours), des modules de coopération entre étudiants peuvent aussi être proposés (forums, partage de doc). Au final, les professeurs valident (ou non) les acquis via des examens en fin de session ou en fin d’année (source: Le Parisien.com)

Cours en ligne diversifiés, visioconférences, diplômes reconnus en ligne volent donc au secours de l’éducation et de la formation dans plusieurs pays d’Afrique.

Source: Pixabay

L’accès à l’internet toujours inégal sur le continent:

Selon Seydou Sissouma, commissaire pour le développement humain de l’Union monétaire ouest-africaine (UMOA) :« Au Mali et en Côte d’Ivoire, les universités ne parviennent à satisfaire que 10 % de leurs besoins d’accès à internet. C’est un peu mieux au Burkina Faso ».

Le véritable enjeu est de réussir à avoir des négociations avancées avec les différents opérateurs en vue de futurs partenariats pour réellement baisser les coûts d’accès au réseau dans la majorité des pays concernés (notamment les pays du Sahel).

Un enjeu majeur: réaliser des Moocs adaptés au contexte de développement et aux besoins de l’Afrique 

Il ne s’agira pas, pour les structures qui promeuvent les cours en lignes, de calquer ce qui se fait dans les pays de l’outre-mer ou d’atlantique mais plutôt d’adapter les cours en fonctions du contexte et des besoins du continent.

Je trouve cela inutile par exemple de former en ligne un jeune étudiant qui est en Afrique avec des problématiques et des sujets de cours donnés par des écoles ou universités étrangères.

La capacité, pour les enseignants africains, à adapter les contenus aux réalités du continent sera un véritable challenge. Le continent devra prouver aux autres pays qu’il est capable de produire du contenu de qualité, adapté aux besoins des jeunes pour espérer s’offrir une place de référence dans cette course aux Moocs.

Le Business Model des Moocs:

L’aspect financier est très important. La question de la gratuité est essentielle, car la non-gratuité des cours serait un véritable frein pour de nombreux étudiants. Faire de longues études ou des études prestigieuses représente un budget très conséquent. De nombreux jeunes sont confrontés à des difficultés pour financer leurs études. Les Moocs doivent donc pouvoir répondre à cette double problématique : donner accès à des formations de qualité en ligne tout en prenant en compte l’aspect financier.

On peut d’ores et déjà affirmer que les E-cours (Moocs ou E-learning) ont de très beaux jours devant eux sur le continent africain. L’université du futur en Afrique existe bel et bien, elle est déjà en marche !

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Commentaires

MBONYUMUGENZI
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cela c'est vrai même chez nous au burundi c'est ce probleme d'economie qui regne , alors quand le probleme a été trouvé , il faut chercher la solution

Sandrine NAGUERTIGA
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Bonjour et merci beaucoup pour votre commentaire.
Ravie de voir votre contribution.
Bien à vous,

Clévinaud KIYENGUE
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J'ai participé il y a quelques jours à une conférence sur la coopération en matière d'entreprenariat étudiant entre l'Afrique et l'Europe. Elle était organisée par la République En Marche Sénégal et l'université du Futur. L'université du futur se veut une plate forme qui s'inspire du numérique pour apporter des solutions aux problèmes africains avec les recettes africaines.