La 1ère édition du Salon de l’Etudiant Africain à N’Djamena marquera-t-elle un Erasmus africain ?

Article : La 1ère édition du Salon de l’Etudiant Africain à N’Djamena marquera-t-elle un Erasmus africain ?
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21 février 2017

La 1ère édition du Salon de l’Etudiant Africain à N’Djamena marquera-t-elle un Erasmus africain ?

A l’heure où se posent de plus en plus de questions quant à l’immigration, et que beaucoup de jeunes africains rêvent encore d’Europe ou d’Amérique, un jeune entrepreneur tchadien souhaite plus que jamais participer activement à une construction durable du continent.

Lorsqu’un entrepreneur s’engage pour le rayonnement de l’Afrique…

Naïr ABAKAR CC: N.A

Naïr Abakar, jeune entrepreneur talentueux et passionné n’a de cesse de trouver des idées innovantes pour le développement et le rayonnement de l’Afrique sur la scène internationale.

Fondateur de Darna, la première application téléchargeable sur smartphone qui permet aux utilisateurs de découvrir les meilleures adresses des grandes villes africaines, il lance également « Afrique Campus », une plateforme numérique qui a pour but de mieux orienter et accompagner les jeunes africains dans leurs parcours d’études.

 

Une orientation scolaire réussie est un véritable passeport pour une insertion professionnelle durable 

Selon une étude réalisée par la Banque Mondiale, sur terre vivront 9 milliards de personnes en 2050. La population de l’Afrique passera d’1 à 2 milliards en 2050 et connaîtra donc une arrivée massive sur le marché du travail de 160 millions de jeunes entre 2010 et 2030. Ce qui peut être une véritable opportunité afin de développer la croissance économique du continent. Mais cette force vive, pour qu’elle soit efficace, se doit d’être préparée convenablement pour espérer être opérationnelle. Et cette préparation passe entre autre par une éducation et une formation de qualité.

Or si l’on remarque bien, dans la plupart de nos pays d’Afrique, l’orientation ne répond pas à une réglementation établie et est bien souvent négligée puisqu’elle se fait de façon hasardeuse. Les jeunes se lancent dans une filière d’étude soit par manque d’information, soit pour satisfaire le « rêve » d’un parent ou encore sur la base de quelques résultats scolaires. De plus, l’inscription aux formations post-bac n’est bien souvent pas préparée efficacement, ce qui fait que le jeune se retrouve dans des filières ne correspondant pas à ses attentes et bien souvent « décrochent » avant la fin de son cursus.

Le marché de l’emploi reste encore très méconnu en Afrique car il n’y a pas assez de transversalité ou de complémentarité entre les formations proposées et les métiers attendus.

L’orientation scolaire des jeunes quant à elle, influe beaucoup sur sa réussite scolaire et également sur sa vie active.

On parle bien souvent d’orientation scolaire « subie ». Et cela peut-être dû à un manque d’information et de sensibilisation du jeune et de son entourage familial. Et de cette orientation contrainte, s’en suivent de nombreuses difficultés telles que par exemple une difficile insertion sur le marché du travail.

Les jeunes sont inégaux face à l’orientation scolaire et de surcroît dans les pays d’Afrique subsaharienne : ce qui peut constituer un vivier massif de jeunes confrontés au chômage.

Template #SIEA 2017 CC: Afrique Campus

Partant de cette volonté de participer à l’amélioration du continent africain et de sa jeunesse, Naïr choisit de se lancer dans un pari fou qui n’est autre que celui d’organiser la 1ère édition du Salon de l’Etudiant Africain.

Ce qui est une première dans l’histoire du continent. Ce salon qui se tiendra du 23 au 25 février 2017 à N’Djamena, au Tchad (plus précisément au Palais du 15 janvier) sera l’occasion de réunir en un même lieu différents acteurs du monde de l’éducation et de l’enseignement supérieur en Afrique.

Des écoles, universités, instituts ou encore des entrepreneurs, acteurs du monde professionnel ou personnalités publiques et politiques seront présents pour informer, orienter, et conseiller les jeunes et futurs bacheliers sur les filières de formation et leurs débouchés.

De nombreux temps forts viendront agrémenter ce salon et faire découvrir le maximum d’opportunités aux jeunes africains soucieux de leur avenir professionnel : conférences, ateliers-débats, plénières…

Innovation, entrepreneuriat, alternance, emploi, leadership, intégration africaine et avenir seront les maîtres mots de ce rendez-vous à ne surtout pas rater.

Un concert pour clôturer l’événement en beauté  

CC: Trace TV

Le salon se terminera par un concert exceptionnel du groupe d’artiste Togolais : Toofan au Stade Idriss Mahamat OUYA, à N’Djamena.

Un salon organisé dans un contexte particulier  

Je me rappelle que l’annonce de la tenue d’un tel événement à N’Djamena a créé plusieurs débats quelque peu animés sur les réseaux sociaux. Bien entendu, il y avait d’une part ceux qui étaient ravis de savoir un tel événement se dérouler au Tchad et de l’autre ceux qui étaient totalement contre, sans oublier les mitigés.

Il est vrai aussi que le Tchad a été et continu d’être fortement secoué par une crise socio-économique sans précédent. Une crise qui aura notamment vu des lycées, écoles et facultés fermés ainsi que des étudiants privés de leurs droits de bourse. Des bourses qui pour la majorité relèvent d’un léger coup de pouce face à des situations financières très délicates.

Ce salon était surtout vu pour la plupart comme inopportun, compte tenu de la crise actuelle qui secoue le pays. Mais convaincu du bien-fondé de cet événement, Naïr et son équipe ont su porter le projet jusqu’à son terme et ainsi proposer à la jeunesse africaine et Tchadienne en particulier une véritable opportunité de regarder l’avenir sous un meilleur angle.

CC: Pixabay

L’événement marquera-t-il finalement une nouvelle ère pour le continent ? Celle de l’Erasmus africain…

Pour rappel, Erasmus est un programme d’échange d’étudiants entre les différents pays ayant signé l’accord. Cela comprend les 25 pays européens, ainsi que l’Islande, la Suisse, le Liechtenstein la Norvège, la Bulgarie, la Turquie et la Roumanie.

Cet événement aura aussi pour but (si l’on en croit les dires du promoteur de ce salon) de mettre en avant l’excellence africaine en terme d’éducation, de formation et d’emploi pour les jeunes africains.

Nombreux encore sont ces jeunes africains qui aspirent à un rêve américain ou européen. De plus, dans l’esprit de beaucoup de ces jeunes, les meilleurs enseignements se trouvent de l’autre côté de l’Atlantique ou du Pacifique. Et pourtant beaucoup d’Universités ou d’Ecoles présentes en Afrique ont su prouver qu’elles pouvaient être garantes de l’excellence africaine en termes d’éducation et de formations. J’ai en tête :

  • l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, Sénégal
  • l’Université du Cap, en Afrique du Sud
  • l’Université du Caire en Egypte
  • l’Université Mohamed V – Adgal au Maroc
  • l’Université de Ouagadougou, au Burkina Faso
  • l’Université de Nairobi, au Kenya… pour ne citer qu’elles.

Mais en même temps, je nuance mes propos. Si les autorités publiques, établissements et autres ne sont pas en mesure de mettre en avant ce genre de dispositifs, solutions adéquates à ces jeunes, il est sûr qu’ils chercheront toujours à voir ailleurs.

« Si ce ne sont pas les africains eux-mêmes qui se soucient de leur continent, personne d’autre ne viendra le faire à leur place. »

Alors c’est à se demander si cet événement majeur marquera enfin le pas et pourrait mettre en pratique ce que certaines personnalités telles que Manuel Valls, ancien Premier ministre français avait proposé de mettre en place : l’Erasmus Africain. Article disponible ICI.

Eh bien c’est aussi pour cela que je n’ai de cesse de dire que les entrepreneurs font partie de ces personnes qui ont choisi de ne pas attendre que les choses viennent à eux, mais plutôt de trouver les solutions eux-mêmes. Comme j’ai souvent l’habitude de le dire, si ce ne sont pas les africains eux-mêmes qui se soucient de leur continent, personne d’autre ne viendra le faire à leur place.

Et ça encore une fois, ce jeune entrepreneur l’a compris et a choisi de porter haut cette initiative à l’encontre des jeunes africains, et tchadiens en particulier.

On espère que les nombreuses personnalités qui prendront part à l’événement qui se tiendra à N’Djamena, pourront enfin se pencher sur la cause des jeunes africains et ainsi prendre une résolution pour améliorer les conditions et le niveau d’étude des jeunes africains, et pourquoi pas aussi permettre aux jeunes du monde entier d’aller étudier dans des filières d’excellences. Il y va de la promotion et de la valorisation des talents d’Afrique.

Sandrine NAGUERTIGA, #Afroptimiste.

Hashtag de l’évènement: #SIEA

Hashtag d’Afrique Campus: #AfriqueCampus

Ici le Flyer de l’événementFlyer_170112_SansTraItsCoupes-1 (1)

Plus d’infos sur la page Facebook de la plateforme : https://www.facebook.com/events/633769623469876/

Ou encore sur le site internet spécialement dédié à cette occasion : https://www.salon-etudiant-africain.com/

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Commentaires

Mankulu Malundama
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Très ravi de voir un cadre créer par un africain c'est encourageons.
je suis à la recherche de financement dans le but de poursuivre mes etudes supérieures dans un institut francais.ayant recu la confirmation de mon admission dans ce programme de baccalauréat en gestion et valorisation naturaliste.
j'aimerais avoir une orientation pour décrocher un bourse d'etude.

Sandrine NAGUERTIGA
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Cher Mankulu, C'est un réel plaisir de vous lire et de voir un jeune africain qui se bat pour se construire un avenir professionnel.
Pour mieux répondre à votre question, je vous invite soit:
-à écrire directement aux équipes d'Afrique Campus (via notamment leur page Facebook, où ils sont bien réactifs)
-ou à leur envoyer un mail à l'adresse suivante: contact@afrique-campus.com
A votre disposition si besoin. Bon courage et beaucoup de succès sur cette voie que vous prenez.
Au plaisir de vous lire à nouveau.