L’Afrique, championne du monde de l’aide au développement

Article : L’Afrique, championne du monde de l’aide au développement
Crédit:
7 novembre 2016

L’Afrique, championne du monde de l’aide au développement

Le célèbre philanthrope et milliardaire nigérian, Tony Elumelu déclarait dans une interview : « l’Afrique n’a pas besoin de charité mais d’investissements ». Un article très inspirant que vous pourriez retrouver ici.

De façon ironique mais hélas bien réelle, l’on pourrait dire que comme pour les groupes sanguins, en matière d’aide au développement, le continent africain peut être vu comme le groupe AB+ (receveur universel). Bienvenue aux Oscars de l’aide au développement. Et sans plus tarder, les nominés sont…

Selon une étude réalisée par la revue Franco-Brésilienne de Géographie : Confins, l’Europe serait le premier bailleur de fonds de l’aide au développement dans le monde avec une importante donation sur le continent africain. Mais comment cela s’explique-t-il? À première vue: nul besoin d’être un historien ou encore un expert des relations internationales pour comprendre que le passé colonial y est pour quelque chose.

Aujourd’hui je prends le risque d’affirmer que cette aide au développement systématique n’est en aucun cas avantageuse pour l’Afrique et de surcroît pour les africains. Comme je l’avais souvent entendu dans ma plus tendre enfance : « la main qui demande est toujours en bas ». Et cela prend plus de sens pour moi dans cet article que je réalise.

L’Afrique et je dirai même, l’Afrique francophone a malheureusement toujours eu sa main tendue vers le bas en direction de ses donateurs. Des donateurs qui de surcroît étaient ses anciens colons pour une grande majorité. C’est peut-être grave ou choquant ce que je dis, mais pourtant vrai à mon sens. Il n’y a qu’à voir toutes les aides ou fonds de développement en direction de ces pays africains francophones qui proviennent de fonds européens. Et il y a matière à s’interroger.

Cette aide est-elle vraiment bénéfique au développement du continent? Comment est-elle gérée et redistribuée? (Et pour cette question j’évoque en deçà un fléau majeur qui touche l’Afrique: celui de la corruption mais que je développerai dans un prochain article). Comment peut-on espérer se sentir souverain de son propre territoire si l’on s’en remet toujours à la demande de l’autre? Qu’est-ce que cette aide a apporté depuis des années? Autant de questions qui bien souvent restent difficiles à élucider.

L’aide financière apportée n’a en aucun cas été un facteur de développement pour ces pays qu’il y existe des raisons difficilement quantifiables mais pour autant bien existantes. Je pense notamment à….

Une co-responsabilité équitable à mon sens :  

La majorité des états d’Afrique Francophone, ont acquis leur « indépendance » durant l’année 1960. Ce désir d’indépendance pour lequel ils se sont tant battus n’a rien apporté de concret si ce n’est avoir leur propre drapeau, leur propre hymne, leur propre devise pour faire simple. On clame haut vouloir son indépendance, on se bat pour l’avoir et au final on retombe dans une dépendance financière, morale. C’est encore pire.

Comment pourrait-on prétendre être souverain sur son propre territoire si à chaque fois on demande de l’aide à ceux qui « nous dominaient ». L’aide apportée n’est en réalité pas totalement gratuite: c’est un véritable cadeau empoisonné, si je puis dire puisqu’il se négocie et engendre des actions retours qu’il est très difficile de savoir.

L’Afrique est-elle si pauvre que ça pour ne pas pouvoir produire elle-même? A-t-on tout le temps besoin qu’on nous tienne notre bâton d’aveugle pour marcher?

Les bailleurs qui investissent se doivent à un moment où un autre de récupérer cet argent puisqu’il provient d’un fond publique qui appartient aux contribuables. Et ils doivent eux aussi être en mesure d’honorer leurs engagements vis à vis des citoyens qui les ont élu.

Ainsi vêtir la cape du « super héros » qui vient « au secours » de l’autre ne l’aide pas. On devrait plutôt donner les moyens à l’autre de pouvoir devenir autonome et produire soi-même. Car mine de rien à force de demander, un jour cela agacera et cela ne fera qu’empirer les relations.

La « patate chaude » qui se refile à chaque fois entre eux finira par bruler et cela mènera à l’amputation: ce qui est bien dommage.

Éduquons, formons, enseignons, apportons du savoir-faire, permettons aussi à l’autre d’apprendre, acceptons de voir aussi « l’élève dépasser son maître » plutôt que de le maintenir la tête sous l’eau.

Un feuilleton politique non favorable : 

Ce point découle quasiment du premier.

Un des problèmes majeurs connu en Afrique généralement, ce sont nos hommes politiques qui pour la plupart s’autoproclament vainqueurs. Cette mentalité est un véritable désastre pour le développement du continent.

Ne dit-on pas que c’est le peuple qui est souverain? Je n’aime absolument pas la politique et je ne m’y connais pas du tout mais je reste convaincue que ce problème majeur a un impact négatif sur le continent. D’où mon premier point qui parle de la co-responsabilité.

Si l’aide versée ne sert d’abord qu’à remplir les poches d’une infime catégorie de personne, il est bien sûr évident que cela n’aidera en rien à non seulement développer l’Afrique mais au contraire à créer des disparités et de vives tensions.

La corruption, un véritable frein au développement durable :

La corruption est l’un des véritables freins au développement du continent. Sans trop vouloir détailler ce point, je trouvais important de dire que cette corruption bien souvent s’inscrivait dans l’aide qui parvenait au continent. Alors c’est à se demander si lorsque l’aide est versée, elle parvient exactement à qui? Est-elle suivie?

Pour cela je prends l’exemple d’Akon, le célèbre chanteur afro-américain. Plusieurs articles circulant sur les réseaux sociaux faisaient office du fait que, je cite : « en 2 ans, Akon a fait plus que toutes les ONG occidentales présentes depuis 30 ans ».

Pour appuyer cela en quelques mots : face au problème majeur du manque d’électrification dans la majorité des pays du continent, Akon a décidé d’apporter sa pierre à l’édifice en apportant de l’électricité dans ces zones via sa propre association « Akon Lighting Africa ». La star aidée de ses deux cofondateurs Thione NIANG et Samba BATHILY œuvrent à l’amélioration de la qualité de vie des africains via l’électrification.

C’est extrêmement grave et choquant, ne pensez-vous pas? Je pense tout simplement que c’est parce que cette « aide » d’Akon bénéficiait directement aux populations sans pour autant passer par des circuits mafieux.

Et pour moi Akon est un entrepreneur pas un bailleur.

Le manque de leadership et de promotion d’une culture de la « prise d’initiative »: 

Le continent africain manque de leaders. Non pas de chefs de guerre mais de leaders sociaux et économiques si je puis dire. L’Afrique a besoin de :

  •    personnes compétentes au minimum instruites, formées, éduquées,
  •    avec une ouverture d’esprit et portant des visions sur le long terme tout en encourageant les initiatives.
  •    Des personnes capables de fédérer et rassembler chaque communauté, ethnie….autour d’une et seule même vision.

On doit arrêter de donner, mais plutôt montrer comment faire pour avoir soi-même. Et ce ne sont pas les ressources qui manquent sur le continent. Ressources primaires (minerais, matériaux, agriculture…) et surtout les ressources Humaines. L’Afrique est un continent jeune, dynamique et véritable terre d’opportunités.

Je suis toujours impressionnée quand je vois certains jeunes réaliser des choses incroyables avec si peu. Et c’est pour cela que je dis que je dis souvent des entrepreneurs du changement issus du continent qu’ils demeurent les « super héros des temps modernes ».

On voit ces scènes de panique et tragédies de migrants dans le désespoir le plus complet risquer leurs vies pour venir en Europe à la recherche d’une stabilité économique ou politique (ou même parfois les 2) pour venir en aide à leurs proches restés sur place.

Ces jeunes, pour la plupart, désespérés qui recherchent le meilleur ont encore en vue un eldorado européen. Non non et non: arrêtons cela. L’Europe n’est nullement un Eldorado: le continent traverse aussi des crises sans précédents.

Le bailleur qui souhaite aider doit plutôt réellement aider en :

  • donnant accès à une éducation et formation de qualité
  • apprenant à développer les ressources qui existent sur leur territoire
  • évitant parallèlement de tirer profit de cette « naïveté légendaire africaine » qui ne semble pas encore changer.

Charité bien ordonnée commence par soi-même.

Créons des emplois sur place: et pour cela, sensibilisons les et formons les à l’entrepreneuriat. C’est pour l’instant pour moi, le seul moyen de créer rapidement des emplois et une stabilité financière localement. Les résultats devront très rapidement et efficacement suivre.

Partagez

Commentaires