L’Afrique n’est pas uniquement le terrain de l’entrepreneuriat social

Article : L’Afrique n’est pas uniquement le terrain de l’entrepreneuriat social
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L’Afrique n’est pas uniquement le terrain de l’entrepreneuriat social

Non, il n’y a pas que des entrepreneurs sociaux en Afrique…

L’entrepreneuriat social n’est pas la seule forme d’activité adaptée à l’Afrique…

Un entrepreneur social en Afrique n’est pas uniquement synonyme d’âme charitable…

Je choisis de réaliser cet article suite à des constats faits lors de mes différentes rencontres avec des entrepreneurs.

J’échangeais avec un entrepreneur récemment et ce dernier me laissait entendre ceci : « je pense que l’entrepreneuriat social est le type d’entrepreneuriat par excellence pour l’Afrique ». Inutile de vous décrire ma réaction… Les poils de mes bras se sont immédiatement dressés.

En Afrique l’entrepreneuriat est aujourd’hui au cœur du développement du continent, et l’entrepreneuriat social a longtemps eu le vent en poupe… Mais pas que.

 Tout d’abord, qu’est-ce qu’un entrepreneur social ?

Si je devais résumer ce qu’est un entrepreneur social, je dirais que c’est une personne qui va créer une activité économique viable avec une finalité ou but précis qui est celui de répondre aux besoins sociaux et environnementaux d’un écosystème donné. Et dans ce domaine, les causes peuvent être nombreuses : gaspillage alimentaire, réduction des déchets, accès à l’eau potable ou à un meilleur système de santé, accès à une éducation de qualité, lutte contre le chômage…

La plupart du temps, on retrouve ces activités sous la forme d’une entreprise sociale, d’une association, d’une coopérative, d’une fondation…

Le cas des entrepreneurs sociaux en Afrique 

Il est vrai qu’au vu de tous les défis auxquels doit faire face le continent africain (tant sur le plan social qu’environnemental), les entrepreneurs sociaux ont la côte.

Ils participent activement à trouver des solutions innovantes qui arrivent à changer la vie de leur communauté. Que ce soit dans les domaines de :

  • L’éducation
  • La santé
  • L’agrobusiness
  • L’emploi
  • Les transports
En classe… CC: Pixabay

Ils arrivent à trouver des solutions durables et innovantes qui répondent aux problèmes rencontrés par les populations locales et à répondre aux défis majeurs de leurs localités.

Je peux notamment citer quelques-uns d’entre eux connus ou peu connus :

  • Olivia MVONDO BOUM : Co-fondatrice de Kmerpad , des serviettes hygiéniques lavables Made in Cameroon: https://www.kmerpad.org/
  • Tristan KOCHOYAN : co-fondateur de Power:On: la startup sociale qui oeuvre à donner de l’électricité dans les zones reculées du Bénin
  • Bethlehem Tilahun Alemu : Co-Fondatrice et Directrice Générale, soleRebels, Ethiopie.
  • Daniel Oulaï : fondateur de la Grainothèque en Côte d’Ivoire, première bibliothèque de semences anciennes et paysannes en péril pour la préservation de la biodiversité africaine
  • Evelyne NAOTORDENE : fondatrice d’origine Tchadienne de l’association NaoFood qui lutte contre la malnutrition dans les milieux scolaires
  • Didier LALAYE : fondateur de Dawa Mobile Health, un laboratoire de santé mobile de dépistage et de prise en charge de la Bilharziose dans les villages au Tchad…

Et je peux vous dire que la liste de ces génies sociaux est très longue.

Evelyne NAOTORDENE, fondatrice de Naofood et une de ses collaboratrices devant un de leur kiosque à repas CC: Pixabay

Certains entrepreneurs sociaux gagnent aussi leur vie à travers leurs créations d’activités 

Cassons le mythe de l’entrepreneur social qui ne sait faire que de la charité.

Comme le disait le célèbre Professeur et Prix Nobel de la paix originaire du Bangladesh Muhammad Yunus, « l’entrepreneuriat social ce n’est pas de la charité ni de la philanthropie, c’est un système qui a pour but de résoudre les problèmes des populations au quotidien sans faire de dividendes ». Une des phrases de son discours tenue lors du séminaire de haut niveau sur « le développement de l’entrepreneuriat social » organisé dans le cadre des Assemblées Annuelles de la BAD en 2013.

Beaucoup d’entrepreneurs sociaux lorsqu’ils créent des entreprises sociales, génèrent du chiffre d’affaire, arrivent à employer des personnes et même à vivre de leurs activités. Ce qui les différencie, encore une fois simplement des autres formes d’activités, c’est le fait qu’ils œuvrent en plaçant en amont l’intérêt général.

CC: Pixabay

Il faut cesser d’associer l’image de l’entrepreneuriat social comme charité, uniquement à l’Afrique

Même s’il est vrai que pour l’instant l’entrepreneuriat social ne cesse de faire ses preuves sur le continent Africain, il n’en demeure pas moins que les autres formes de business participent activement au développement de l’économie de chacun des pays.

On ne doit pas empêcher une personne qui le voudrait, en Afrique, d’entreprendre socialement. On décide d’oser parce que c’est un choix. Les raisons peuvent être diverses, mais cessons d’attribuer l’entrepreneuriat social uniquement comme modèle de développement pour l’Afrique.

Quand on créé et qu’on souhaite vivre de son entreprise, de sa passion il y aussi la réalité qui nous rattrape. Seulement certains choisissent de mettre leur activité au profit de l’intérêt général et d’autres non : tout est une question de choix.

Donc je suis contre ces propos ou idées reçues qui font que l’on a tendance à présenter systématiquement l’entrepreneuriat social comme LE modèle par excellence de développement en Afrique.

Il est vrai que l’entrepreneuriat social est une véritable opportunité de développement et d’innovation mais elle ne reste pas LA seule voie.

Sandrine NAGUERTIGA, #Afroptimiste

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Commentaires

Daniel
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J'ai apprécié ton article, tu as une bonne plume et tu fais un bon combat...
Vivement que je trouve du temps pour contribuer à ton projet

Sandrine NAGUERTIGA
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Mon cher Daniel,
merci beaucoup pour ton retour et ce commentaire qui me fait bien plaisir. Je suis également tes magnifiques projets et j'en suis fière: bravo.
Au plaisir d'avoir ta contribution.
Bien à toi :-)