La publicité en Afrique, un secteur en plein boom
C’est en suivant le Replay d’une des émissions Réussite, un magazine mensuel économique co-produit par le groupe Jeune Afrique, Canal + Afrique et Galaxie Presse, que j’ai eu l’idée de faire cet article. L’un des chapitres de l’émission portait sur le secteur de la publicité en Afrique.
En effet, l’essor des classes moyennes en Afrique, et une croissance urbaine galopante a poussé les annonceurs à proposer des publicités qui s’adaptent aux contextes locaux.
« Dans la nouvelle mise à jour de ses perspectives économiques mondiales, le Fond Monétaire International (FMI) table sur une poursuite de la reprise de la croissance mondiale, avec à la clé, une hausse de 3,5 % en 2017, et 3,6 % en 2018. »
Des consommateurs de plus en plus exigeants et ouverts sur le monde:
On remarque que dans les publicités à l’époque, en Afrique, il fallait répéter plusieurs fois le nom de la marque en question, bien souvent de manière excessive pour que les consommateurs la retiennent.
Publicité Super Timor, Cote d’Ivoire
Mais le consommateur aujourd’hui, cherche à ce qu’on le fasse rêver, qu’il devienne le héros de l’histoire, de la marque. De nos jours les publicités de marque cherchent à inclure des valeurs (à l’instar de celles des télécoms par exemple).
Publicité Sonacim, Tchad
La publicité africaine aujourd’hui, balance entre modernité et tradition avec une classe moyenne en pleine émergence. La course à la communication ne fait que commencer. L’objectif étant d’adapter la communication à la vie locale tout en étant ouvert vers l’Occident, afin de répondre aux exigences de cette classe moyenne qui consomme en masse.
Des secteurs qui tirent leur épingle du jeu:
Le boom de la téléphonie mobile a réussi à hisser les marques de téléphone et d’opérateurs en haut de la liste.
Les banques et assurances complètent la marche des publicités les plus répandues en Afrique. Et cela s’explique aussi par l’avènement du « mobile banking », les services bancaires accessibles depuis un téléphone mobile. Les marques panafricaines de banque et assurance ont la côte.
Elles n’hésitent pas à passer des partenariats avec des sociétés de mobile pour avoir un impact sur leurs clientèles. On peut notamment citer : Ecobank, Orabank, UBA….
Les marques agro-alimentaires et de boissons ont aussi la côte et conservent ainsi leur place.
Miser sur les influenceurs, le pari gagnant des marques
Les marques ont tout compris et aujourd’hui choisissent de s’associer aux influenceurs du continent pour promouvoir au mieux leurs marques.
Attention quand on parle d’influenceurs impactants, on ne se réfère pas uniquement au nombre de « followers », mais plutôt à leur capacité à retranscrire le message et les valeurs de la marque auprès de leur communauté tout en y faisant partie.
Le terme « influenceur » ne fait pas l’unanimité, mais je peux notamment vous citer certains noms tels que:
-Dycosh, l’humoriste 2.0
-Edith Brou Mansa, la Geekelte ivoirienne
-Karelle Vignon-Vullierme, la cuisine, sa passion
Et bien d’autres….
Le digital comme arme massive de diffusion des publicités:
Internet est venu accentuer le champ des possibles des publicités en Afrique. Réseaux sociaux, sites internets…sont les endroits où les marquent jouent une grande partie de leur avenir. Les agences de communication et de publicité africaines osent parier sur une communication 2.0
Ce ne sont pas les idées qui manquent dans ce domaine. En dehors des partenariats signés avec les influenceurs, on peut voir des publicités classiques, mais également via des bannières sur les réseaux sociaux, sites internets ou encore la e-réputation qui permet d’accroître l’image de marque en ligne.
Vers un endoctrinement culturel déguisé?
Les grands noms de la publicité africaine sont les africains. On remarque que désormais même les entreprises étrangères délèguent leurs campagnes en Afrique à des agences locales très connues pour certaines (Voodoo Communication Group, Ocean Ogilvy, AG Partners, Kouaba, Piment Bleue Communications….)
Le secteur de la publicité ne nécessite pas beaucoup de mobilisation de capitaux, mais plutôt de très bon cerveaux. Mais le problème est que les codes publicitaires imposés par ces multinationales étrangères ne se rapprochent pas réellement de la réalité africaine, et ce même si les agences locales œuvrent sur le terrain. Ce désir de modernité absolu tend parfois à oublier les traditions et modes de vie locales.
Or il ne faut pas perdre de vue qu’une publicité réussie est celle où le consommateur arrive à s’identifier à la marque.
Teasing publicité Orange Sénégal
Par exemple, les canons de beauté présentes dans les publicités ne sont pas réellement celles des femmes africaines que l’on peut voir (femmes aux teints clairs, aux formes très fines) ce qui peut pousser certaines femmes à s’identifier aux canons de beauté d’outre mer, en dépit des leurs.
N’oublions pas que l’accent est de plus en plus mis sur la lutte contre tout ce qui attrait à la dépigmentation de la peau et autres phénomènes qui touchent la femme africaine.
Personnellement, j’ai toujours apprécié les publicités des années passées car elles mettaient bien en lumière le mode de consommation local dans une ambiance mêlant humour et joie de vivre.
Publicité Fanico (Unilever), Côte d’Ivoire
Publicité Metal Ivoire, Côte d’Ivoire
https://www.youtube.com/watch?v=bqUXXPbR2r4
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