Les règles chez les jeunes filles en Afrique, un sujet tabou mais vital
Encore aujourd’hui, dans plusieurs régions du monde, et plus particulièrement en Afrique, les jeunes filles et femmes sont confrontées à un problème majeur : celui de la stigmatisation des règles.
D’après une étude réalisée par l’ONG Plan International, « en Afrique, une fille sur dix ne va pas à l’école pendant ses règles ». Article qu’on peut retrouver ici: Article ONG Plan International
Or les menstruations font partie du cycle de vie d’une jeune fille : c’est un processus « normal » et naturel. Le corps de la jeune fille subit des modifications à l’âge dit de la « puberté » et s’accompagne généralement des menstruations.
Mais bien malheureusement dans certains pays, des jeunes filles sont contraintes de sacrifier l’école à cause de leurs menstruations et le sujet des règles reste encore très tabou.
Lors de mes différents voyages sur le continent africain, j’ai bien souvent eu l’occasion de le voir, aux travers de témoignages reçus de jeunes filles et femmes qui y étaient confrontées.
Elles font face à des moqueries, des remarques désagréables ou honteuses, qui bien souvent, viennent accentuer ce sentiment de mépris et de douleur qu’elles ressentent fortement.

« Elles n’osent pas en parler et bien souvent ont recours à des termes absurdes pour qualifier leurs périodes de règles. Ainsi elles intériorisent la honte et préfèrent la subir seule »
Pour certaines jeunes filles, le fait d’avoir des règles les isolent complètement des autres. Elles choisissent de ne pas en parler et de rester confinées en attendant que ça passe.
Quels sont les facteurs pouvant expliquer ce problème qui persiste ?
Des croyances culturelles qui accentuent l’image honteuse des règles
Dans certaines cultures, les règles doivent rester secrètes pour la jeune fille. Les règles sont, dans différents pays, bien souvent assimilées à un symbole péjoratif très fort. Faisons un petit tour des pays où l’image « négative » des règles restent ancrées dans les consciences :
Au Malawi, les règles sont perçues comme quelque chose d’ « irrespectueux ». Parler des règles avec les enfants est une chose impensable pour les parents. C’est généralement la tante qui se charge de cette éducation auprès de la fille en lui apprenant à se tenir à l’écart lorsqu’elle y est confrontée.
En Inde, les règles sont perçues comme quelque chose de « sale ». La jeune femme réglée est interdite de cuisine sous peine de rendre sa nourriture impropre à la consommation et contaminante.
En Bolivie, les règles sont perçues comme une « maladie ». Les filles ne doivent pas jeter leurs serviettes à la poubelle car cela provoquerait des maladies graves, voire même le cancer.
En Afghanistan, on fait comprendre aux femmes que se doucher pendant leurs règles les rendraient stériles : une croyance qui vient mettre en péril leur hygiène.
Au Tchad, les règles sont déshonorantes et honteuses. Les femmes ne doivent absolument pas en parler, encore moins en présence d’hommes.

Un frein majeur à l’éducation
Nombreuses sont les jeunes filles qui, pendant leurs règles, abandonnent le chemin de l’école bien souvent à cause des douleurs rencontrées mais aussi parce qu’elles se sentent isolées, incomprises et honteuses face à cette situation.
Ces jeunes filles se sentent contraintes de ne pas aller à l’école, manquent plusieurs cours et se retrouvent en situation de décrochage scolaire. Et en parallèle, celles qui se rendent tout de même à l’école, se retrouvent dans un sentiment de gêne et s’assoient au fond de la classe. Elles se font discrètes de peur d’émettre une odeur ou d’avoir une fuite sur leurs vêtements.
Des protections sanitaires insuffisantes
Ce point relève vraiment d’une question de santé publique. Dans certaines localités, l’accès aux protections hygiéniques et aux médicaments contre la douleur est un véritable luxe. Je prends encore une fois l’exemple du Tchad, où les protections hygiéniques confortables et de qualité coûtent relativement cher : ce qui pousse certaines femmes ou jeunes filles à opter pour d’autres options. Relevant du « système D » et parfois bien souvent dangereuses pour leur santé, les alternatives sont diverses : des torchons, des feuilles, des morceaux de papier journal…
Heureusement, quelques actions sont mises en place par des ONG car le sujet reste quelque chose de très important. D’autant plus que l’on se bat de plus en plus pour l’autonomisation des filles et des femmes à travers le monde, et plus particulièrement en Afrique. Ce combat passe entre autres par une meilleure condition d’accès à la santé des femmes.
Plusieurs ONG se battent pour lever ce tabou majeur, notamment avec la distribution de kits sanitaires ou encore via des supports de communication pour sensibiliser au maximum les consciences à ce sujet. Mais il reste encore beaucoup d’actions à mener pour voir faire pencher la balance du côté positif.

Lorsque Always associe sa marque pour lutter contre les stéréotypes :
La célèbre marque qui commercialise les protections hygiéniques pour femmes, a choisi d’associer ses activités à un combat important : celui de lutter contre les nombreux stéréotypes auxquels sont confrontés les jeunes filles à travers le monde.
Connaissez-vous la campagne : #CommeUneFille ? C’est une campagne qui a pour but de promouvoir la confiance en soi et l’estime de soi chez les filles à travers le sport : excellent catalyseur.
Retrouvez ici la vidéo de la campagne réalisée
Alors au vu de tout cela, j’ai envie de dire à haute voix :
« Non, messieurs, non mesdames, les règles, ce n’est PAS la honte, c’est un phénomène naturel. Si on a nos menstruations, cela signifie tout simplement que les organes de reproduction fonctionnent bien. Il n’y a pas de honte à être une femme, encore à moins à avoir ses règles. N’est-ce finalement pas ça le cycle de la vie chez une femme? «
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