L’entrepreneur ne changera pas l’Afrique, mais il la développera

Article : L’entrepreneur ne changera pas l’Afrique, mais il la développera
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14 octobre 2016

L’entrepreneur ne changera pas l’Afrique, mais il la développera

Je choisis de faire un article «urgemment » en réponse à celui d’un jeune chroniqueur du Monde Afrique, lu ce matin. Article disponible ici.

Dans son article intitulé : « Non l’entrepreneuriat ne changera pas l’Afrique », le jeune chroniqueur remettait en quelque sorte en cause la promotion « médiatisée » si je puis dire de l’entrepreneuriat en Afrique.

L’ayant lu attentivement, je l’ai de prime abord trouvé très intéressant mais j’en suis tout de même restée extrêmement confuse.

L’Afrique, « berceau » de l’entrepreneuriat ?

Il est vrai que l’entrepreneuriat n’est pas quelque chose de nouveau en Afrique. Ce modèle économique a toujours existé, et à pour l’instant permis à de nombreuses personnes vivant sur le continent de subvenir à leurs besoins.

Rien qu’en se rendant dans les marchés en Afrique, le long des routes avec les nombreuses boutiques ou ateliers de couture… où même encore dans les zones rurales où l’on peut voir des paysans cultiver leurs terres, cela ne fait aucun doute : l’Afrique peut être vu comme l’un des berceaux de l’entrepreneuriat.

Ces personnes-là sont des entrepreneurs et bien souvent ont du mal avec ce terme qu’ils estiment trop « important ». Mais n’oublions pas qu’un entrepreneur est par simple définition une personne qui va passer de l’idée à l’action. Qui va concrétiser son projet et tout faire pour le voir se développer.

Ces entrepreneurs « historiques » si je puis dire, d’Afrique le faisaient en premier lieu pour subvenir aux besoins de leurs cellules familiales. Et un des nombreux problèmes qui en résulte, est que cet entrepreneuriat-là est bien souvent inclut dans une économie informelle, et pourtant génératrice de revenus indispensable au développement économique du pays.

L’entrepreneuriat en Afrique actuellement est ce que j’appelle un entrepreneuriat de débrouillardise et de survie. L’entrepreneur africain est isolé et possède pourtant un très fort potentiel.

Et je pense que le fait de « médiatiser » cela est positif. Dans une quête accrue et efficace de promotion de l’entrepreneuriat, ces personnes qui, finalement ont toujours entrepris seraient d’excellents catalyseurs et exemples pour montrer que ce modèle pourrait faire avancer l’économie. Parce qu’à ce jour, bien souvent des commerçants ou autres, investissent dans leurs activités mais sans structure juridique ni assurance : les confrontant ainsi au risque de voir leurs activités disparaître du jour au lendemain. Or le fait de les valoriser, permettrait de faire prendre conscience aux pouvoirs publics que l’on devrait accompagner et aider ces personnes qui créent de la richesse.

L’entrepreneuriat africain, effet de mode ?

Il ne faut en effet pas se voiler la face : le développement du continent africain, ne se fera pas uniquement par l’entrepreneuriat… jusque-là nous sommes d’accord. Comme on le dit si bien, il faut de tout pour faire un monde. Nous aurons autant besoin d’entrepreneurs, que de salariés…

Mais en attendant, outre l’effet de mode, l’entrepreneuriat ou si vous préférez la création d’activités, s’avère être une solution efficace et durable pour redynamiser l’Afrique en terme de développement socio-économique et surtout de mentalité. Car là le bât blesse.

Il est évident que l’entrepreneuriat est devenu un véritable phénomène de mode et a la côte partout en ce moment, et pas qu’en Afrique. Même les hommes politiques l’ont inclus dans leurs stratégies politiques respectives. Mais j’ai envie de dire : tant mieux. Il est clair qu’actuellement, les jeunes africains ne peuvent malheureusement pas compter sur eux. Mais à l’inverse, ils ne devraient en aucun cas attendre qu’on leur donne les choses qui leur ont toujours été promises.

Alors comment faire ? Il faut être proactif et aller chercher. Dans ce cas, une des solutions qui s’impose serait d’avoir des personnes capables de créer, ou de trouver des idées innovantes. Car au-delà du rêve africain qu’ils souhaitent donner, il existe heureusement des personnes qui œuvrent localement et qui à leur tour montrent que tout est encore possible.

On n’empêchera jamais les personnes de parler ou de tirer profit d’une situation donnée mais très honnêtement je préfère une promotion massive de l’écosystème entrepreneurial que rien du tout.

L’entrepreneuriat, une véritable solution sociale et économique ?

On a tendance à oublier de mentionner que l’entrepreneuriat est à la portée de tous. On réalise une envie, on concrétise le projet qui nous tient à cœur et on se motive pour le rendre durable. Et si on échoue, tant pis, on aura au moins essayé. C’est cet état d’esprit nouveau que l’on doit avoir en Afrique.

Car un des problèmes majeurs qui malheureusement freinent beaucoup de choses, c’est aussi la mentalité. Quand ce n’est pas bon ou que l’on n’y arrive pas, c’est toujours de la faute de l’autre. Mais à l’inverse quand l’un a réussi, ce n’est pas normal : il s’est sûrement aidé de pouvoirs mystiques : NON. C’est parce qu’il a choisi d’oser et d’essayer en dépit de tout ce qui pourrait arriver.

Le continent africain a besoin de trouver des solutions concrètes aux difficultés qu’il traverse actuellement : le chômage massif des jeunes (diplômés ou non), l’accès à une éducation, une formation, et une santé de qualité, l’électrification…et j’en passe. Et cela ne se fera pas sans la venue d’idées innovantes.
En Europe, l’entrepreneuriat est également à la mode mais ne fait pas non plus l’unanimité partout. Cependant, il s’est avéré être une excellente approche pour inciter les jeunes à prendre des initiatives et à se donner une vision. Ils deviennent autonomes et osent sans forcément créer leurs entreprises in fine. Mais au moins ils auront gagné en motivation, en détermination et en perspective d’avenir. Et cela porte vraiment ses fruits.

Et c’est cela que nous devons espérer pour l’Afrique. Malheureusement ce continent en plus des difficultés perçues sur son territoire doit encore faire face à une image négative entachée la plupart du temps par de nombreux clichés ; Alors si pour une fois, on a réussi à trouver une manière positive de le remettre sur pieds, je pense qu’il serait préférable de l’encourager.
Non, c’est vrai l’entrepreneur ne changera pas à lui seul l’Afrique mais pour le moment il y participe activement donc encourageons plutôt ceux qui œuvrent pour cela et qui créent tant bien que mal de la richesse ou encore des solutions aux nombreux maux sur le continent.
Ce sont les africains eux-mêmes qui se doivent de développer leur continent. Et croyez-moi, personne d’autre ne le fera à leur place.

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