Eau minérale en Afrique : un business qui coule à flot
En 2012, au sud du Sahara, 40% de la population n’avait pas accès à l’eau traitée pour usage alimentaire, (source Jeune Afrique)
C’est en me promenant dans les rues d’Abidjan (capitale de la Côte d’Ivoire), lors d’un court séjour effectué récemment, que l’idée de rédaction de cet article m’est venue. J’ai pu voir à quel point ce business de l’eau était très fructueux.
L’eau, cette ressource vitale, est un véritable trésor sur le continent africain. De nombreuses populations sont encore confrontées à une difficulté d’accès à l’eau potable dans plusieurs zones du continent.
Et comme le disait si bien Florent YOUNZAN, activiste, blogueur et entrepreneur ivoirien, « tous les maux du continent africain sont une véritable idée de création d’entreprise ». Alors nombreux sont ceux qui n’ont pas hésité une seule seconde à faire de cet or bleu un véritable business prometteur.

Un marché tenu d’une main de fer par les géants de l’agroalimentaire
De grandes marques comme Pepsi, Nestlé, ou encore Coca Cola ont su s’imposer sur ce marché. Ils profitent du manque d’infrastructures, vétustes et inadéquates, sans compter le boom démographique en milieu urbain pour instaurer cette oligarchie. Ils dominent le marché et appliquent des tarifs élevés sans réellement prendre en compte le coût du niveau de vie local.
L’eau minérale en bouteille, un luxe qui n’est pas à la portée de tous
D’Awa, source d’eau minérale en Côte d’Ivoire en passant par Cristal au Tchad ou encore Palma en Tunisie, le business de l’eau minérale en bouteille est devenu très intéressant pour de nombreuses compagnies, qui n’ont de cesse de s’aligner sur ce marché et de faire jouer la concurrence des géants internationaux.
Ici, un site sur lequel vous pourriez découvrir par pays, les différentes eaux minérales présentes sur le continent africain : https://africanmineralwater.jimdo.com/countries/

Des solutions alternatives au secours de la population
Pour faire face aux pénuries d’eau et à la mauvaise qualité du réseau de distribution public, on retrouve un business florissant (par exemple, en Côte d’Ivoire) : celui de la vente d’eau en sachets. Je cite l’exemple de la Côte d’ivoire, mais on le retrouve dans d’autres pays d’Afrique également. Cette pratique est entrée dans les habitudes de la population et pas une capitale africaine ne manque de ces sachets d’eau. Mais là se pose le problème des règles de santé publiques.
En dehors de sachets d’eaux traditionnels (eau du robinet dans des sachets transparents), on retrouve aussi des sachets d’eau minéral mais pour lesquels bien souvent plane l’ombre de la contrefaçon.
Pour vous donner un ordre d’idée, les sachets d’eaux attachés à la main sont vendus entre 5 et 10 FCFA contre 50 FCFA pour les paquets industriels.


Mais pour ces sachets d’eau, se pose la question environnementale. Comment les déchets de ces sachets sont-ils traités ? Cela soulève un autre sujet que je choisis volontairement de ne pas aborder ici.
L’Afrique, une zone aride d’opportunités pour le business de l’eau
Nombreux sont ceux qui l’ont compris et qui ont décidé de faire de ce problème, un véritable business, contrant ainsi les géants qui dominent le marché. Parfois au péril de leur santé, ce sont les plus pauvres qui sont touchés. Manque de moyens, ils se ruent sur la consommation de l’eau vendue en sachets.
Que font donc les pouvoirs publics pour palier à ce problème ? Ne faut-il pas réellement se concentrer sur cette question et ainsi trouver des solutions qui tendent à améliorer le quotidien de la population ?
Sandrine NAGUERTIGA, #Afroptimiste.
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