Sandrine NAGUERTIGA

Les règles chez les jeunes filles en Afrique, un sujet tabou mais vital

Encore aujourd’hui, dans plusieurs régions du monde, et plus particulièrement en Afrique, les jeunes filles et femmes sont confrontées à un problème majeur : celui de la stigmatisation des règles.

D’après une étude réalisée par l’ONG Plan International, « en Afrique, une fille sur dix ne va pas à l’école pendant ses règles ». Article qu’on peut retrouver ici: Article ONG Plan International

Or les menstruations font partie du cycle de vie d’une jeune fille : c’est un processus « normal » et naturel. Le corps de la jeune fille subit des modifications à l’âge dit de la « puberté » et s’accompagne généralement des menstruations.

Mais bien malheureusement dans certains pays, des jeunes filles sont contraintes de sacrifier l’école à cause de leurs menstruations et le sujet des règles reste encore très tabou.

Lors de mes différents voyages sur le continent africain, j’ai bien souvent eu l’occasion de le voir, aux travers de témoignages reçus de jeunes filles et femmes qui y étaient confrontées.

Elles font face à des moqueries, des remarques désagréables ou honteuses, qui bien souvent, viennent accentuer ce sentiment de mépris et de douleur qu’elles ressentent fortement.

Une image de Tampon utilisé par les femmes lors de leurs périodes de règles. Quoi? Cela vous fait honte aussi? CC: Pixabay

 

« Elles n’osent pas en parler et bien souvent ont recours à des termes absurdes pour qualifier leurs périodes de règles. Ainsi elles intériorisent la honte et préfèrent la subir seule »

 

Pour certaines jeunes filles, le fait d’avoir des règles les isolent complètement des autres. Elles choisissent de ne pas en parler et de rester confinées en attendant que ça passe.

Quels sont les facteurs pouvant expliquer ce problème qui persiste ?

Des croyances culturelles qui accentuent l’image honteuse des règles 

Dans certaines cultures, les règles doivent rester secrètes pour la jeune fille. Les règles sont, dans différents pays, bien souvent assimilées à un symbole péjoratif très fort. Faisons un petit tour des pays où l’image « négative » des règles restent ancrées dans les consciences :

Au Malawi, les règles sont perçues comme quelque chose d’ « irrespectueux ». Parler des règles avec les enfants est une chose impensable pour les parents. C’est généralement la tante qui se charge de cette éducation auprès de la fille en lui apprenant à se tenir à l’écart lorsqu’elle y est confrontée.

En Inde, les règles sont perçues comme quelque chose de « sale ». La jeune femme réglée est interdite de cuisine sous peine de rendre sa nourriture impropre à la consommation et contaminante.

En Bolivie, les règles sont perçues comme une « maladie ». Les filles ne doivent pas jeter leurs serviettes à la poubelle car cela provoquerait des maladies graves, voire même le cancer.

En Afghanistan, on fait comprendre aux femmes que se doucher pendant leurs règles les rendraient stériles : une croyance qui vient mettre en péril leur hygiène.

Au Tchad, les règles sont déshonorantes et honteuses. Les femmes ne doivent absolument pas en parler, encore moins en présence d’hommes.

Affiche de Campagne de l’UNESCO en partenariat avec les marques de protection hygiéniques Always et Tampax CC: UNESCO

Un frein majeur à l’éducation 

Nombreuses sont les jeunes filles qui, pendant leurs règles, abandonnent le chemin de l’école bien souvent à cause des douleurs rencontrées mais aussi parce qu’elles se sentent isolées, incomprises et honteuses face à cette situation.

Ces jeunes filles se sentent contraintes de ne pas aller à l’école, manquent plusieurs cours et se retrouvent en situation de décrochage scolaire. Et en parallèle, celles qui se rendent tout de même à l’école, se retrouvent dans un sentiment de gêne et s’assoient au fond de la classe. Elles se font discrètes de peur d’émettre une odeur ou d’avoir une fuite sur leurs vêtements.

Des protections sanitaires insuffisantes 

Ce point relève vraiment d’une question de santé publique. Dans certaines localités, l’accès aux protections hygiéniques et aux médicaments contre la douleur est un véritable luxe. Je prends encore une fois l’exemple du Tchad, où les protections hygiéniques confortables et de qualité coûtent relativement cher : ce qui pousse certaines femmes ou jeunes filles à opter pour d’autres options. Relevant du « système D » et parfois bien souvent dangereuses pour leur santé, les alternatives sont diverses : des torchons, des feuilles, des morceaux de papier journal…

Heureusement, quelques actions sont mises en place par des ONG car le sujet reste quelque chose de très important. D’autant plus que l’on se bat de plus en plus pour l’autonomisation des filles et des femmes à travers le monde, et plus particulièrement en Afrique. Ce combat passe entre autres par une meilleure condition d’accès à la santé des femmes.

Plusieurs ONG se battent pour lever ce tabou majeur, notamment avec la distribution de kits sanitaires ou encore via des supports de communication pour sensibiliser au maximum les consciences à ce sujet. Mais il reste encore beaucoup d’actions à mener pour voir faire pencher la balance du côté positif.

Affiche de campagne de sensibilisation Always CC: Always

Lorsque Always associe sa marque pour lutter contre les stéréotypes : 

La célèbre marque qui commercialise les protections hygiéniques pour femmes, a choisi d’associer ses activités à un combat important : celui de lutter contre les nombreux stéréotypes auxquels sont confrontés les jeunes filles à travers le monde.

Connaissez-vous la campagne : #CommeUneFille ? C’est une campagne qui a pour but de promouvoir la confiance en soi et l’estime de soi chez les filles à travers le sport : excellent catalyseur.

Retrouvez ici la vidéo de la campagne réalisée

Alors au vu de tout cela, j’ai envie de dire à haute voix :

« Non, messieurs, non mesdames, les règles, ce n’est PAS la honte, c’est un phénomène naturel. Si on a nos menstruations, cela signifie tout simplement que les organes de reproduction fonctionnent bien. Il n’y a pas de honte à être une femme, encore à moins à  avoir ses règles. N’est-ce finalement pas ça le cycle de la vie chez une femme? « 


Tchad : voyage d’une Afroptimiste au pays des 16 mesures

Je reviens d’un voyage d’une quinzaine de jours au Tchad, plus précisément à N’Djamena, la capitale, où j’ai pu allier mes activités professionnelles et personnelles. A travers ce nouveau billet j’ai choisi de relater mon aventure pour le moins « épique ».

Rond point Mère et Enfant (photo prise la nuit) CC: Annadjib R.

Un séjour pas comme les autres :

Avant mon départ, psychose sur la ville. Je m’explique.

Bon nombre d’amis et de proches me déconseillaient fortement de me rendre au Tchad compte tenu des tensions qui ont secoué le pays. Tensions notamment liées au contexte socio-économique actuel : mesures d’austérité, arriérés de paiement des fonctionnaires, menace d’une année blanche dans les écoles, grèves et grognes sociales.

Mais cela sonnait comme un air de déjà-vu. Je fais notamment référence à la période électorale de la présidentielle qui avait eu lieu durant le printemps 2016 et où il était formellement déconseillé de se rendre au Tchad car planait sur le pays, une menace d’instabilité politique. Mais encore une fois, mon voyage aura valu le coup.

Vendeuses au marché (N’Djamena) CC: Annadjib R.

Un contexte social et économique très tendu :  

Pour vous relater un peu ma compréhension du problème actuel qui secoue le Tchad : le pays est plongé dans une récession économique qui l’a frappé de plein fouet, et comme à l’habitude, ce sont les catégories les plus vulnérables qui en paient le prix fort.

Et selon moi, cette situation débouche sur un autre facteur qui est celui du manque d’évolution des mentalités et du mode de vie dans le pays. J’ai remarqué qu’au Tchad, anticiper et prévoir l’avenir n’est pas dans les habitudes de la population. Beaucoup de personnes vivent au jour le jour sans pour autant préparer l’avenir ou anticiper les risques. Ils préfèrent « s’en remettre entièrement à Dieu » et accepter tout ce qui se passe. Ce qui fait que la moindre difficulté peut très rapidement être fatale pour beaucoup de Tchadiens.

Si l’on compare par exemple avec l’occident où l’on prévoit le risque et l’on paye pour quelque chose qui pourrait ne pas nous arriver, au Tchad cela serait complètement insensé. Je dirais même que si vous allez dire cela au Tchadien lambda là-bas, vous serez confronté à deux possibilités : dans le meilleur des cas, il vous rira au nez car il vous prendra pour un fou ou sinon vous recevrez un bon coup de massue sur la tête en vous faisant taxer de personne de mauvaise moralité.

De ce que j’ai pu constater, ce sont les fonctionnaires qui font réellement vivre le pays car c’est la classe moyenne et/ou supérieure qui consomme le plus. Et lorsque ceux-ci se retrouvent confrontés à des arriérés ou non paiement de salaires, le pouvoir d’achat et la consommation en sont fortement impactés. Je ne suis absolument pas une experte en économie ou encore en politique mais la chute du pétrole a eu un effet boule de neige : hausse des tarifs, licenciements de personnels dans les sociétés pétrolières, manque de provisions pour assurer les salaires, suppression des bourses aux étudiants (d’un montant de 30.000FCFA), recrutement des fonctionnaires limité… Ce qui aura plongé progressivement le pays dans une récession économique sans lendemain.

Je choisis volontairement de ne pas évoquer ici l’aspect politique car je ne suis absolument pas douée dans ce domaine mais tout simplement parce que cela ne m’intéresse pas.

Crâne de Toumaï (primate découvert au Tchad) exposé au Musée National CC: Annadjib R.

Les 16 mesures, véritable crédo au Tchad:

La situation du Tchad actuellement aura su trouver un véritable crédo.

En vue des difficultés économique et sociale, le Gouvernement aurait annoncé 16 mesures drastiques qui ont plongé le pays dans une crise économique. Mais certains Tchadiens n’ont en rien perdu leur joie de vivre et leur humour.

A la moindre occasion qui se présentait, j’entendais ça et là ressortir la célèbre phrase : « ce sont les 16 mesures… ». Croyez-moi je n’ai jamais autant ri étant là-bas car j’ai pu voir que finalement beaucoup se forçaient à prendre cela avec le sourire dans l’espoir d’un lendemain meilleur.

Un pays où la connexion internet coûte plus cher que le téléphone :

Lorsque vous quittez le confort de la connexion internet en France disponible 24h/24 et 7j/7 à un tarif très avantageux pour aller dans un pays comme le Tchad où vous vous devez de gérer à la seconde prêt vos mégabits, je peux vous dire que cela en devient très vite frustrant.

Je me disais à un moment donné que je n’y arriverais pas. Pour vous faire un peu le topo : au Tchad, ce sont principalement deux opérateurs téléphoniques qui se partagent le marché : Airtel Chad et Tigo.

J’ai toujours eu l’habitude quand j’allais au Tchad de souscrire à un numéro Airtel (je trouvais que c’était l’opérateur pour lequel il était très facile de trouver des points de recharge à tout endroit et presque à toute heure.

Cependant, il faut littéralement un cours de mise à niveau intensif pour en comprendre toutes les fonctionnalités. Je me rendis dans une boutique pour souscrire un abonnement Airtel Money (la banque mobile) et le gérant de la boutique m’a expliqué que pour un montant de 10.000 FCFA (soit 15,20EUR), j’aurai une connexion de 1GB qui pourrait durer 1 mois avec une bonne gestion. Et bien malgré une gestion très minutieuse, cela n’aura même pas duré plus de 4 jours.

Il se pose un réel problème de transparence dans l’accès à internet au Tchad. Les opérateurs mobiles semblent faire ce qu’ils veulent et cela finit par être très vite agaçant. En 15 jours de séjour là-bas, je n’ose même plus penser au montant colossal que j’ai investi dans la connexion internet et les unités d’appels. Je préfère vous épargner la qualité de la relation client.

Façade de la Maison de la culture Baba Moustapha (N’Djamena) CC: Office Tourisme Tchad (OTT)

Tchad, oasis du sahel d’opportunité

Comme disait le Dalai Lama : « Parfois, ne pas obtenir ce qu’on désire est un merveilleux coup de chance »

J’ai eu la chance d’aller sur le terrain et de me faire ma propre opinion. J’ai également pu rencontrer des personnes issues de milieux différents et ainsi recueillir au plus près les avis et discours à ce sujet.

Ce qui m’a bien souvent frappé, c’est que j’étais confrontée à deux cas de figures : ceux qui n’avaient de cesse de se plaindre et les autres qui étaient à la recherche de solutions pour continuer à aller de l’avant. Et ce sont ces personnes en quête d’espoir et de solutions qui m’ont redonné le sourire aux lèvres.

Certains jeunes l’ont compris… ce n’est pas en se lamentant sur son sort ou en accusant l’autre que les choses changeront. Mais plutôt en décidant de se prendre en main et de changer soi-même sa perception des choses.

Pour cela, l’entrepreneuriat ou encore la prise d’initiative est devenu un levier majeur au Tchad.

La plupart des jeunes Tchadiens, une fois les études terminées n’aspirent qu’à une seule chose en priorité : intégrer la fonction publique car ils voient en cela, une stabilité  financière. Beaucoup ne veulent pas prendre de risque et se disent ainsi qu’ils pourront avoir au moins chaque mois un salaire qui passera.

Et pourtant… La réalité les a très vite rattrapé : les fonctionnaires font bien souvent face à des arriérés de salaire faute d’argent dans les caisses et se doivent bien souvent de trouver des plans B. L’avenir se planifie et se construit bien avant, pour justement être prêt à faire face à tous ces maux.

La culture de l’épargne, de la prévoyance ou encore de la prise d’initiative est certes encore lente à se mettre en place mais pas du tout impossible.

Statue de Kelou Bital Diguél dans la cour du Musée National du Tchad (N’Djamena) CC: L’Office Tchadien du Tourisme (OTT)

Sensibiliser à l’entrepreneuriat, solution adéquate ? 

Un des aspects positif de mon voyage aura été de rencontrer de belles personnes qui ne baissent pas les bras et qui travaillent sans cesse.

Je parle entre autre de Wenaklabs, l’association fondée par de jeunes Tchadiens très actifs dans les domaines des TICs et du numérique. Une association avec qui je me suis mise en partenariat tant pour le projet de la plateforme numérique Entreprendrelafrique lancée à N’Djamena en Janvier 2017 que pour le projet d’incubateur média qu’on espère mettre en place. D’ailleurs cela m’aura permis de revoir quelques collègues Mondoblogueurs dont Salim, Annadjib, AbdallahMahamat

J’avais également eu la chance de passer à l’antenne lors de l’émission de l’Atelier des Médias pour promouvoir mon projet d’incubateur (au sein même des locaux de l’association). Emission que vous pourrez réécouter ici : RFI: Ce que 2017 nous réserve en matière d’innovation médias

Ces jeunes sont conscients des réalités subies par bon nombre de personnes sur place mais ne perdent en rien leur détermination : bien au contraire. Ils continuent de croire en un Tchad Meilleur qui se reconstruira grâce à des jeunes qui osent faire bouger les choses.

J’ai aussi à l’esprit ma rencontre avec le directeur de la Maison de la Petite Entreprise et le responsable de l’AFD qui travaillent conjointement sur les projets orientés entrepreneuriat, accompagnement et financement des porteurs de projets. Je les avais déjà rencontré en France et les revoir au Tchad dans leurs lieux d’actions aura su déboucher sur des opportunités et des idées intéressantes.

Cette récente structure œuvre pour un entrepreneuriat local et promeut auprès des jeunes Tchadiens l’esprit d’initiatives pour montrer que d’autres portes de sorties sont possibles.

Après la sensibilisation, l’accompagnement et la formation, ils se focalisent désormais sur l’aspect recherche de financements pour les jeunes qui sont incubés chez eux.

Place de la Nation (prise le jour) CC: Annadjib R.

N’Djamena, ma capitale :

Qu’importe ce qui se passe ou ce que les gens peuvent dire, j’aime le Tchad et j’aime N’Djamena. Avec ses rues animées à la tombée de la nuit, le bruit des klaxons aux heures de pointe à n’en point finir, les marchés toujours aussi bruyants et noirs de monde, le temps de midi où l’on déjeune tous ensemble, dans le même plateau… la boule de maïs, de riz ou encore le délicieux kissar (galette de riz) accompagnés d’une succulente sauce de gombo, de mloukhiya ou encore de tomate.

Plat de boule de mil accompagné de 2 sauces gombos CC: La cuisine moderne Tchadienne

 

Plat de Kissar (galette de riz) accompagné d’une sauce mloukhiya CC: La cuisine moderne Tchadienne

Et même si j’ai plusieurs fois risqué de me faire agresser ou arracher mon appareil photo en prenant quelques clichés de la ville, j’aime N’Djamena et j’y retournerai sans hésiter.

Je choisis donc de conclure mon billet avec un hymne à l’amour. L’amour de ma capitale, sur un air de musique de Feu Maître Gazonga (de son vrai nom : Ahmat Saleh Rougalta), un des chanteurs tchadiens les plus connus.

Je t’aime N’Djamena!


Quand l’Afrique attire (part 5): le nouveau paradis des médias francophones

On a bien longtemps reproché aux médias internationaux de véhiculer des images ou informations négatives de l’Afrique. Or il s’avère que cette Afrique longtemps reléguée au rang de continent de guerre, de famine ou encore de maladie, attire davantage.

« Le continent africain est devenu un véritable oasis pour les médias francophones. »

Face à une Afrique qui bouge grâce à sa jeunesse et des classes moyennes qui émergent, le marché du divertissement, de l’information et des loisirs ne s’est jamais autant bien porté. Et ça, les médias l’ont compris.

Il faut savoir que selon l’Organisation internationale de la francophonie :
• le continent africain comptera 1 milliard d’habitants dont 750 millions de francophones d’ici 2050 : une véritable aubaine pour les médias
• le français est la deuxième langue d’information internationale dans les médias
• Sur 54 pays d’Afrique, 31 sont désignés comme pays d’Afrique francophone : ce qui veut dire qu’ils parlent le français comme première ou deuxième langue (cela représenterait environ 115 millions d’africains) ; le chiffre ne prendrait pas en compte les francophones vivant hors d’Afrique francophone.

Une diversité d’acteurs sur le marché

On pourrait dire qu’il n’y a plus vraiment de monopole sur le marché du média dans la partie francophone de l’Afrique. Auparavant, pour l’univers audiovisuel, c’était la chaîne TV5 Monde qui « monopolisait » le secteur avec une réception de 257 millions de foyers dans le monde (dont 12 millions en Afrique) selon le groupe de travail sur la francophonie d’ Unifrance (une association chargée de la promotion du cinéma Français à l’international).

Mais aujourd’hui, lorsque l’on regarde l’univers des médias en Afrique, on voit émerger plusieurs concurrents de taille. Par exemple Canal + Overseas qui, à travers ses chaînes A+ arrivent à proposer ses offres aux auditeurs en s’adaptant à leurs besoins.

Lors de mes différents déplacements au Tchad, je me suis rendue compte d’une chose : que ce soit dans les classes moyennes ou classes moyennes inférieures, si je peux le dire ainsi, il y a au moins une télévision et un abonnement Canal + dans chaque foyer. Ces deux équipements sont devenus incontournables.
Les abonnements Canal + au Tchad vont d’un montant de 10.000 FCFA (pour l’offre de base) à celui de 50.000FCFA (pour l’abonnement premium). L’offre d’abonnement s’accompagne d’une offre de qualité de service (service après-vente, promotions, enquête de satisfaction client…). C’est à croire que tout est fait pour satisfaire et fidéliser la clientèle. Un élément différenciant et concurrentiel très fort.
Pour la majorité des familles que j’ai pu rencontrer, l’argument souvent mis en avant, était le fait de pouvoir passer le temps, surtout dans un pays où les structures et offres de divertissements sont quasi inexistantes. De plus, disposer de ces équipements serait aussi une façon de ne pas se sentir coupé du monde et dans ce cas, être informé de l’actualité en continue.

On ne peut parler de médias, sans évoquer les radios. J’ai bien évidemment à l’esprit RFI (Radio France Internationale) qui est connue à travers les quatre coins du globe et qui reste une des radios les plus écoutées en Afrique francophone.

Les médias locaux ont compris l’importance de ce marché porteur et n’hésitent pas, bien souvent à nouer des partenariats stratégiques pour espérer faire le poids face à la concurrence naissante. C’est ainsi qu’on voit émerger de plus en plus de médias panafricains à l’instar de VoxAfrica, Africa 24Ubiznews ou encore Telesud, pour ne citer qu’eux, qui s’imposent tout autant face aux médias traditionnels francophones.

Le numérique, nouvelle arme de concurrence massive

Le numérique et le développement d’internet sur le continent, obligent bien souvent les médias traditionnels africains à innover pour espérer faire face à la concurrence.
C’est ainsi que les blogueurs, codeurs ou web-journalistes se posent ici comme de nouveaux influenceurs.
Souvenez-vous de l’article que je réalisais il y a quelques temps de cela, Les blogueurs, nouveaux leaders du continent africain
A l’instar de Mondoblog, qui est une plateforme regroupant une communauté de blogueurs portée par l’équipe de l’Atelier des médias de RFI, celle-ci a, je cite: « vocation à promouvoir la blogosphère francophone à travers le monde mais également du contenu de qualité sur internet. »
Cette forme de média est également une innovation dans le domaine puisqu’elle va permettre aux blogueurs d’impulser un nouveau souffle tout en étant de véritables ambassadeurs du média en question.

CC: Mondoblog
5ème saison des blogueurs francophones Mondoblog lors de la formation à Antananarivo

Lorsque les start-ups entrent dans la danse :

C’est ici une belle suite que je puisse faire. Ci-dessus, je parlais du numérique, et bien là je mets en avant le fait que des entrepreneurs aient également saisi l’importance de ce marché porteur.
Que ce soient des plateformes numériques ou collaboratives, des médias sociaux, des magazines en ligne, des web-séries ou encore des plateformes de base de données, on assiste à la naissance de jeunes pousses qui font de l’univers des médias un véritable tremplin économique.
Les médias traditionnels français ont saisi cette opportunité et n’hésitent pas à innover aussi dans ce domaine en créant des incubateurs pouvant accompagner ces futurs « startupers ».
Je pourrai notamment citer :

• Canal START, la structure créée par le groupe Canal Plus qui accompagne et aide les porteurs de projets de toutes nationalités, tournées vers le secteur des médias (vidéo, big data, réseaux sociaux et applications mobiles)

• L’incubateur du groupe TF1 : le groupe audiovisuel français TF1 et l’agence d’innovation et d’attractivité de Paris se sont associés pour créer un incubateur de startups dans le secteur des médias sur le thème de « nouveaux produits et services »
• The Mediapreneur : l’incubateur de startups lancé par le groupe Media de Singapour Media Corp qui durant 6 mois va accompagner les meilleures startups sélectionnées jusqu’à leur lancement.

Je souhaiterais aussi en parallèle de cela citer le programme d’appui et d’accompagnement spécialement dédié à quelques pays d’Afrique Francophone «Afrique Innovation», à l’initiative de CFI Medias qui, je cite : « vise à accompagner une nouvelle génération de professionnels africains des médias dans la création et le développement de produits et services d’information innovants en phase avec l’évolution des technologies, des usages et avec les attentes des citoyens du continent. »

CC: Pixabay

Les groupes médias francophones ne cessent d’innover et de proposer des solutions pour profiter de l’essor du secteur sur le continent africain.
On ne compte plus les émissions ou les initiatives qui ciblent l’Afrique dans les médias français ou francophones. Du cinéma, en passant par les émissions de télé-réalité ou encore celles de divertissements, on voit bien que l’audience africaine ne cesse d’être à la quête de nouveautés.
Et les entrepreneurs semblent encore une fois être présents sur ce marché vaste et pousser les médias traditionnels à innover ou à signer des partenariats stratégiques.

Cependant, on remarque bien que sur ce marché fructueux, les médias locaux africains peinent à sortir leur épingle du jeu. D’où la nécessité de leur proposer des formations et programmes d’accompagnement adaptés aux besoins, afin qu’eux aussi puissent faire face à la concurrence accrue et gagner des parts du marché si juteux qu’est celui de l’univers des médias.


L’Afrique des entrepreneurs modernes ou des «média-preneurs» ?

Ce matin, je reçois l’appel d’un ami entrepreneur et consultant camerounais qui désirait avoir des informations et conseils en vue de la prochaine saison du Concours Mondoblog. Et comme à chaque fois que deux afropreneurs échangent, cela découle sur des sujets et visions similaires.

L’échange était tellement passionnant et riche de sens que je lui ai proposé de publier un article à ce sujet. Cec fait de lui, aujourd’hui, mon invité sur la plateforme « Parlons Talent ».

Avec cet ami en question, à vrai dire, on s’est connu grâce aux réseaux sociaux et je reconnais, là, la force du numérique.

Lui, c’est Jovial R. Douanla. Je le laisse se présenter.

Jovial R. Douanla : Alors, bonjour chers lecteurs et merci Sandrine pour cette invitation.

                    Jovial R. Douanla

 Par quoi commencer ? Je suis juste un petit garçonnet :

  • classé parmi la crème des « disrupters Africains 2016 », d’après le magazine de renom ivoirien Tomorrow mag,
  • classé 2ème « disrupter », d’après le magazine camerounais Beekome mag
  • et également multi-bloggeur, pour Africa24Monde et pour AfroHuslter.

(Oui fausse modestie)

Je suis surtout ce type de personne qui pense que les jeunes ne se posent plus les bonnes questions et qu’actuellement ils entreprennent pour les mauvaises raisons.

Consultant en développement d’affaires pour les entrepreneurs et entrepreneur également depuis deux ans déjà, j’ai eu le temps d’analyser ce secteur passionnant et de me rendre compte qu’il y a encore un grand effort psychologique à faire.

J’en ai d’ailleurs profité pour développer un groupe de conférence dont la première édition a eu lieu il y a quelque jours, ici, au Cameroun. InspireAfrika.com en fera un reportage bientôt.

Merci Jovial pour cette modeste et courte présentation. Comme je le disais précédemment, parti d’un appel pour des conseils, nous en sommes arrivés à débattre et échanger sur un sujet qui nous semble passionnant. Une problématique très importante qui touche l’Afrique est celle de « la mouvance entrepreneuriale ».

Ici, attention, Jovial fait un portrait de moi. Voyons voir ce qu’il peut bien penser et dire de moi :

Jovial R. Douanla :  Sandie  (comme je la surnomme) est une jeune femme, réfléchie, objective et intègre, qui pense que l’Africain regorge d’un énorme potentiel.

Par ses différentes actions, elle souhaite plus que jamais montrer que tout est possible et que n’importe quel jeune peut donner un sens à la vie par ses propres moyens. L’entrepreneuriat, ou encore la méthodologie projet, pourraient en effet être un excellent moyen d’y parvenir.

Sauf qu’en ce moment, la définition d’entreprendre tend à être un peu biaisée : entreprend-t-on pour une reconnaissance du statut de « fondateur de » ou encore de « CEO », comme certains aiment bien faire, ou alors parce que l’on désire à un moment donné prendre des initiatives et être acteur de sa vie ?

Quand deux jeunes Africains, autant rêveurs que réalistes, échangent sur une problématique importante, il ne peut qu’en sortir une synthèse intellectuelle extrêmement nourrissante.

Nous avons donc souhaité partager avec vous le recueil de nos échanges et le fruit de nos réflexions, de nos visions entrepreneuriales pour l’Afrique.

Pourquoi les jeunes choisissent d’entreprendre ?

Nul besoin de faire un grand effort pour remarquer que l’entrepreneuriat est devenu un véritable phénomène de mode en Afrique.

Les jeunes africains en voyant les autres réussir et émerger en sont tout de suite fascinés. Cela leur donne beaucoup d’adrénaline. Le réflexe est le même : « je veux être comme lui ».

Sauf que, sans s’en rendre compte, beaucoup de ces jeunes entreprennent par « suivisme » et c’est un drame. Le terme est peut-être un peu fort, mais cela veut dire que les jeunes ne se posent plus les bonnes questions et idéalisent le parcours à succès des autres entrepreneurs.

En même temps, ces entrepreneurs à succès ne rendent pas les choses plus simples. Le plus souvent, le message qu’ils adressent aux jeunes est le suivant : « il faut croire en soi et persévérer ». Loin de les motiver, ce message tend à les aveugler. Ces jeunes-là auront plus tendance à « entreprendre à l’occidentale » puis oublier les réalités économiques.

Jovial se rappelle avoir prononcé dans un des magazines où il avait été interviewé : « je rêve d’une Afrique de rêveurs réalistes. Parce que, quand on est une personne ambitieuse et réaliste, la motivation est un acquis ».

//vous pouvez télécharger le magazine ici, pages 68 à 72.

Finalement, les jeunes oublient que la motivation qu’ils cherchent désespérément, via le parcours de ceux l’ayant déjà, est en réalité du courage. Et ils le possèdent déjà.

Là où nous étions parfaitement en phase avec Jovial, c’était que sur le fait qu’entreprendre c’est se prendre en main et devenir maître de soi. Prendre une ou plusieurs initiatives et œuvrer pour qu’elle se réalise.

Il se trouve aussi que certains entreprennent parce qu’ils sont en quête d’image de marque et d’une bonne réputation, ce qui n’est pas mauvais en soi. Sauf qu’il faut pouvoir rentabiliser cela pour surtout ne pas devenir un «média-preneur».

Un «média-preneur» est un terme que Jovial a tendance à utiliser dans ses talks, pour caractériser ces nouveaux profils d’entrepreneurs qui misent plus sur leurs réputations sociales et marketing que sur leurs véritables activités d’entreprises. En gros, ils deviennent très vite de jolis vases vides.

Le complexe du leadership

Avec Sandie, nous remarquions que bien malheureusement en Afrique, et plus particulièrement dans nos pays respectifs (Le Cameroun et Le Tchad), les jeunes souffraient d’une grosse maladie, celle du « complexe du leader ». On peut même se permettre de dire que ce fléau a impacté toute l’Afrique entière. Tous les jeunes se présentent et s’identifient comme des leaders. Mais le leader n’est-il pas justement une personne qui est reconnue par ses pairs ? Depuis quand l’on s’autoproclame leader ?

Dans un sens, beaucoup de jeunes oublient ceci : participer à l’émergence c’est aussi générer du cash. Beaucoup confondent l’économie avec l’innovation.

Les jeunes ont tendance à développer des micro-innovations identiques ou semi-identiques les unes des autres et réussissent à se convaincre qu’ils participent à l’émergence à travers leurs solutions. Alors qu’au fond, ce qu’ils souhaitent individuellement c’est se faire un nom, une réputation.

« L’objectif d’entreprendre n’est pas et ne sera jamais d’être au-dessus des autres, c’est simplement une aubaine pour pouvoir prendre sa vie en main et de se sentir utile dans son petit cercle social. » – Voilà l’état d’esprit que Sandie et moi souhaitions transmettre comme message à la jeunesse.

Entreprendre, c’est une question d’état d’esprit

L’Afrique regorge de potentiel mais, malheureusement, la plupart des analyses statistiques sur la proportion de jeunes dynamiques qui utilisent les réseaux ou sur les secteurs porteurs sont en général faits pas les organismes internationaux.

Jovial R. Douanla nous en dit un peu plus : « Je pense qu’il faudrait mieux comprendre le parcours d’une personne et bénéficier de ses expériences plutôt que de s’identifier à cette personne et à son parcours ou à sa réussite. Je ne me vois pas comme le prochain Einstein, Steve Jobs, Zukerberg ou Tony Elumelu, je me vois comme le prochain «Jovial Rivarol Douanla » c’est tout. »

Pour se prendre en main, les jeunes ont besoin de se rendre compte que chacun d’entre eux dispose d’un potentiel.

 

Une personne uniquement ambitieuse est une personne aveugle. Une personne trop réaliste est en général pessimiste. La nouvelle génération doit être ambitieuse mais également réaliste : pour pouvoir être une personne bien construite, connaissant son contexte, le fonctionnement du système et sachant l’utiliser à son avantage. »

Voilà notre message à la nouvelle génération à venir.

Espérant que ce message puisse avoir un impact important sur vous en 2017 🙂

Jovial, depuis le Cameroun,

Sandie, depuis l’Europe,

 


Quand l’Afrique attire : les femmes africaines, cibles des investisseurs

« La capacité entrepreneuriale des femmes en Afrique est impressionnante. Elles sont des agents de production essentielle », déclaration de Makhtar Diop, Vice Président de la Banque Mondiale pour l’Afrique subsaharienne, lors du forum Afrique France qui s’est tenu les 6 et 7 décembre 2016 à Paris.

Tout y est dit. Je devrais même m’arrêter à cette citation, mais bon je vais tout de même prendre plaisir à développer ma pensée.

Je rédigeais il y a quelques mois de cela un article portant justement sur les femmes africaines et l’entrepreneuriat.

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Et sans vouloir faire de redite, je soulignais le fait que la femme africaine soit une entrepreneure dans l’âme : cela ne date pas d’aujourd’hui.

D’après une étude réalisée par : « The Global Entrepreneurship Monitor » (GEM) parue en Février 2015, « les femmes vivant en Afrique subsaharienne représentent 28% des entrepreneurs contre environ 3% en France »

Mais j’ai envie de dire que ce n’est finalement pas une grande surprise puisque, depuis bien longtemps déjà, les femmes africaines entreprennent (notamment pour subvenir aux besoins de leur entourage). J’ai toujours en tête l’image de la maman africaine qui s’assure que tout va bien et qui fait tout ce qui est en son pouvoir pour que ses enfants ne manquent de rien.

Aujourd’hui les femmes (tout comme les jeunes) font partie des catégories de population qui intéressent de plus en plus les investisseurs et les bailleurs de fonds. Ils sont plus que jamais nombreux à croire au potentiel des femmes. Que ce soit à travers des programmes dédiés, des concours ou autres solutions financières permettant l’émergence de l’entrepreneuriat féminin.

Des femmes qui ont une forte influence sur leur communauté :

On voit éclore de plus en plus de programmes d’accompagnement, de formation ou encore de soutien afin d’aider les femmes à entreprendre ou à développer leur leadership.

La détermination et la volonté de réussir sont les principales caractéristiques que l’on retrouve chez les femmes africaines qui entreprennent. Leur capacité à évoluer – malgré des conditions qui pour l’instant ne leur sont pas complètement favorables – fait que ces femmes ont une véritable influence sur leur communauté. Bien souvent, grâce à leurs actions, elles arrivent à se soutenir entre elles et à favoriser celle qui désire se lancer. On retrouve cette entraide dans les coopératives agricoles par exemple, où les femmes sont très solidaires. Autre exemple : lorsque les femmes organisent des tontines pour des besoins familiaux.

Il faut dire que le style de management féminin est de plus en plus recherché, il est en effet très apprécié dans les organisations et dans les entreprises. Nombreuses sont ces femmes puissantes qui dominent le paysage économique ou social en Afrique : Isabel Dos Santos, Adama N’Diaye ou encore la Sud Africaine Bridgette Radebe… elles sont (pour celles qui sont citées) très connues soit parce qu’elles sont à la tête de structures importantes, soit simplement parce-qu’elles ont une forte influence.

Des femmes qui assument leur indépendance

Je me risque à lancer un débat, mais reconnaissons que dans la majorité des pays africains, même si on prône une société patriarcale, il apparaît de façon évidente que, dans la majorité des cas, ce sont en réalité les femmes qui participent activement à la survie et à la gestion de la cellule familiale. Sans vouloir trop généraliser, lorsque la femme décide d’entreprendre, elle se détache de cette image de la « femme soumise » à son mari et elle se lance en définissant ses propres règles de réussite. On le voit de plus en plus avec les jeunes filles ou jeunes femmes africaines qui entreprennent et montrent une image de la femme qui casse les stéréotypes que l’on pouvait avoir.

Cela crée un effet domino, les politiques publiques semblent en effet prendre à leur tour conscience de cette situation. Elles montrent qu’il y a urgence à investir dans l’entrepreneuriat en Afrique et le font en incluant les femmes, perçues à juste titre comme un élément essentiel dans leur stratégie.

Quand la technologie et le numérique s’en mêlent:

L’internet et le mobile ont véritablement bouleversé le continent africain.

Le cabinet de conseil MacKinsey avait estimé, je cite :
« Internet pourrait contribuer au PIB annuel du continent africain à hauteur de 300 milliards de dollars d’ici 2025, tandis que 67 millions de smartphones circulent déjà dans les mains d’une population extrêmement jeune. »

Les nouvelles technologies ont su ouvrir d’excellents champs d’actions aux femmes, elles sont de plus en plus nombreuses à saisir les opportunités qui s’offrent à elles. Que ce soit dans les secteurs de l’éducation, des finances, de la santé, du commerce ou des médias, les femmes n’hésitent plus à surfer sur la toile.

Si, auparavant, les femmes entreprenaient par nécessité, aujourd’hui elles entreprennent par envie et par détermination. Tout ceci concoure à attirer les investisseurs et les bailleurs à croire en leur potentiel d’entrepreneures par excellence du continent.

En conclusion, rien n’arrête la femme entrepreneure africaine : ambitieuse et plus que jamais consciente du rôle majeur qu’elle peut jouer dans le développement socio-économique et le maintien de la paix du continent, elle ne cesse de s’affirmer !