Sandrine NAGUERTIGA

Quand l’Afrique attire (part 3) : 5 jeunes talents d’une Afrique inspirante

Les entrepreneurs africains sont pour moi d’excellents ambassadeurs de l’Afrique. A travers leurs projets et leurs réalisations, ils mettent en avant la culture africaine et participent à redorer son image, souvent très éloignée des nombreux clichés que l’on peut entendre…

J’ai choisi de mettre en avant cinq jeunes entrepreneurs que je trouve inspirants et passionnés. Ils ont moins de 30 ans, ils sont ambitieux, passionnés et très engagés pour réconcilier l’image et la culture africaine avec celle du talent, de la beauté et de la richesse.

Sans plus attendre…

CC: Alida E.
Alida EBO’O, fondatrice d’ « Inspire Cameroon »

 Alida EBO’O, 21 ans, fondatrice de « Inspire Cameroon », Cameroun

Âgée de seulement 21 ans, Alida est une jeune étudiante, originaire du Cameroun et passionnée de nouvelles technologies.

«Inspire Cameroon» est une communauté à but non lucratif destinée à promouvoir l’entrepreneuriat auprès des jeunes âgés de 15 à 35 ans au Cameroun. Via des rencontres physiques et des événements à thèmes, des entrepreneurs ou experts dans des domaines clés sont invités pour partager leurs passions et leurs expériences devant un jeune public afin de les inspirer et de les orienter dans leur avenir professionnel.

Déterminée et engagée pour la jeunesse de son pays, Alida a déclaré : « c’est la passion qui détermine l’action ».

 

CC: Akeza T.
Akeza TRAORE, fondatrice d’ « Akezam PR »

Akeza TRAORE, 20 ans, fondatrice de « AkezamPR », Burkina-Burundi

Akeza est une jeune étudiante et entrepreneure âgée de tout juste 20 ans.

De père Burkinabê et de mère Burundaise, cette jeune entrepreneure a fondé récemment une structure, « Akezam PR ». « Akezam PR » est une plateforme numérique qui permet aux jeunes entrepreneurs et porteurs de projets de mettre en avant leurs projets, leurs créations et leurs talents tout en leur permettant de vendre leurs services.

Passionnée et engagée dans la promotion de la jeunesse africaine, elle souhaite plus que jamais participer à la construction d’un continent africain qui associe son développement au talent et à la créativité de sa jeunesse.

 

 

CC: Ivan W.S
Ivan WANG SONNE, fondateur de « Biss »

Ivan Wang Sonne, 24 ans, fondateur de « Biss », Cameroun

Ivan est un jeune entrepreneur ambitieux qui œuvre dans le secteur agroalimentaire. Il a fondé, alors qu’il était encore étudiant, la marque « Biss » qui commercialise essentiellement des boissons à base d’hibiscus. Familièrement connue sous le nom « Bissap », cette boisson désaltérante et exotique est très appréciée et répandue en Afrique (notamment en Afrique de l’Ouest).

Diplômé de la prestigieuse école d’ingénieur parisienne, l’École Centrale Paris, Ivan a profité d’un projet d’étude pour lancer sa marque de boisson « Biss », qui propose un produit éthique, savoureux et représentatif de l’Afrique.

Il a toujours eu à cœur de promouvoir cette « Afrique heureuse » dont il parle souvent mais il ignorait encore à l’époque par quel moyen le faire ressentir.

A travers cette idée, Ivan avait comme objectif de mieux faire connaître l’Afrique à travers ses nombreux produits de qualité encore méconnus en dehors du continent.

Au-delà de la vente des bouteilles de jus, on peut retrouver au sein de la marque Biss l’univers de « l’Afrique Heureuse » à travers une histoire, ce qui tient vraiment à cœur à Ivan. On se laisse facilement embarquer par les histoires amusantes et représentatives de l’Afrique de Mister Biss (c’est à dire autrement que par les guerres, les famines et les maladies).

 

CC: Blaise B.T
Blaise Belem TOMPTE, fondateur de « Ngon-Bôl »

Blaise Belem TOMPTE : 25 ans, fondateur de « Ngon-Bôl », Tchad

A seulement 25 ans, Blaise est le fondateur de «Ngon-Bôl production » : une marque 100% tchadienne qui produit et commercialise des albums de dessins animés pour enfants.

Ingénieur de formation, ce jeune passionné d’art et de dessin a choisi d’exprimer son talent à travers le dessin tout en participant au développement éducatif de l’enfant : un véritable challenge que relève cet entrepreneur passionné et talentueux.

Blaise lance sa marque de production «Ngon-Bôl» par le biais d’une bande dessinée destinée aux enfants de moins de 10 ans. Cette B.D raconte l’aventure de Bobo et Noupi, deux amis très curieux qui vivent des aventures merveilleuses au pays de la sagesse africaine grâce à une formule magique : «Sou sou sou- Gré Gré Gré» (dialecte ethnique Tchadien). A travers leurs aventures les deux personnages font découvrir à l’enfant le coté inconnu de l’Afrique.

Pour renforcer l’éveil de l’enfant, Blaise propose dans ses numéros de bandes dessinés mais aussi dans des ateliers ludo-éducatifs, le savoir-vivre et le savoir-faire basé sur les aventures, afin que les enfants apprennent en s’amusant.

 

CC: Geralvine V.
Géraldine VOVOR, fondatrice de « Diaspora Got Talent »

Géraldine VOVOR, 30 ans, fondatrice de « Diaspora Got Talent », Togo, Côte d’Ivoire

Née d’un père Togolais, et d’une mère Ivoiro-Libanaise, Géraldine est une jeune entrepreneure, fondatrice de «Diaspora Got Talent». Cette structure organise des événements à concepts originaux qui font la promotion des talents et des cultures de l’Afrique, en particulier de la diaspora africaine.

Elle est également la Secrétaire Générale de l’Association « One Cause » : une association qui a pour but de venir en aide au continent africain en termes de santé, d’éducation, d’alimentation et d’échanges culturels (association également organisatrice du concours Miss Côte d’Ivoire-France).

Très engagée pour la promotion de la culture africaine, elle s’impose naturellement comme l’ambassadrice par excellence de la culture africaine talentueuse et créative à la diaspora.


Quand l’Afrique attire (partie 2) : la jeunesse et l’entrepreneuriat comme armes de séduction massives

 

Dans ce second billet, je relate essentiellement la 1ère édition du forum de la jeunesse et de l’entrepreneuriat Afrique France organisée par le MEDEF les 6 et 7 Décembre 2016 à Paris.

Le MEDEF est le syndicat des patrons d’entreprises françaises. Et si l’on devait retenir 4 mots clés par rapport à ce forum, ce serait : Entrepreneuriat, Jeunesse, Afrique et France.

CC: MEDEF
Affiche du Forum de la Jeunesse et de l’Entrepreneuriat Afrique France

Même si les nombreux clichés qui entachent l’image de l’Afrique n’ont pas disparus, on remarque paradoxalement que le continent devient de plus en plus attrayant. Mais pourquoi un continent jugé pauvre, risqué ou que sais-je encore, attire davantage ? Pourquoi la France s’investit autant dans ce genre d’évènements en faveur de l’Afrique, comme dans le cas de ce forum ?

Pour tout savoir, inutile d’être un spécialiste des relations internationales ou expert pour dire que ce forum n’a pas été pensé et organisé par hasard. Il s’inscrit en prélude du 27ème Sommet Afrique-France de Bamako qui aura lieu en janvier 2017.

CC: Ambassade de France au Mali
Logo officiel du 27ème Sommet Afrique France

Cet événement était donc un moyen de réunir des décideurs publics et privés, des jeunes, des membres de la diaspora, des médias, entrepreneurs, étudiants, membres de patronats… et d’aborder sur 2 jours les grands enjeux et les opportunités que pouvaient représenter les relations entre le continent africain et la France.

Ce n’est plus un secret pour personne : l’Afrique s’inscrit comme LE continent d’avenir, aux vues notamment de toutes les opportunités qui se présentent. Sa jeunesse est sa force vive et les premiers à l’avoir compris sont les entrepreneurs.
Alors à travers ses actions, la France sait qu’elle se doit plus que jamais d’avoir l’Afrique à ses côtés, notamment en termes d’investissements.

Le forum en quelques chiffres :

Paris a su accueillir la 1ère édition du Forum au siège même du MEDEF. La 2ème édition se déroulera en janvier à Bamako et la 3ème édition annoncée en septembre se fera dans un pays d’Afrique non encore défini.

  • Ils étaient près de 50 pays représentés : Afrique de l’Ouest, Afrique de l’Est, Afrique du Nord, Afrique du Sud, France, Belgique
  • Pour environ 1500 participants sur 2 jours : instituteurs, entrepreneurs, écoles, universités, jeunes, membres des diasporas, étudiants
  • 60 partenaires : sponsors, network et médias 
  • 50 décideurs publics et privés 
  • 40 start-ups
  • 4 récompenses : prix de l’Entrepreneur, prix de la Femme entrepreneur, prix du Jeune entrepreneur, prix Coup de cœur du jury
  • Le prix de l’Entrepreneur Business Africa et le prix du Jeune entrepreneur Business Africa sont remis à Paris ce 7 décembre
  • Les prix de la Femme entrepreneur Business Africa et le prix Coup de cœur du jury seront remis au Forum économique de Bamako
  • 13 plénières sur les 2 jours
  • 2 keynotes
  • 7 workshops

L’entrepreneuriat, star de l’événement :

Sur les 2 jours, l’entrepreneuriat revenait sans cesse dans les différents discours et propos évoqués.
Que ce soit culturel, féminin, de la diaspora africaine ou encore par les numériques, l’entrepreneuriat reste sans condition l’un des leviers majeurs de croissance et de développement du continent. Certains d’entre vous diront, comme je l’ai souvent entendu que ce n’est qu’une illusion et que l’entrepreneuriat ne pourra pas changer l’Afrique.
Cependant, comme je l’avais développé dans un de mes précédents articles (à relire ci-dessous), l’entrepreneur ne changera pas à lui seul le continent, mais on doit lui reconnaître qu’il participe activement à son développement.

Lire aussi : l‘entrepreneur ne changera pas l’Afrique mais il la développera
Miser sur la jeunesse, une richesse inestimable qui pour autant continue de souffrir :
Une des véritables richesses de l’Afrique reste sa jeunesse : une population par laquelle passent beaucoup de changements. Cette jeunesse de plus en plus connectée, s’impose comme un véritable moyen d’accéder plus rapidement au changement.
Bon nombre de décideurs politiques africains sont fiers de s’approprier les mérites d’une jeunesse comme source de richesse dans leurs discours et stratégies mais pourtant dans les faits, ils ne sont aucunement mis au centre des priorités.
Ces jeunes doivent être associés aux solutions pour résoudre les maux qui frappent de plein fouet le continent et non pas être traités comme les problèmes.

Le forum a donc été l’occasion d’accentuer cela et de faire prendre conscience aux différents acteurs présents qu’il y a plus que jamais urgence à inclure la jeunesse au centre de toutes les décisions.
Faire participer activement les jeunes afin qu’ils puissent aussi être forces de proposition et ainsi trouver des solutions innovantes aux différents problèmes rencontrés.
Le numérique, la formation de qualité, l’emploi, le développement de l’écosystème entrepreneurial, l’intégration régionale sont des idées de solutions proposées pour permettre un meilleur développement du continent.

« France-Afrique » mais « Afrique France »

Si vous l’avez également remarqué, on dit de plus en plus « Afrique France » au lieu de « France Afrique » pour déclarer les relations entre le continent et la France. Ce qui est selon moi, une véritable stratégie et volonté de mettre en avant l’Afrique comme acteur majeur de l’économie et maillon fort de la France.
Pour pousser un peu plus mes propos, je dirai que c’est également une façon subtile d’enterrer peu à peu le passé colonial de la France sur l’Afrique et ainsi prouver que ce continent qui regorge d’opportunités est à mettre à un rang souverain.
Que cela puisse plaire ou non, le continent africain et la France ne cesseront de sitôt leur étroite relation. D’autant plus que les africains vivant en France accentuent véritablement cette relation et font le pont entre les deux.
Conscients de la richesse du continent, la France s’évertue tant bien que mal à préserver ses relations avec l’Afrique : surtout face à la menace d’autres puissances mondiales telles que la Chine par exemple. Et cet événement était là pour rappeler ô combien il est important de croire en cette Afrique et ainsi dépasser les nombreux clichés qui ont bien souvent entaché l’image du continent.

CC: Ambassade de France au Mali
Logo officiel du 27ème Sommet Afrique France


Quand l’Afrique attire (part 1) : Madagascar, l’île de la tentation ?

Une chose est sûre, la fin de l’année aura su faire couler beaucoup d’encre pour Madagascar, la 5ème plus grande île du monde par sa superficie.

Le sommet de la francophonie, un enjeu de taille pour le 5ème pays le plus pauvre au monde

Face à cette réalité criante, organiser un événement d’une telle envergure n’aurait bien entendu pas été apprécié de tous : jusque-là aucune surprise.
En dépit de tous les reproches qui lui auront été faits, la grande île aura finalement pu accueillir le 16ème sommet de la Francophonie qui s’est déroulé du 22 au 27 Novembre 2016. Mais pas que. Cerise sur le gâteau : la formation annuelle des blogueurs de l’espace francophone, « Mondoblog RFI 5ème édition » était également organisée à Antananarivo (Tana pour les intimes).
Ce fut un enjeu de taille pour celui qui est classé parmi les 5 pays les plus pauvres d’après le FMI et qui, j’ajouterai était l’un des plus grands absents médiatiques (comme la plupart des pays d’Afrique d’ailleurs).
Le pari était osé et tout portait à croire que le pays ne pourrait en aucun cas être à la hauteur de cet événement si important : tant en termes d’infrastructures d’accueil des différentes délégations et touristes qu’en termes de sécurité.

CC: Mondoblog - RFI
Le Président de la République Française, François Hollande, rendait visite aux Blogueurs francophones Mondoblog – RFI

Une des choses qui m’a réellement marqué en mettant les pieds à Tana, c’est la réalité plus que jamais frappante à laquelle nous étions confrontés. Selon moi, Madagascar est un pays aux richesses naturelles incroyables mais comportant une forte population pauvre. Cela peut être très mal perçu, mais pour moi qui ai eu la chance de m’y rendre pour la 1ère fois, à l’occasion de la formation pour les Mondoblogueurs RFI, ce fut eu un véritable choc.

Selon des chiffres de la Banque Mondiale, « 90 % de la population vit en dessous du seuil d’extrême pauvreté, soit moins d’1,25 dollar par jour »

Dans la capitale malgache, j’ai été bouleversée en voyant des enfants de moins de 10 ans mendier aux fenêtres des véhicules qui passaient, ou encore en voyant les embouteillages fréquents et les habitations construites çà et là sans un réel plan d’urbanisme.

Et croyez-moi, tout cela faisait peine à voir.

Mais j’ai été agréablement touchée de voir l’hospitalité de la population malgache ainsi que leur fierté d’appartenir à cette nation. Que ce soit à Antananarivo, la capitale ou encore ici, avec la diaspora, les malgaches sont un des peuples les plus fiers et patriotes que je connaisse. Ils ont l’amour de leur nation et l’espoir d’un lendemain meilleur : ce qui leur permet de surpasser le quotidien maussade qu’ils subissent.

 

CC: OIF
Logo officiel du 16ème Sommet de la Francophonie

Pour en revenir au Sommet de la Francophonie, selon des chiffres officiels, environ 7 millions d’euros ont été investis pour l’organisation de cet évènement.

Comment, dans un pays où une majeure partie de la population lutte contre la faim et la pauvreté, peut-on aller investir une telle somme pour un évènement ? Pour la plupart des malgaches que j’ai pu rencontrer, beaucoup se demandent si finalement cet évènement aura pu avoir un réel impact positif pour la population.

Et ce n’est pas faux. Il m’a été difficile de me procurer des chiffres exacts à ce sujet, mais je ne suis pas tellement sûre que cet évènement ait su par exemple redonner un élan au tourisme local. Puisque tout se concentrait réellement autour du village francophone, spécialement érigé pour l’évènement.

Mais de mon humble avis, il est vrai que sur un plan économique, 7 milliards d’euros auraient bien pu servir à financer des infrastructures, des écoles, des systèmes de soins plus adaptés ou encore des programmes sociaux pour ceux qui en ont le plus besoin. Mais encore une fois tout le monde n’aurait pas été satisfait ou logé à la même enseigne.

Si l’on essaie de voir l’aspect positif de cet évènement, selon moi, c’est qu’il aura au moins permis dans un premier temps de faire sortir le pays de l’ombre et ainsi d’alerter sur l’urgence d’actions pour son développement.

C’est à se demander si c’est par rapport à sa situation géographique que cette île était tant oubliée. Madagascar, ce n’est pas uniquement le film d’animation connu de tous, ou encore de belles plages paradisiaques.

 

Une conférence et un forum sur les investisseurs et bailleurs de fonds organisée à Paris

Les 1ers et 2 Décembre 2016, se sont tenus simultanément à Paris, une grande conférence des investisseurs et bailleurs de fonds pour Madagascar et le Forum International des Investisseurs à Madagascar et en Afrique.

Tout juste une semaine après le sommet de la Francophonie qui a eu lieu dans la capitale malgache, des investisseurs et représentants de bailleurs de fonds sont venus présenter à la délégation malgache venue pour l’événement, des propositions et promesses de financements pour le pays.

CC: SNaguertiga
Séance sur le thème des investissements industriels, Siège Unesco Paris

Une conférence qualifiée « d’historique » selon le Président de la République malgache Hery Rajaonarimampianina, à la tête de cette délégation venue en masse.

C’est pour vous dire à quel point ces évènements sont un enjeu important.

Plusieurs grands bailleurs de fonds publics ou privés tels que la Banque Mondiale, La Banque Africaine de Développement, Proparco, la filiale de l’Agence Française de Développement et bien d’autres étaient présents pour nouer des partenariats et proposer des idées d’investissements afin de relancer le développement du pays.

Ce qu’il est important de souligner, je pense c’est le fait que ces initiatives viennent aussi de malgaches de la diaspora : ce qui montre cet intérêt fort et cette prise de conscience adoptée par la communauté malgache de l’étranger.

Quelques points essentiels ressortaient de la Conférence de Paris à laquelle j’ai pu assister :

  • le chiffre d’environ 6 milliards de promesses d’investissements annoncés à l’issue de ces 2 jours de conférences.
  • dont une grande majorité portant sur les infrastructures, l’énergie et l’agrobusiness
  • avec un objectif clé en vue qui était celui de la création de milliers d’emplois pour les malgaches et l’amélioration de leur qualité de vie
  • la jeunesse et l’éducation comme cible des négociations avec en vue d’éradiquer la pauvreté extrême subie par les enfants et les jeunes malgaches dans le pays (une présence remarquée du ministre de l’Education Malgache : Rabary Andrianiaina Paul)

CC: SNaguertiga
Délégations Malagasy: Conférence des investisseurs à Madagascar

Cette conférence qui fait suite au Sommet de la Francophonie sonne comme un message d’espoir pour le peuple malgache. Un véritable plaidoyer pour un pays qui, bien malheureusement comme la plupart des pays d’Afrique, fait face à une mauvaise gouvernance et une corruption galopante.

Mais est-ce réellement suffisant ? Je n’en suis pas si sûre.

Je reste convaincue qu’il nous sera difficile de savoir exactement si ces promesses et accords de dons auront su apporter une meilleure visibilité au pays. Mais en attendant, je pense que c’est déjà bien que la communauté internationale ait pu prendre conscience de l’extrême urgence à laquelle fait face ce pays tant mis à l’écart.

 

Les jeunes malgaches à l’assaut des médias pour véhiculer la réalité du pays :

Souvenez-vous je disais ci-dessus que les malgaches en dépit de tout, étaient un peuple fier de leur appartenance à cette nation. Et ce qui est selon moi encore plus fascinant, c’est de voir des jeunes malgaches qui s’engagent de plus en plus pour faire bouger les choses et faire parler aussi souvent que possible de la situation actuelle.

CC: Photographes officiels Sommet de la Francophonie 2016
Les Blogueurs francophones Mondoblog – RFI posent avec la Sécrétaire Générale de l’OIF: Michaëlle JEAN

Qu’ils soient entrepreneurs, experts des médias sociaux à l’instar de Thierry Ratsizehena, ou encore journalistes, photographes et blogueurs (une forte pensée pour mes confrères blogueurs que je ne peux malheureusement pas tous citer), ils participent activement à montrer l’image de la jeunesse malgache qui se soucie de son pays et qui agit.

En effet, j’avais été fascinée de voir à quel point les jeunes malgaches à travers les médias et réseaux sociaux pouvaient avoir un impact fort sur l’opinion et la vie locale.

Vivant à Madagascar où encore à l’étranger, ils osent défendre plus que jamais leur pays et porter haut la voix de millions de malgaches souvent oubliés.

Je peux notamment citer les belles initiatives de :

  • Haingo Razafimbelo, originaire de Madagascar qui a lancé « Mada Radio » en Île de France pour créer un véritable pont entre le pays et la diaspora vivant en France ou encore
  • Laurence Rakoto, une journaliste talentueuse, fondatrice de la radio Les muses de Paris et qui est plus que jamais engagée pour une meilleure éducation et formation des jeunes malgaches.

Et pour cela, j’ai trouvé que ces jeunes connectés avaient un fort impact sur la situation actuelle car ils participaient activement à mettre en avant leur pays.

 

« Le potentiel de développement malgache est conséquent et comme tous les autres pays d’Afrique, il reste bien souvent mis à l’écart. »

Sa population est littéralement livrée à elle-même et si un plan d’urgence l’impliquant n’est pas mis en place, j’ai bien peur que l’écart ne puisse que continuer à se creuser.

Il va sans dire que tous ces évènements organisés à la suite du Sommet à Antananarivo révèlent une stratégie évidente.

Investir à Madagascar ne pourra qu’être un véritable tremplin pour son développement ainsi que pour l’avenir de sa population. Surtout que le pays peut compter sur ses nombreuses ressources naturelles et sur sa jeunesse.

Mais même avec tout l’or du monde s’il n’y a aucune volonté, aucune bonne gouvernance et un réel investissement politique, rien ne pourra se faire dans la durée.

« Je suis une #Afroptimiste, non pas une #Afronaïve »

Je sais bien qu’il en faudra encore plus pour redynamiser ce pays. Qu’il ne faudra pas compter sur ces promesses d’investissements ou politiques pour faire pencher la balance du côté inverse. Cependant, je reste convaincue que seuls les malgaches pourront eux-mêmes changer le sort de leur pays.


5 façons de prendre l’Afrique du bon côté

Enfants d’Afrique Source: CC Pixabay

Les maladies ? Les guerres ? La famine ? La pauvreté en général ? Tant de malheurs et de clichés qui entachent l’image de l’Afrique. Cependant, au delà de tout ça des personnes vivant sur ce continent tant stigmatisé nous épatent et nous fascinent par leur capacité à l’apprécier et le développer. N’ayez crainte, ce n’est pas sorcier : ça se travaille et ça se vit. Alors on s’y met ?

Fervente afroptimiste que je suis, j’aime à travers mes articles mettre en avant ce continent si riche et talentueux. Alors je vous livre ici 5 façons de voir l’Afrique du bon côté :

1 : Imaginez l’Afrique

Avant toute chose il est essentiel de se cultiver et de savoir exactement ce qui se passe sur place. Sans intérêt pour une chose ou pour quelqu’un, on aura tendance à se fier aux premières idées et informations reçues.

Ainsi donc, je vous invite à éveiller votre curiosité sur ce continent qui bouge.

Commencez par prendre 5 petites minutes pour vous isoler, faites le vide autour de vous.

Imaginez un continent et non pas un pays, avec 54 pays et 8 grandes régions. Des endroits insolites, des températures agréables, une faune et une flore impressionnantes et surtout une population qui y vit.

Ne laissez pas de mauvaises pensées vous envahir, au contraire imaginez des personnes vivantes, chaleureuses et accueillantes. Ce sont ces gestes très simples et finalement plaisants qui vont vous enraciner un peu plus dans le présent.

2 : Visitez l’Afrique

Si vous l’avez imaginée, alors passez à l’action : visitez-la. Car ça en vaut le détour.

Pensez à tous ces pays avec leurs cultures si particulières et riches. Du Cameroun, en passant par la Côte d’Ivoire, le Maroc, le Rwanda, Madagascar ou encore l’Ouganda, l’Afrique ne se résume pas seulement aux safaris au Kenya. Ce continent comporte aussi des endroits dépaysant et insolites. Faites-vous votre propre idée de l’Afrique, vous ne serez pas déçus.

Commencez votre voyage ici > https://www.visiterlafrique.com

3 : Dégustez l’Afrique :

L’Afrique est le continent par excellence de l’art culinaire. Dans chaque pays, on retrouve un ou plusieurs met(s) de référence. Parmi eux : le Ndolé du Cameroun, le Thiep du Senegal, le Mafé du Mali, le Foutou – sauge graine de la Côte d’Ivoire, le Kissar – sauce gombo du Tchad, le Tchaka d’Haïti, le Couscous du Maroc… bref je vous laisse découvrir par vous-même et ne vous ferai pas saliver plus longtemps.

Commencez à saliver ici > https://www.recettesafricaine.com

4 : Entreprenez l’Afrique :

L’entrepreneuriat se développe de plus en plus en Afrique. Et nombreux sont ceux qui croient plus que jamais au potentiel de ce continent. Qu’ils soient originaires d’Afrique ou d’un autre continent, ils ont osé le pari d’entreprendre sur ce continent et grâce à leurs initiatives, ils contribuent à son développement.

Alors, inspirez vous de témoignages inspirants, et comme eux :

Inspirez-vous ici > https://entreprendrelafrique.com

5 : Aimez l’Afrique :

Plus facile à dire qu’à le faire, je sais. C’est une véritable gymnastique mentale que l’on doit effectuer pour voir les choses de façon positive.

Et pourtant ce n’est nullement impossible car ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort.

Vivez l’instant présent, éveillez votre curiosité et laissez vous transporter par la découverte de ce continent si riche car ne dit-on pas finalement que l’on ne vit qu’une seule fois ?


L’Afrique, championne du monde de l’aide au développement

Le célèbre philanthrope et milliardaire nigérian, Tony Elumelu déclarait dans une interview : « l’Afrique n’a pas besoin de charité mais d’investissements ». Un article très inspirant que vous pourriez retrouver ici.

De façon ironique mais hélas bien réelle, l’on pourrait dire que comme pour les groupes sanguins, en matière d’aide au développement, le continent africain peut être vu comme le groupe AB+ (receveur universel). Bienvenue aux Oscars de l’aide au développement. Et sans plus tarder, les nominés sont…

Selon une étude réalisée par la revue Franco-Brésilienne de Géographie : Confins, l’Europe serait le premier bailleur de fonds de l’aide au développement dans le monde avec une importante donation sur le continent africain. Mais comment cela s’explique-t-il? À première vue: nul besoin d’être un historien ou encore un expert des relations internationales pour comprendre que le passé colonial y est pour quelque chose.

Aujourd’hui je prends le risque d’affirmer que cette aide au développement systématique n’est en aucun cas avantageuse pour l’Afrique et de surcroît pour les africains. Comme je l’avais souvent entendu dans ma plus tendre enfance : « la main qui demande est toujours en bas ». Et cela prend plus de sens pour moi dans cet article que je réalise.

L’Afrique et je dirai même, l’Afrique francophone a malheureusement toujours eu sa main tendue vers le bas en direction de ses donateurs. Des donateurs qui de surcroît étaient ses anciens colons pour une grande majorité. C’est peut-être grave ou choquant ce que je dis, mais pourtant vrai à mon sens. Il n’y a qu’à voir toutes les aides ou fonds de développement en direction de ces pays africains francophones qui proviennent de fonds européens. Et il y a matière à s’interroger.

Cette aide est-elle vraiment bénéfique au développement du continent? Comment est-elle gérée et redistribuée? (Et pour cette question j’évoque en deçà un fléau majeur qui touche l’Afrique: celui de la corruption mais que je développerai dans un prochain article). Comment peut-on espérer se sentir souverain de son propre territoire si l’on s’en remet toujours à la demande de l’autre? Qu’est-ce que cette aide a apporté depuis des années? Autant de questions qui bien souvent restent difficiles à élucider.

L’aide financière apportée n’a en aucun cas été un facteur de développement pour ces pays qu’il y existe des raisons difficilement quantifiables mais pour autant bien existantes. Je pense notamment à….

Une co-responsabilité équitable à mon sens :  

La majorité des états d’Afrique Francophone, ont acquis leur « indépendance » durant l’année 1960. Ce désir d’indépendance pour lequel ils se sont tant battus n’a rien apporté de concret si ce n’est avoir leur propre drapeau, leur propre hymne, leur propre devise pour faire simple. On clame haut vouloir son indépendance, on se bat pour l’avoir et au final on retombe dans une dépendance financière, morale. C’est encore pire.

Comment pourrait-on prétendre être souverain sur son propre territoire si à chaque fois on demande de l’aide à ceux qui « nous dominaient ». L’aide apportée n’est en réalité pas totalement gratuite: c’est un véritable cadeau empoisonné, si je puis dire puisqu’il se négocie et engendre des actions retours qu’il est très difficile de savoir.

L’Afrique est-elle si pauvre que ça pour ne pas pouvoir produire elle-même? A-t-on tout le temps besoin qu’on nous tienne notre bâton d’aveugle pour marcher?

Les bailleurs qui investissent se doivent à un moment où un autre de récupérer cet argent puisqu’il provient d’un fond publique qui appartient aux contribuables. Et ils doivent eux aussi être en mesure d’honorer leurs engagements vis à vis des citoyens qui les ont élu.

Ainsi vêtir la cape du « super héros » qui vient « au secours » de l’autre ne l’aide pas. On devrait plutôt donner les moyens à l’autre de pouvoir devenir autonome et produire soi-même. Car mine de rien à force de demander, un jour cela agacera et cela ne fera qu’empirer les relations.

La « patate chaude » qui se refile à chaque fois entre eux finira par bruler et cela mènera à l’amputation: ce qui est bien dommage.

Éduquons, formons, enseignons, apportons du savoir-faire, permettons aussi à l’autre d’apprendre, acceptons de voir aussi « l’élève dépasser son maître » plutôt que de le maintenir la tête sous l’eau.

Un feuilleton politique non favorable : 

Ce point découle quasiment du premier.

Un des problèmes majeurs connu en Afrique généralement, ce sont nos hommes politiques qui pour la plupart s’autoproclament vainqueurs. Cette mentalité est un véritable désastre pour le développement du continent.

Ne dit-on pas que c’est le peuple qui est souverain? Je n’aime absolument pas la politique et je ne m’y connais pas du tout mais je reste convaincue que ce problème majeur a un impact négatif sur le continent. D’où mon premier point qui parle de la co-responsabilité.

Si l’aide versée ne sert d’abord qu’à remplir les poches d’une infime catégorie de personne, il est bien sûr évident que cela n’aidera en rien à non seulement développer l’Afrique mais au contraire à créer des disparités et de vives tensions.

La corruption, un véritable frein au développement durable :

La corruption est l’un des véritables freins au développement du continent. Sans trop vouloir détailler ce point, je trouvais important de dire que cette corruption bien souvent s’inscrivait dans l’aide qui parvenait au continent. Alors c’est à se demander si lorsque l’aide est versée, elle parvient exactement à qui? Est-elle suivie?

Pour cela je prends l’exemple d’Akon, le célèbre chanteur afro-américain. Plusieurs articles circulant sur les réseaux sociaux faisaient office du fait que, je cite : « en 2 ans, Akon a fait plus que toutes les ONG occidentales présentes depuis 30 ans ».

Pour appuyer cela en quelques mots : face au problème majeur du manque d’électrification dans la majorité des pays du continent, Akon a décidé d’apporter sa pierre à l’édifice en apportant de l’électricité dans ces zones via sa propre association « Akon Lighting Africa ». La star aidée de ses deux cofondateurs Thione NIANG et Samba BATHILY œuvrent à l’amélioration de la qualité de vie des africains via l’électrification.

C’est extrêmement grave et choquant, ne pensez-vous pas? Je pense tout simplement que c’est parce que cette « aide » d’Akon bénéficiait directement aux populations sans pour autant passer par des circuits mafieux.

Et pour moi Akon est un entrepreneur pas un bailleur.

Le manque de leadership et de promotion d’une culture de la « prise d’initiative »: 

Le continent africain manque de leaders. Non pas de chefs de guerre mais de leaders sociaux et économiques si je puis dire. L’Afrique a besoin de :

  •    personnes compétentes au minimum instruites, formées, éduquées,
  •    avec une ouverture d’esprit et portant des visions sur le long terme tout en encourageant les initiatives.
  •    Des personnes capables de fédérer et rassembler chaque communauté, ethnie….autour d’une et seule même vision.

On doit arrêter de donner, mais plutôt montrer comment faire pour avoir soi-même. Et ce ne sont pas les ressources qui manquent sur le continent. Ressources primaires (minerais, matériaux, agriculture…) et surtout les ressources Humaines. L’Afrique est un continent jeune, dynamique et véritable terre d’opportunités.

Je suis toujours impressionnée quand je vois certains jeunes réaliser des choses incroyables avec si peu. Et c’est pour cela que je dis que je dis souvent des entrepreneurs du changement issus du continent qu’ils demeurent les « super héros des temps modernes ».

On voit ces scènes de panique et tragédies de migrants dans le désespoir le plus complet risquer leurs vies pour venir en Europe à la recherche d’une stabilité économique ou politique (ou même parfois les 2) pour venir en aide à leurs proches restés sur place.

Ces jeunes, pour la plupart, désespérés qui recherchent le meilleur ont encore en vue un eldorado européen. Non non et non: arrêtons cela. L’Europe n’est nullement un Eldorado: le continent traverse aussi des crises sans précédents.

Le bailleur qui souhaite aider doit plutôt réellement aider en :

  • donnant accès à une éducation et formation de qualité
  • apprenant à développer les ressources qui existent sur leur territoire
  • évitant parallèlement de tirer profit de cette « naïveté légendaire africaine » qui ne semble pas encore changer.

Charité bien ordonnée commence par soi-même.

Créons des emplois sur place: et pour cela, sensibilisons les et formons les à l’entrepreneuriat. C’est pour l’instant pour moi, le seul moyen de créer rapidement des emplois et une stabilité financière localement. Les résultats devront très rapidement et efficacement suivre.