Sandrine NAGUERTIGA

Mieux comprendre les « fake news » et ne plus se faire manipuler en 5 points

Qui n’a jamais entendu parler des « Fake News » ou encore « Infox »?
Et pourtant ce mot victime de son succès est de plus en plus employé dans le monde.

Par définition, un « Fake-News » est une fausse information propagée la plupart du temps de manière volontaire pour induire en erreur.

Ces fausses informations sont lancées dans des buts bien spécifiques. Elles sont créés soit pour tromper le lecteur ou encore influencer négativement une opinion sur un sujet particulier: un vrai trompe l’oeil qui peut avoir la plupart du temps des répercussions négatives.

D’autres fausses informations, sur la base de rumeurs sont créées minutieusement pour accroître du trafic sur une page ou un site web. A l’instar des « Titrologues » de la Côte d’Ivoire, certaines se basent juste sur des titres accrocheurs pour diffuser des mauvaises informations et promouvoir un effet boomerang. Dans ce cas de figure, toutes les mauvaises langues sont permises.

« La parole est comme l’eau, une fois versée, on ne la ramasse pas. »

Proverbe africain 

D’où vient ce phénomène ?

Le phénomène des « fake news » a réellement pris une ascension fulgurante en 2016 tout d’abord en Grande Bretagne avec la victoire des partisans du Brexit lors du référendum sur l’appartenance du Royaume-Uni à l’Union Européenne puis aux Etats-Unis avec l’élection de Donald Trump.

De nombreux journalistes ont interprété des résultats sans réelle preuve et ont fait véhiculer impunément sur les réseaux sociaux des mensonges à forte quantité.

LIRE AUSSI

31 Août, le monde célèbre un outil incontournable, le blog

Cette tendance a très vite pris le pour dans d’autres pays… et ainsi pu toucher rapidement plusieurs coins de la planète. Politique, sport, culture, éducation… Aucun domaine n’est épargné par ces fausses informations. Les jeunes ne sont également pas pour autant épargnés, loin de là.
Avant, les rumeurs et calomnies se répandaient de bouche à oreille, surtout dans nos pays d’Afrique mais avec l’avènement de l’internet et des réseaux sociaux, personne n’est épargné. D’où l’importance de bien vérifier ses sources et de réfléchir à deux fois avant de publier, commenter ou partager une quelconque information.

De plus cette période de pandémie COVID-19 a permis de confirmer le caractère non négligeable de ces désinformations qui se multiplient. On peut entendre et lire toutes choses….pour la plupart absurdes, voire-même graves.

Alors, me direz-vous comment faire pour éviter les fake news et lutter contre sa propagation?

« On est tous ensemble mais on n’est pas mélangés. Donc sachons faire la différence !« 

Sandrine NAGUERTIGA
cc: Iwaria

1 : Adoptez un caractère responsable et sachez vous comporter en ligne

On a souvent tendance à dire qu’internet est un grand village: monde dans lequel tout le monde se connecte qu’importent nos différences: comme quoi il faut finalement de tout pour faire un monde. Mais notre façon de nous comporter sur le web laisse bien souvent des traces: qu’elles soient positives ou négatives. Mais il est important de rappeler que dans ce vaste village qu’est internet, existent des règles strictes à suivre.

Il faut savoir maîtriser ces règles et pour se faire, l’éducation reste la meilleure des choses. Ce n’est pas sorcier et ça demande juste de la patience et de la volonté.
Ne dit-on pas que « notre liberté s’arrête là où commence celle des autres »? eh bien ce dicton est d’autant plus valable dans le monde numérique. Savoir maîtriser l’internet et tous ses composants est un premier gage de réussite et de sécurité.

2 : Vérifiez bien vos sources et assurez-vous que l’information circule bien sur plusieurs médias de confiance

La source qui a produit l’information est-elle fiable? Qui est l’auteur? Est-ce un média ou une page connue? Quels types d’informations sont publiés généralement sur ce site? Est-ce un site sérieux…? Quel est son degré de notoriété? Toutes ces questions doivent être de prim’abord élucidées avant toute action.

LIRE AUSSI

Comment je gère mes messages à l’ère du numérique ?

3 : « Trop pressé mange os« … donc VIGILANCE !

Il y a un adage ivoirien que j’aime beaucoup employer qui dit, je cite: « Trop pressé mange os », une phrase qui exhorte à la patience et à la prudence pour espérer avoir gain de cause.
Prenez le temps de lire l’article ou de voir le post en intégralité. Analysez le contenu, décryptez-le, vérifiez les dates, lieux, noms, auteurs, personnes citées ou non….C’est capital! Parce que bien souvent des articles anciens sont remis à l’ordre du jour et peuvent re-créer des polémiques: SOYEZ vigilants: j’ai même failli me faire avoir plusieurs fois dans mes activités professionnelles.

4 : Ne partagez pas une information si vous n’avez pu la vérifier auparavant

Ne soyez pas dans le feu de l’action surtout ne soyez pas complices d’une fausse action: réfléchissez bien avant de publier. Soyez en mesure de juger la pertinence de cette information. Si elle n’a aucune utilité, il serait peut-être plus judicieux de ne tout simplement pas la partager avec le reste du monde.
Les ivoiriens disent que: « ce que tu ne peux pas arranger là, il ne faut pas déranger ». Et c’est tellement vrai: soyez utile pour les autres, pas nuisible davantage.

Même si l’information est fausse, ne la partagez pas: de peur de faire de la publicité pour une fausse information: bannissez-la tout simplement!

5 : Outillez-vous pour mieux faire face aux fausses informations

Face à la montée des fake news, il existe de plus en plus d’outils permettant de vérifier des informations en ligne : consultez-les; interrogez-les : Verify; Citizen Evidence LabDecodex; les DécodeursVrai ou Fake sur France InfoChecknews… ou encore Africa Check (100% Afrique). 

Vous avez maintenant quelques éléments clés pour vous permettre de stopper les rumeurs en ligne et surtout de lutter contre les fake news. Ne me remerciez pas c’est cadeau 🙂


Eduquer nos fils et rendre justice pour lutter contre les VBG au Tchad…réponse à la correspondance de Saïba NGOUSMON

En date du 29 Mars, j’ai reçu une correspondance de la part de Saïba NGOUSMON: un confrère blogueur et ami du blog La Fenêtre Etoilée qui parlait à coeur ouvert de la situation inquiétante des violences basées sur le genre au Tchad.
Une correspondance que vous pourrez retrouver ici: Au Tchad, neuf féminicides en un trimestre… Correspondance à Sandrine NAGUERTIGA et au monde !

Ne pouvant rester insensible à ces mots, j’ai aussi choisi de lui répondre.

Cher Saïba, c’est toujours un plaisir de te lire et d’avoir de tes nouvelles!

Mais malheureusement, les nouvelles que tu me donnes du pays me fendent le coeur et je suis très triste d’apprendre que les choses ne s’améliorent vraiment pas pour les conditions des femmes.

Les tristes évènements et cas de violence envers les femmes que tu me décris dans ta lettre sont tout simplement inacceptables et c’est à se demander si le Tchad reste encore un pays où la Femme pourrait vivre en sécurité ? Un pays où naître fille ne serait pas une fatalité ? 

Comment rester insensible à ces nouvelles formes de violences de plus en plus inhumaines ?

Comment en tant que femme, fille, sœur, nièce….pourrais-je encore dormir tranquille face à toutes ces atrocités ? 

Comment réussir à faire entendre à ces personnes qui nous dirigent que la Femme est la mère de l’humanité et qu’elle mérite respect, attention, protection et bien-être ? Comment, dis-mois Sayba? Est-ce que nos cris, pleurs et revendications sont vains?  

C’est également le cœur lourd que je me pose toutes ces questions et que je me sens impuissante. 

Les 08 Mars se célèbrent mais les conditions des femmes régressent

Chaque année que Dieu fait, le 08 Mars reste une date très importante et « célébrée » à travers le Monde. Et quand je dis célébrer, je pèse mes mots car cette date est bien souvent détournée de tout son sens, surtout dans nos pays d’Afrique où les conditions de la femme s’empirent. 

Au Tchad, depuis que je suis petite, je sais que la Semaine Nationale de la Femme Tchadienne (SENAFET) est un moment historique et très attendu par les autorités en charge de la question de la femme et les femmes elles-mêmes. Mais une fois cet évènement grandiose terminé, les femmes retombaient dans les mêmes problématiques majeures non résolues. Ce qui fait que l’on se demande si le sens premier du 08 Mars était respecté ? 

Mais force est de constater que malgré les « festivités » du 08 Mars et tout le tapage médiatique qui avait eu lieu cette année, les femmes, premières concernées restent encore victimes de leur genre.

Alors quand je vois ces femmes, mères, épouses violées, assassinées, torturées, violentées…parce qu’elles sont Femmes, parce qu’elles ont un sexe différent, je me demande si nous pouvons aspirer à un lendemain meilleur pour notre chère patrie. 

Eduquer les fils du pays et rendre justice!

Tu l’as si bien dis dans ta correspondance, je cite: « le silence de la justice, le manque de sérieux dans le traitement des dossiers » ne viennent en aucun cas arranger les choses.

Rendre la justice, c’est répondre par un acte juste à un acte injuste »

Jean Dutourd

Protéger les filles/femmes et rendre justice face à ces actes de barbaries doit être la meilleure formule à adopter pour un meilleur climat de paix entre les genres dans notre pays.

Nous avons un mal profond et l’avènement des réseaux sociaux vient amplifier ce contexte. Je ne vois pas d’autres solutions Sayba: si l’on ne sévit pas fermement les auteurs de ces crimes ou actes déplacés et si l’on n’éduque pas la jeune génération, il sera impossible de vivre en harmonie. On continuera à avoir peur et à ne plus vivre paisiblement dans notre pays.

Je lisais la dernière fois une citation du célèbre réalisateur Anthony Kopkins qui disait je cite : « […]Nous vivons dans une culture de l’emballage qui méprise le contenu » et je pense qu’il a raison. Nous sommes à une ère où, malheureusement la forme compte plus que le fond. Nous préférons déguiser nos réelles problématiques et faire comme si tout va bien, alors que ça urge. 

L’espoir malgré tout!

Ne voulant pas trop tomber dans le pessimisme, tu me connais, je suis tout de même contente de savoir qu’il existe des personnes, hommes comme femmes, qui se battent pour que les choses changent. J’ai plaisir à suivre les actions des organisations de défense des droits des femmes comme la Ligue Tchadienne des Droits des Femmes ou encore d’activistes qui ne baissent pas les bras. J’ai aussi été fière d’apprendre que Me Delphine Kemneloum Djiraibé qui se bat pour les droits des femmes et des enfants, a obtenu le 16 Février dernier le Prix Martin Ennals en reconnaissance de tous ses engagements. Enfin, je suis fière de savoir qu’il existe des Hommes comme toi qui se soucient de la cause des femmes et qui luttent au quotidien à nos côtés pour changer les choses. 

Alors oui, cher Saïba, quand je vois ces genres d’actions, je me dis que tout est encore possible et que nous devons garder la Foi pour faire de ce Tchad, un pays meilleur. 

Je rêve d’un Tchad où mes enfants, nos enfants, vivrons en sécurité et feront parler d’eux en bien. Ce Tchad est possible ensemble ! 

Prends bien soin de toi et j’espère pouvoir te relire avec de bonnes nouvelles. 

A très bientôt. 

Sandrine.


L’endométriose, une maladie silencieuse: parlons-en!

On parle souvent d’Octobre Rose (le mois dédié à la lutte contre le cancer du sein chez les femmes), de Novembre bleu (le mois dédié à la lutte contre le cancer de la prostate chez les hommes) ou encore de Février (comme mois de l’amour).

Mais saviez-vous que le mois de Mars était le mois dédié à l’endométriose ? Un mois durant lequel plusieurs ONGs, associations ou activistes libèrent la parole et osent pointer du doigt une maladie dont de nombreuses femmes souffrent à travers le monde.

Quand on cherche sur internet, difficile de connaître exactement la date retenue pour la journée mondiale de l’endométriose. Mais plusieurs associations et militantes font référence au 28 Mars — qui se base sur le 28 Mai, date choisie pour la journée mondiale de l’hygiène menstruelle.

Mais au-delà des dates, connaissez-vous vraiment ce qu’est l’endométriose ? Avez-vous entendu des femmes s’en plaindre ? Pourquoi cette maladie qui sévit chez de nombreuses femmes reste très tabou ? J’ai choisi d’en parler dans cet article.

L’endométriose, une maladie gynécologique chronique

L’endométriose est une maladie gynécologique causée par la présence de cellules de l’endomètre (ce tissu qui recouvre l’intérieur de l’utérus) en-dehors de l’utérus. Cette maladie qui touche les femmes en âge de procréer se développe généralement de la puberté jusqu’à la ménopause.

Chez une femme dite « en bonne santé », à chaque cycle menstruel, ce tissu va donc s’épaissir pour se préparer à une éventuelle fécondation. S’il n’y a pas eu de fécondation donc, le tissu en question va donc s’essouffler et saigner : ce sont les menstruations ou règles. 

LIRE AUSSI

5 dysfonctionnements gynécologiques liés aux menstruations qui affectent le quotidien des femmes

Maintenant, chez les femmes qui souffrent d’endométriose, les cellules qui sont allées se loger en dehors de l’utérus vont saigner en dehors de l’utérus mais ce sang ne pourra pas être évacué naturellement comme les règles.

Tout ça va provoquer des réactions anormales et douloureuses parfois-mêmes graves. Ces lésions faites au fil du temps auront un impact sur la procréation naturelle. Ce qui fait que, selon des chiffres officiels de santé, « Près d’1 femme sur 3 souffrant d’endométriose peine à tomber enceinte ». 

Schéma endométriose
cc: Fondation pour la recherche sur l’endométriose

190 millions de femmes concernées

Selon l’OMS, on estime que cette maladie touche 10% de femmes en âge de procréer, soit 190 millions de femmes, un chiffre non négligeable. Cependant, cette maladie reste globalement incomprise et très tabou. Tabou puisque comme les menstruations, elle reste liée aux femmes et dans ce cas, l’on préfère l’ignorer.

Difficile d’avoir des chiffres sur cette maladie en Afrique, mais malheureusement cette maladie continue de détruire de nombreuses vies de femmes en Afrique qui n’osent pas en parler, car incomprises.

On observe de plus en de plus de voix qui se lèvent pour oser en parler, mais il est important de rappeler que les us et les coutumes sur le continent africain ne viennent en aucun aider les nombreux combats pour lever le voile sur cette maladie silencieuse.

LIRE AUSSI

10 initiatives qui visent à lutter contre les tabous autour des menstruations en Afrique

L’endométriose, une question de santé publique inévitable en Afrique

A l’instar du diabète, de l’asthme ou encore des maladies cardiovasculaires, l’endométriose est également une maladie chronique qui doit être au coeur des politiques et actions de santé publique de nos pays d’Afrique. Combien sont-ils de pays à faire de la santé de la femme une priorité ? Que dire de nos pays d’Afrique subsaharienne où il est difficile pour une femme en âge de procréer de bénéficier de soins de qualités à des tarifs abordables ?

Cette maladie encore peu connue fait pourtant l’objet de nombreuses souffrances. Il est difficile de parler de traitements car les seuls remèdes efficaces qui sont prescrits aux femmes souffrant d’endométriose sont des antalgiques (médicaments qui atténuent ou suppriment la douleur sans réellement en traiter la cause) qui ont pour certaines une effet de très courtes durées. Et certains de ces antalgiques à prises répétées peuvent avoir des effets négatifs sur des d’autres organes.

Pour le moment beaucoup de femmes assimilent leurs menstruations à des dysménorrhées, ces douleurs menstruelles ressenties par les femmes durant leurs règles, mais bien souvent elles ignorent souffrir d’endométriose et les répercussions plus tard sont désastreuses.

La sensibilisation comme arme puissante pour lever les tabous

La sensibilisation est une action majeure et non négligeable pour lutter contre les tabous autour des maladies touchant les femmes telles que l’endométriose.

« Mieux vaut prévenir que guérir« 

Proverbe africain

En sensibilisant et en libérant la parole, cela permet d’informer le grand public sur la question et ainsi de mettre en place des mécanismes de prévention. Accentuer et associer la sensibilisation à une meilleure prise en charge des femmes permettra de ralentir la progression de la maladie et ainsi de placer cette maladie au coeur des actions de santé publique dans nos pays. Certes, il n’existe aucun remède efficace contre cette maladie chronique mais il est temps d’encourager la recherche et ainsi de vite pallier à ce manquement pour éviter des souffrances tant morales que physiques aux femmes.


[Portraits]: 15 Femmes pionnières qui ont marqué l’histoire du Tchad

L’activiste et militant jamaïcain, Marcus Garvey disait ceci: « Un peuple qui ne connait pas son passé, ses origines et sa culture est comme un arbre sans racines ». Une phrase qui a toute son importance et qui nous pousse à vraiment connaître d’où l’on vient.

Les 08 Mars passent, mais ne se ressemblent pas…

Comme chaque année, depuis 1977, le 08 Mars est la journée consacrée à la promotion des droits des femmes à travers le monde. Une journée qui tire son origine des luttes ouvrières et des nombreuses manifestations de femmes réclamant le droit de vote, de meilleures conditions de travail et l’égalité entre les hommes et les femmes, dans le monde occidental, au début du XXe siècle. Malheureusement, sur le continent africain, cette journée perd de plus en plus son symbole et revêt un caractère festif, alors même que les droits et conditions de vies des femmes régressent.

Pour marquer cette année, j’ai plutôt décidé de mettre en avant quelques Femmes qui ont marqué l’histoire de mon pays d’origine, à savoir le Tchad.

Lorsque tu ne sais pas où tu vas, regarde d’où tu viens

Proverbe africain

Ces Femmes (avec un grand « F »), pour la grande majorité ont réussi à s’imposer dans des métiers encore très réservés aux hommes et ont surtout valorisé l’image de la femme, qui malheureusement se dégrade de plus en plus. Véritables pionnières, elles se sont battues pour de meilleures conditions de vies et ont réussi à hisser la Femme tchadienne à un niveau inattendu.

Cette liste, bien entendu, non exhaustive, est une manière de rendre hommage à ces valeureuses femmes des indépendances à nos jours, et d’encourager les jeunes générations à savoir d’où elles viennent et pourquoi pas s’en inspirer.

1: Kelou Bital Diguel, figure et symbole d’une nation

Impossible de commencer cette série de portraits sans parler de Kelou, notre symbole national. De son vrai nom, Akhayé Dahalob, Kelou, vendeuse de lait a vu son destin changer grâce à la rencontre avec le photographe français Robert Carmet.

Symbole Kelou
cc: Tchad infos

Choisie par François Tombalbaye, le 1er Président du Tchad après l’indépendance, Kelou deviendra le symbole de toute une nation apparaissant ainsi sur le sceau de l’Etat et les tampons des documents officiels de la République du Tchad. La jeune « Kelou, fille de Diguel » a su valoriser la femme Tchadienne à travers sa beauté, mais au-delà de ça je vois aussi un symbole de la femme qui travaille et se bat au quotidien à travers son activité commerciale.

Pour en savoir plus sur son histoire: https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Kélou_Bital_Diguel

2: Thérèse Nadingar, première femme avocate au Tchad

Feue Thérèse Nadjingar
cc: LBT Facebook

Feue Maître Thérèse Ekoué Nadingar a exercé cette fonction pendant 28 ans avant de quitté ce monde. Surnommée « la doyenne des avocates » par ses confrères, elle a toujours mis ses compétences et sa détermination à défendre les orphelins et les personnes vulnérables. Déterminée dans son travail, elle fût secrétaire général de l’Ordre des avocats du barreau du Tchad.

Pour en savoir plus: https://tchadinfos.com/tchad-qui-etait-nadjingar-therese-la-premiere-avocate-tchadienne/

3: Bourkou Louise, première femme institutrice et députée au Tchad

Bourkou Louise
cc: Alwhida Infos

Née à Sarh en 1934, Bourkou Louise fait partie de ces pionnières que le Tchad ait connu.

Symbole de la politique féminine à l’Assemblée nationale, elle s’opposera à la révolution culturelle, imposée par l’ancien président Ngarta Tombalmbaye dans les années 1970, et quittera le Parti Progressiste Tchadien (PPT) dont elle a longtemps été militante. Elle restera ensuite au ministère de l’éducation jusqu’en 1977. Reconnue pour son engagement et sa détermination, elle sera l’exemple parfait de l’éducation au féminin.

Pour en savoir plus: https://fr.wikipedia.org/wiki/Bourkou_Louise_Kabo

4: Suzanne Nenodji, première femme mécanicienne au Tchad

Suzanne Nenodji
cc: Famille

Suzanne est le parfait exemple de la « détermination ». Deuxième enfant née dans une famille de 7 filles, Suzanne a toujours voulu exercer un métier très masculin pour prouver à ses parents que la femme était capable de tout avec détermination. Très ambitieuse, elle commence d’abord par être accoucheuse à l’hôpital de N’Djamena avant d’être admise, 6 ans après, au concours d’entrée au Centre Technique d’Apprentissage et de Perfectionnement de N’Djamena(CTAP) où elle apprend la mécanique.

Trois années plus tard, elle démarre son activité de mécanicienne automobile au sein de grands groupes internationaux et deviendra la première femme chauffeur des Nations Unies au Tchad: métier qu’elle aura exercer pendant de nombreuses années jusqu’à sa retraite.

5: Grâce Kodindo, 1ère femme médecin et 1ère gynécologue Tchadienne

Dr Grâce Kodindo
cc: Salma Khalil/Portraits des Femmes Tchadiennes/Amb. France au Tchad

Née à Doba (dans le sud du Tchad), Dr Grâce Kodindo, s’envole pour le Canada après l’obtention de son baccalauréat à N’Djamena pour y suivre des études en médecine.

Très engagée dans la lutte contre la mortalité infantile, Dr Grâce s’est également battue contre les mutilations génitales en accentuant la sensibilisation. Reconnue à l’échelle internationale pour son travail et son engagement, Dr Grâce a été une véritable pionnière dans la santé féminine.

Pour en savoir plus: https://fr.wikipedia.org/wiki/Grace_Kodindo

6: Hayatte Abderahim N’Diaye, première femme architecte au Tchad

Hayatta N’Diaye
CC: Facebook H.N

Exerçant ce métier depuis plus de 13 ans, Hayatte a réalisé ses études à l’Institut Supérieur d’Architecture Victor Horta de Bruxelles. A travers ses réalisations, Hayatte N’Diaye défend une architecture durable et adaptée aux réalités climatiques et environnementales au Tchad. Elue présidente de l’Ordre Nationale des Architectes au Tchad (ONAT, Hayatte devient ainsi la 1ère femme architecte à occuper ce poste dans son pays.

Pour en savoir plus: https://fr.wikipedia.org/wiki/Hayatte_Ndiaye

7: Monique Malloum, première femme douanière au Tchad

Feue Monique Malloum
cc: Tchad Infos

Feue Meoungar Dombaye Monique, connue sous le nom de Monique Malloum a intégré pour la 1ère fois les Douanes en 1966. Très engagée et passionnée par son travail, elle a longtemps été inspectrice des Douanes et aura servi dans différentes villes du Tchad jusqu’à sa retraite en 2008.

Décédée le 19 Décembre 2022, Monique Malloum aura longtemps été connue comme une femme intègre et passionnée par son travail. Elle mérite également d’être reconnue comme une pionnière au Tchad.

Pour en savoir plus: https://tchadinfos.com/necrologie-la-premiere-femme-douaniere-au-tchad-a-tire-sa-reverence/

8: Zara Mahamat Yacoub: pionnière du journalisme et première femme à travailler à la télévision Tchadienne

Zara Mahamat Yacoub
cc: Africultures

Journaliste et réalisatrice Tchadienne, Zara Mahamat Yacoub est la première femme à avoir travaillé à la télévision nationale tchadienne.

Très attachée à la promotion des droits des femmes au Tchad, Zara a longtemps été la seule femme dans toute la station télévisée Tchadienne. Femme de médias déterminée, elle a souvent contribué à l’émancipation des femmes dans le milieu du journalisme et des médias au Tchad.

Pour en savoir plus: https://fr.wikipedia.org/wiki/Zara_Mahamat_Yacoub

9: Assia Aboubakar Mahamat, première femme Ingénieure, Docteure en Génie Civil au Tchad

Assia Aboubakar Mahamat
cc: Fondation L’OREAL

Née au Tchad, Assia Aboubakar Mahamat est Ingénieure dans le domaine du génie civil. Ses recherches ont été consacrées à la création de matériaux de construction intelligents, durables et écologiques à partir d’une matrice à base de terre renforcée par des déchets agroplastiques. Elle a été l’une des 20 chercheuses africaines récompensées pour l’excellence de leurs travaux scientifiques dans le cadre du Programme Jeunes Talents Afrique subsaharienne L’Oréal-UNESCO Pour les Femmes et la Science.  

Pour en savoir plus: https://www.fondationloreal.com/fr/nos-programmes-pour-les-femmes-et-la-science-prix-jeunes-talents-nationaux-et-regionaux/jeunes

10: Zenaba Issa Oki Soumaïne, première femme pilote et commandant de bord au Tchad

Zenaba Issa Oki S.
cc: Salma Khalil/ Portraits des Femmes Tchadiennes/ Amb. France au Tchad

Formée à l’Ethiopian Airlines Aviation Academy (EAAA), Zenaba devient officiellement en 2017 la 1ère femme commandant de bord sur un avion présidentiel au Tchad puis élevée au grade de Colonel en 2020.

Passionnée par l’aviation depuis son jeune âge, Zenaba a réussi à se frayer un chemin dans un domaine encore très réservé aux hommes.

11: Tariam Agnès Djibangar, première femme Docteur en immunologie au Tchad

Tariam Agnès Djibangar
cc: Tariam A.D

Assidue et passionnée, Tariam est une jeune femme qui a toujours eu le goût pour les études. Après plusieurs études et expériences en Afrique de l’ouest, cette jeune femme décide de rentrer dans son pays natal pour apporter sa pierre à l’édifice. Ayant choisi cette branche spécifique de la médecine par passion, elle y consacre tout son temps en espérant créer d’autres vocations auprès de la jeune génération.

Pour en savoir plus: https://youngleader.mondoblog.org/portrait-tariam-agnes-la-1ere-femme-docteur-en-immunologie-au-tchad/

12: Zouleikha Abakar, première femme démineuse au Tchad

Zouleikha Abakar
cc: OCHA

Dans un domaine particulièrement mené par les hommes, s’impose une femme, première par ailleurs à exercer cette fonction. Zouleika Abakar est démineuse depuis plus de 10 ans et le fait avec passion et détermination. Chef de son équipe, elle impose le respect auprès de ses pairs et exerce son métier avec succès.

Pour en savoir plus: https://www.france24.com/fr/afrique/20210729-tchad-rencontre-avec-la-première-femme-démineuse-du-pays

13: Halimé Bouyé Mahamoud, première femme Général au sein de l’armée Tchadienne

Halimé Bouyé Mahamoud
cc: Tchad Infos

Mme Halimé Bouyé Mahamoud, précédemment Colonel de l’Armée tchadienne, a été élevée au grade de Générale de Brigade à titre exceptionnel le 8 mars 2022. Elle devient ainsi la première femme tchadienne à accéder à un tel grade dans l’armée. Son élévation au grade de Générale est un geste fort à l’attention de la gente féminine.

Source: https://www.actualite.bf/armee-tchadienne-halime-bouye-mahamoud-devient-la-premiere-femme-generale/

14: Suzanne Assanié Djangbey, première inspectrice à l’éducation nationale au Tchad

Suzanne Assanié Djangbey
cc: Tchad Infos

Première femme à intégrer l’école normale de Bongor, Suzanne Djangbey est une femme amoureuse de l’enseignement et de la transmission.

Très dévouée dans son travail, elle gravira plusieurs échelons jusqu’à obtenir le titre de première inspectrice principale de l’enseignement élémentaire au Tchad en 1988. Elle s’est battue pour l’éducation des jeunes filles durant toute sa carrière.

Pour en savoir plus: https://tchadinfos.com/tchad-djangbey-assanie-suzanne-la-premiere-inspectrice-a-leducation/

15: Marie-Christine Koundja, première femme écrivain Tchadienne

M-C Koundja
cc: Léh Dari Facebook

Née à Iriba en 1957, Marie-Christine Koundja a été la 1ère écrivain Tchadienne. Parallèlement diplomate – Chancelier des Affaires Étrangères, elle a choisi l’écriture comme arme pour « s’exprimer et dénoncer les guerres civiles, tribales, religieuses et politiques qu’offre l’Afrique au reste du Monde ».

Pour en savoir plus: https://fr.wikipedia.org/wiki/Marie-Christine_Koundja


S’il y a bien une chose que ces femmes ont montré, c’est que rien n’est trop grand pour une Femme et il n’existe aucune limite à leur accomplissement. La liste est, pour rappel, non-exhaustive et il existe de nombreuses femmes au Tchad qui chaque jour nous rendent encore plus fières car elles arrivent à impacter positivement leurs communautés respectives, et ce, malgré les difficultés auxquelles elle font face. Le 08 Mars doit aussi permettre ce genre d’actions et non festoyer pour ensuite retomber dans le quotidien sans évolution.


Journée internationale de la fille : 10 choses que j’aimerais dire à ma fille

Depuis 2012, chaque 11 Octobre est une date très importante et hautement symbolique puisqu’elle met l’accent sur la nécessité de relever les défis auxquels sont confrontées les filles et de promouvoir leur autonomisation et le respect de leurs droits humains à travers le monde.

L’année 2022 vient donc commémorer les 10 ans de cette journée internationale de la fille et faire un bilan des actions menées, sans oublier de regarder celles qui sont à venir, pour un avenir meilleur. L’ojectif est de parvenir à l’égalité des sexes et d’atteindre l’autonomisation des filles et femmes tant souhaitées.

Nous devons dire aux filles que leurs voix sont importantes

Malala YOUSAFZAI, Militante des droits des filles et femmes

Je profite donc de cette journée très importante pour déclarer à ma fille – celle que j’espère un jour voir naître, grandir et s’épanouir – 10 choses que j’aimerais tant lui dire.
Des déclarations qui émanent du coeur et qui ont pour but de rappeler à quel point elle doit être convaincue de se sentir chanceuse de naître fille. Des déclarations qui ont bercé mon enfance et qui ont évolué avec moi, jusqu’à ce que je devienne cette femme fière, heureuse et forte.

Si le premier de tous les liens est l’amour, la tendresse maternelle est le second

Auteur inconnu

Te voici là devant mes yeux ma fille, après avoir poussé ton premier cri : ça y est tu es en vie après plusieurs mois d’attentes. Nous avons eu la chance de nous connaître en vivant ensemble un lien inexplicable quand je t’ai porté. Tu débutes le cycle de la vie, garde bien une chose en tête : ne cesse jamais de regarder la vie avec tes yeux d’enfant et ne laisse personne t’ôter tes rêves ou les définir à ta place, car ils sont tiens et ils t’appartiendront à jamais.

cc: Iwaria

1: Ne perds jamais ton sourire et ta joie de vivre. Ton sourire est la plus belle chose que tu porteras tout le temps sur toi. Il illuminera ta vie mais aussi celles de ceux qui auront la chance de croiser ton chemin. Tu remarqueras avec le temps que ce petit geste si innocent fait jaillir des rayons de lumière dans le coeur de beaucoup qui en ont besoin.

2: Tu es née fille et c’est un don de Dieu. N’écoute pas tout ce que le monde pourra raconter sur toi. Tu as les mêmes droits qu’un garçon : le droit à l’éducation, la santé, la protection, la justice… le droit d’être nourrie, d’apprendre, de t’amuser et de t’exprimer. Nous nous battrons pour que tu puisses jouir pleinement de ces droits, sans avoir à t’en inquiéter.

3: Fais le bien autour de toi et aussi souvent que possible. Ne laisse pas les personnes négatives déteindre sur toi. Procure du bonheur autour de toi, partage aussi souvent que possible ce que tu peux. Ne laisse pas une mauvaise expérience avoir raison et changer ton coeur.

4:  Apprends à dire « NON » quand tu ne veux pas quelque chose : tu en as pleinement le droit et personne ne devra te le reprocher. Préserve-toi, protège-toi et continue de respecter les autres. Si tu as un quelconque doute, nous serons là, toujours à tes côtés pour t’aider à avancer, quelque soit ton âge.

5: N’aie surtout pas peur d’échouer. J’ai même envie de dire: « échoue aussi souvent que possible » car il n’y a que comme ça que tu avanceras et que tu t’amélioreras. Dis toi toujours que l’échec est seulement l’opportunité de recommencer d’une façon avertie, et donc plus intelligente. C’est en échouant qu’on apprend et qu’on progresse ! Ton père et moi avons à plusieurs reprises échoué et sommes toujours parvenus à aller au-delà de ce que les hommes appellent : « l’impossible ».

6: Tu remarqueras avec le temps qu’il existe des mauvaises choses dans ce monde, mais n’oublie surtout pas que de l’autre côté, il y en a de plus belles. Laisse donc partir les mauvaises choses et conserve bien les belles choses de la vie.

7: Ne sois pas pressée… dans la vie chaque personne naît avec sa propre destinée. Tu n’es ni en avance, ni en retard par rapport à qui que ce soit. Prends ton temps, construis-toi ton identité, ton avenir et vis ta vie d’enfant aussi longtemps que possible. Tu deviendras Femme le moment venu, et cela se fera naturellement.

8: Tu as une chance inouïe d’aller à l’école : profite de cette chance et apprends aussi souvent que possible. Cherche, intéresse toi, questionne, interroge et vas vers les autres : ne laisse pas la société te faire peur, ni même te persuader du contraire.

9: Cultive l’amour et non la haine. Ne te moque pas des autres car le « Karma » existe, et tu ne sais pas ce qui peut t’attendre. Si tu peux aider une personne qui est dans le besoin ou victime d’injustice, impose ta justice et aide-là.

10: Fais attention à ton environnement. Le digital nous permet de garder un lien avec les personnes qui sont éloignées mais nous éloignent de ceux qui sont proches. Fais de la lecture ta priorité pour t’aider à t’ouvrir vers d’autres mondes.

N’oublie jamais une chose : on n’emporte rien dans sa tombe, tout n’est que vanité sur terre, donc ne prête pas toute ton attention aux choses matérielles de la terre mais plutôt a l’immatériel, à ce que l’argent ne peut pas acheter : la santé, la paix, l’amour, le respect, l’humilité, la bienveillance, le courage, la force.

L’éducation est une arme de paix

Maria Montessori