Sandrine NAGUERTIGA

« Ensemble Sawa », l’association suisse qui promeut la santé et l’hygiène menstruelle chez les jeunes filles au Tchad

Créée en septembre 2020, « Ensemble Sawa » (« Sawa » qui veut dire « Ensemble » en langue arabe du Tchad) est une association qui a pour objectif de promouvoir la santé et l’hygiène menstruelle à travers l’éducation chez les jeunes filles et femmes au Tchad.

Partie d’un constat, la fondatrice de l’association, Hadjenana Mahamat Abouna a décidé de mettre en place cette structure pour répondre au problème majeur de l’absentéisme des filles pendant leur période menstruelle.

Notre association a donc à cœur d’aider et faire avancer les choses, car ce problème ne doit plus être un sujet tabou, ces jeunes femmes ont droit à l’information, au matériel nécessaire et à l’éducation.

Hadjenana Mahamat Abouna, présidente-fondatrice de l’association « Ensemble Sawa »

Hadjenana Mahamat Abouna, une femme engagée pour l’éducation des jeunes filles et femmes au Tchad

Hadjenana Mahamat Abouna, fondatrice de l’association « Ensemble Sawa »

Originaire du Tchad et âgée de 38 ans, Hadjenana Mahamat Abouna est une jeune femme et épouse engagée. Résidant en Suisse depuis 7 ans, cette maman de 4 enfants a toujours été à l’écoute du développement socio-éducatif des enfants.

Après un parcours scolaire effectué dans différents pays (Cameroun, Sénégal, Cote d’Ivoire, France), elle a suivi une formation dans le domaine de l’hôtellerie puis une autre formation en tant qu’auxiliaire pédagogique, en Suisse.

Elle travaille depuis lors dans le domaine du soutien scolaire avec des enfants de la commune dans laquelle elle réside (Lutry/Suisse).

Une association pour porter la voix des femmes victimes de discriminations basées sur le genre

L’association a été le fruit d’un constat effectué par Hadjenana lors de son séjour au Tchad, pays dont elle est native. La difficulté pour les jeunes filles et femmes à accéder aux protections hygiéniques de qualité et à moindre coût est malheureusement une réalité au Tchad et dans plusieurs pays d’Afrique.
Ce qui a sonné comme une évidence pour cette jeune féministe.

Cela me fend le cœur de savoir que des jeunes filles et femmes font face a de tels problèmes de nos jours encore et je tiens à pouvoir les aider du mieux que je le peux et amener ainsi une contribution à cet avancement.

Hadjenana Mahamat Abouna, fondatrice de l’association « Ensemble Sawa »

L’association entend multiplier ses actions pour donner davantage de visibilité et recruter des bénévoles capables de porter ses valeurs et engagements, mais également d’informer et de sensibiliser les jeunes filles et femmes sur les questions de santé et d’hygiène menstruelle. Grâce à l’appui très important de la commune de Lutry, où elle réside en Suisse, l’association programme une campagne d’appel aux dons pour permettre de financer des protections périodiques et projets éducatifs en faveur des jeunes filles au Tchad.

Affiche d’information de l’association « Ensemble Sawa » dans la commune de Lutry

L’association « Ensemble Sawa » qui a de beaux jours devant elle, a fait des droits des filles et des femmes, son cheval de bataille et espère plus que jamais remplir sa mission en faveur de l’épanouissement des jeunes filles et femmes au Tchad.

Pour suivre l’actualité de l’association sur:

Facebook: Ensemble Sawa

Instagram: ensemble_sawa


« Sahelien.ne.s 2040 »: le programme du Campus AFD qui rassemble 25 acteurs du changement au Sahel

« Seul on va plus vite mais ensemble on va beaucoup plus loin« , tel est le credo prôné par ce programme du campus de l’Agence Française pour le Développement « Sahelien.ne.s 2040« . 

logo officiel « Sahelien.ne.s 2040 »

Qu’est-ce que le programme « Sahelien.ne.s 2040 »?

Porté par l’Agence Française de Développement (AFD) en partenariat et co-construction avec l’Ecole Doctorale des Ateliers de la Pensée, l’Institut des Futurs Souhaitables et l’Inter- réseaux Développement rural, le programme « Sahelien.ne.s 2040 » rassemble une communauté de 25 actrices et acteurs du changement sahéliens ayant le désir de contribuer à l’invention d’un Sahel différent en s’impliquant dans un collectif inspirant, participatif et durable.

Cela semble très complexe à comprendre à la première lecture et pourtant non, vous comprendrez. 

Parrainé par Felwine Sarr, le célèbre économiste, écrivain, musicien et universitaire d’origine Sénégalaise, la 1ère promotion du programme « Sahelien.ne.s 2040 » a souhaité réunir plusieurs jeunes originaires de 6 pays du Sahel pour qu’ensemble ils puissent penser, réfléchir et recréer le Sahel de tous les possibles et de tous les espoirs. Le Sahel, cette région du monde qui fait encore face à de nombreux défis. 

Le Sahel, une terre d’opportunités qui fait pourtant face à de nombreux défis

Le Sahel est une bande de sable de 5000km située au sud du désert du Sahara, qui s’étend de la Côte Atlantique de l’Afrique à la Mer Rouge. Il compte 4 pays riverains du Lac Tchad: le Cameroun, le Niger, le Tchad et le Nigéria ainsi que le Burkina-Faso, la Gambie, la Guinée, le Mali, la Mauritanie et le Sénégal. 

Les défis dans cette zone sont majeurs mais les opportunités n’y sont pas moindres. La principale menace reste celle du changement climatique qui fait plonger la zone dans des conflits divers. La sécurité, la stabilité et la sécurité alimentaire sont également parmi les nombreux défis auxquels font face les populations de ces zones. 

Ce qui pousse de nombreuses organisations internationales et décisionnaires à se pencher sur le cas de cette zone à la fois stratégique et fragile. 

Avec sa population qui augmente d’environ 3% par an et qui devrait atteindre 340 millions d’habitants en 2050 et des moins de 25 ans qui représentent plus de 64% de la population, il va sans dire que tous les regards et les efforts sont tournés vers les jeunes et les femmes (chiffres tirés du PNUD)

C’est dans cette dynamique que s’inscrit le programme du Campus AFD : comment réussir à mutualiser les forces de ces jeunes et faire du collectif un excellent levier de développement de cette zone ? 

Les objectifs du parcours :

Pendant près de 8 mois (de Novembre 2020 à Juin 2021), 25 jeunes issus de 6 pays du Sahel (Burkina-Faso, Mali, Niger, Sénégal, Tchad) et de secteurs professionnels diverses vivent une expérience unique et hors du commun via des outils digitaux innovants et en présentiel. 

Ce programme vise 5 objectifs clés :

  1. Inspirer et éveiller les consciences sur des sujets clés pour l’avenir du monde et de la région, à travers des interventions de haut niveau, par ceux qui pensent demain dès aujourd’hui.
  2. Découvrir les méthodologies innovantes de la prospective positive, de la créativité, de l’intelligence collective pour penser l’avenir hors du cadre, et permettre d’écrire collectivement un récit souhaitable pour le Sahel en 2040.
  3. Acquérir des compétences clés mobilisables, au-delà du programme, au service de leurs propres organisations professionnelles, de leurs projets et de leurs communautés.
  4.  Co-construire un ou plusieurs projets concrets, multi-acteurs et transfrontalier(s), et les présenter à un public de décideurs et de financeurs institutionnels. 
  5. Intégrer une communauté engagée d’actrices et acteurs du changement sahéliens au sein de laquelle chacun partage ses compétences et ses savoirs, tous s’entraident et collaborent, dans une dynamique au long cours (chaque année une nouvelle promotion de 25 sahélien.ne.s sera invitée à rejoindre cette communauté grandissante).
Illustration réalisée par Filine 

Comment s’adapte un tel programme face à la pandémie COVID-19 qui frappe le monde ?

Il va sans dire que la pandémie COVID-19 auquel ne s’attendait pas le monde est venue chambouler complètement les habitudes, retardant davantage plusieurs pays du continent africain et plus particulièrement de la zone Sahel. 

Cependant, si l’on veut être optimiste, je dirai que cette pandémie a également été une opportunité pour certains pays: leur permettant ainsi d’accélérer leurs processus et de repenser un nouveau monde, contraignant quasi tout le monde à s’adapter aux outils innovants disponibles. 

Cependant difficile de suivre le pas dans des pays comme le Niger ou le Tchad par exemple où l’accès à l’électricité et à une connexion internet de qualité est encore un luxe pour de nombreux ménages. C’est dans ce sens que les organisateurs de ce programme n’ont pas tari de créativité et ont réussi à proposer aux participants, des programmes adaptés aux réalités locales et à impliquer davantage des acteurs et partenaires locaux pour la réussite, à ce jour des activités. 

Je pense notamment à l’atelier « DigiSahel » qui avait eu lieu du 22 au 26 Mars 2021 et qui a permis de regrouper les participants par pays au sein des agences partenaires tout en les connectant avec d’autres pays grâce aux outils disponibles. De quoi atténuer le voyage à Dakar annulé en raison de la pandémie et renforcer davantage la force du collectif. 

Ce programme qui se veut être inclusif, ambitieux et co-constructif d’un Sahel meilleur ne laisse aucun doute sur un futur prometteur. 

Screenshot de fin d’atelier « Phygital » par AFD


« Soyons Réglos » la campagne digitale qui veut briser les tabous autour des menstruations en Afrique

#SoyonsRéglos, ce hashtag vous dit peut-être quelque chose. Sinon je vous en parle plus en détail dans cet article, mais avant tout il est important d’en savoir plus sur le phénomène naturel des règles qui reste encore tabou.

Il n’y a aucune raison d’avoir honte des règles. Les règles sont normales et naturelles, si elles n’existaient pas, l’espèce humaine n’existerait pas non plus. 

Chimamanda Ngozi Adichie, écrivaine Nigériane. 

Les menstruations, ce phénomène naturel qui reste pourtant un sujet tabou

Saviez-vous que selon l’ONG Plan International, 1 fille sur 10 ne va pas à l’école pendant ses règles? 
Ou encore qu’au Niger par exemple, seulement 30% des filles ont entendu parler des menstruations.

Des chiffres qui peuvent très vite susciter un intérêt particulier. Si les menstruations sont un processus biologique, dans de nombreux pays d’Afrique par exemple, elles sont considérées comme un tabou.

A lire aussi: Les règles chez les jeunes filles en Afrique, un sujet tabou mais vital

En Afrique de l’Ouest du Centre, les filles et femmes font souvent face à plusieurs difficultés que sont: 
-le manque d’accès à des informations appropriées, vérifiées et fiables
-le manque d’installations sanitaires adaptées à leurs besoins 
-le difficile accès à des produits de santé d’hygiène menstruelles de qualité, abordables et adaptés aux besoins
-l’obligation de faire face aux nombreuses croyances sur les menstruations qui peuvent causer des facteurs sanitaires, psychologiques ou environnementaux.

Les règles représentent clairement un phénomène 100% naturel. Ce processus tout à fait normal permet au corps de la femme de se renouveler et de lui confirmer que tout va bien. Si les femmes devaient encore avoir honte de ce processus biologique, que faire? Nous devons changer les mentalités et faire bouger les consciences!

Sandrine NAGUERTIGA, #RegleeCommeElle 

Le digital comme outil puissant pour faire passer le message

Il va sans dire qu’aujourd’hui, le digital et plus particulièrement les réseaux sociaux abritent le maximum d’utilisateurs dont les jeunes sont les plus importants.

Les médias et réseaux sociaux sont, en effet, devenus le canal par excellence permettant de mobiliser une majorité de personnes autour d’un sujet. 
Par exemple grâce au hashtag, ce mot-clé précédé du signe dièse (#) qui permet de retrouver tous les messages d’un réseau social qui le contiennent, les réseaux sociaux ont pu prouver au monde entier qu’il était plus que jamais important de s’en servir comme outil de lancement d’une campagne, d’un mouvement populaire ou social à travers le monde.

Le continent africain est lui-même également entré dans la danse et a compris le caractère fédérateur des réseaux sociaux. 
Sa jeunesse qui est de plus en plus tendance a su profiter de cette vague populaire sur le digital et ainsi s’accaparer le pouvoir des réseaux sociaux.

La campagne digitale #SoyonsRéglos….

Cette campagne digitale qui s’articule autour de 3 grandes étapes a été lancée à l’issue du 1er symposium du 12 Octobre 2020 qui aura réuni autour d’une conférence virtuelle (période pandémique oblige) de nombreux acteurs clés.

Portés par l’UNICEF et l’UNFPA dans le cadre du Fonds Français Muskoka, la grande campagne digitale #SoyonsRéglos durera 7 mois et aura pour objectif de parler, d’informer, d’échanger et de comprendre la santé et l’hygiène menstruelle.

Des posts sur les réseaux sociaux qui s’accompagneront de photos, vidéos, d’infographies, de témoignages…des engagements communautaires par le biais d’influenceur.se.s ou encore des évènements locaux rythmeront les 7 mois de la campagne.

Pour cette campagne chaque pays d’Afrique de l’Ouest ou Centrale élabore sa stratégie de communication en l’adaptant aux contextes et réalités locaux.les tout en se basant sur les éléments et supports fondamentaux.

Les influenceuses qui donnent de leur voix pour cette campagne digitale viennent de différents pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre. Vous pourrez les retrouver ICI.

Comme faire pour suivre ou participer à la campagne?

Que vous soyez une personnalité publique, une ONG, une association ou un simple participant, vous avez la possibilité de suivre et relayer la campagne sur les réseaux sociaux Facebook, Instagram, Twitter avec le Hashtag #SoyonsRéglos.

Vous pouvez également participer aux défis qui sont lancés durant la campagne, faire des actions / activités en lien avec la thématique et le partager sur les plateformes sociales toujours en incluant le hashtag de la campagne.

Pour disposer d’outils clés ou avoir de plus amples informations, n’hésitez pas à vous rendre sur le site internet spécialement conçu pour la campagne: www.soyonsreglos.com ou sur la page Twitter du Fonds Français Muskoka.

Infographie pour la Campagne digitale #SoyonsRéglos


Les règles: plus on en parle, moins c’est tabou!

Comme à l’accoutumée, chaque année depuis maintenant 4 ans je joins ma « e-plume » à celles des autres pour commémorer la journée dédiée à l’hygiène menstruelle: le 28 Mai. 
Initié par l’ONG allemande WASH United en 2014, cet événement annuel vise à briser les tabous et à sensibiliser la communauté internationale sur l’importance d’une bonne hygiène menstruelle chez les femmes et en particulier les jeunes filles à travers le monde.

A lire aussi: Le 28 mai, une journée symbolique et « sang » tabou

L’objectif premier de cette journée très importante et encore peu connue est de rompre le silence et d’interpeller la communauté internationale sur l’amélioration de la gestion de l’hygiène menstruelle.

Pourquoi les règles (menstruations) sont-elles si tabous? 

Les règles sont tabous tout d’abord parce que ce sont d’abord les femmes elles-mêmes qui intériorisent cette honte. Avoir du sang qui coule entre les jambes est perçu comme sale, dégueulasse, abject….et ce ne sont pas les adjectifs qui manquent. 
Ce phénomène pourtant naturel est intériorisé par les femmes et rendues « impur ». 
Nombreuses sont-elles à utiliser des euphémismes pour parler de leurs menstruations. Il existerait ainsi plus de 5.000 expressions environ pour évoquer cette période ou le sang des règles survient chez la femme. 

Et comme si cela ne suffisait pas, les croyances culturelles et mythes viennent accentuer l’image honteuse et sale des règles dans les 4 coins du Monde, notamment en Afrique. 
Si les règles sont tabous dans différents pays du Monde, elles deviennent une période de honte, d’isolement et de risques sanitaires pour plusieurs femmes. 

A lire aussi: Les règles chez les jeunes filles en Afrique, un sujet tabou mais vital

En parler tôt est la meilleure façon de lutter contre ce tabou

Je pense qu’il est très important pour les parents de préparer la jeune fille à cette transformation qui s’opérera dans sa vie. Il est également essentiel de sensibiliser les jeunes garçons afin qu’ils puissent eux aussi rompre le silence. 

Personnellement, j’avais été rassurée lorsque mes premières règles étaient arrivées. Ma mère m’en parlait de temps en temps mais mes règles étant arrivées précocement, je n’avais jamais perçu mes règles comme une honte, mais plutôt comme un signe de bonne santé. 

A lire aussi: Premières règles: 4 conseils pour préparer au mieux sa jeune fille

Quelles solutions adaptées? 

Pour certaines femmes dans le Monde, les menstruations sont plus un combat pour leur dignité qu’un cycle naturel apaisant, synonyme de meilleure santé. 
C’est en ce sens que la journée mondiale de l’hygiène menstruelle intervient pour rappeler ces sombres histoires autour de la stigmatisation des menstruations que vivent encore de nombreuses femmes à travers le Monde. 

La sensibilisation pour rompre le silence est une des solutions majeures pour faire des menstruations un phénomène naturel tout simplement. 
Les efforts en matière de dialogue entre les jeunes filles et garçons et également au sein des familles est primordial pour aider à briser ce sentiment de honte ou de saleté longtemps ressenti par les jeunes filles et femmes. 

L’autre solution efficace serait de faire de l’hygiène menstruelle une affaire politique. 
En effet, instaurer une stratégie efficace incluant des initiatives locales permettrait d’améliorer considérablement les conditions de vies de nombreuses femmes. Je pense notamment à: 

  • favoriser l’accès aux protections hygiéniques réutilisables et respectueuses de la santé des femmes et de l’environnement
  • soutenir les initiatives locales qui proposent des solutions adaptées à la demande en protections hygiéniques par exemple
  • instaurer des dialogues pendant les cours relatifs à la santé de la reproduction sexuelle 
  • installer ou restaurer des latrines publiques dédiées aux jeunes filles pour ainsi leur permettre de se changer pendant les cours 

Les règles ne sont pas sales, contrairement à ce que l’on croit, mais plutôt signe d’un état de santé satisfaisant. Ainsi, il est plus que jamais important d’en parler encore, et encore autour de nous et redonner de la confiance aux jeunes filles et femmes pour espérer briser ces tabous et ce silence autour de ce phénomène. 

Pour plus d’informations sur cette journée, vous pouvez visiter le site officiel: https://menstrualhygieneday.org


[Interview] Lorenzo le Duc, le Grouilleur Tchadien 2.0 « Avoir un talent seul ne suffit pas »

A l’état civil, Lorenzo BOY-TOUMA AIBA est un jeune Tchadien résidant au Maroc. Consultant Salesforce dans une entreprise de la place, il gère également quelque activités professionnelles en parallèle. Designer graphiste et community manager, il se dévoile dans cet article inédit et partage avec les lecteurs sa passion, ses coups durs et ses projets. 

Raconte nous ton parcours

J’ai eu un parcours normal, un peu comme tout le monde. J’ai effectué mon cursus primaire et secondaire au Tchad jusqu’à ce que je m’envole pour mes études supérieures au Maroc. Je suis aujourd’hui titulaire d’un Bac+5 en Génie Logiciel de la High Tech School de Rabat (Maroc) et d’un Master M.I.A.G.E de l’Université Claude Bernard de Lyon (France). 

Sans véritable jeu de mots, je peux dire que j’ai été atteint par le virus du dessin depuis mon plus jeune âge. J’aimais reproduire sur papier tout ce que je voyais à la maison. Le papa ayant décelé ce talent de dessinateur en moi (que je remercie pour tout d’ailleurs), m’a pris un répétiteur en dessin. 

Mais honnêtement, je n’aimais pas trop mon répétiteur en question. Tout simplement parce qu’il me prenait le temps que je consacrais à ma seconde passion, qui est le foot. J’étais et je suis encore un très bon joueur d’ailleurs (Rires). 

Je me rappelle encore quand j’étais petit: je défiais mes amis dans des dessins de personnages de BD de type mangas, comics, disney, etc… Personnellement j’aimais beaucoup dessiner Sangoku (un des héros de BD Manga), Tarzan, Kouakou, Mickey, Donalds et bien d’autres. 

Entre temps les années se sont écoulées, je me suis plus concentré sur mes études et le football laissant ainsi un peu de côté le dessin. 

C’est en 2014, quand j’ai réellement repris goût au dessin au crayon que j’ai compris qu’il me fallait un répétiteur ou un mentor en dessin. Ensuite j’ai migré vers les Nouvelles Technologies en 2015. Aujourd’hui j’utilise beaucoup plus l’ordinateur et le smartphone pour mes conceptions graphiques.

Que fait Lorenzo ? Qu’est-ce que le Digital Painting ? 

Lorenzo oeuvre dans tout ce qui est visuel, digital, et généralement lié aux Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication. Aujourd’hui je suis en mesure d’accompagner une entreprise, ou un particulier dans sa stratégie digitale et communicative. 

De part mes expériences et expertises, j’aide les marques à se développer rapidement sur les réseaux sociaux et sur internet. J’ai des offres qui s’étendent de la charte graphique à la digitalisation complète d’une structure. J’apporte un peu ma touche artistique au digital. Et j’estime que c’est ce qui fait ma singularité.  

Pour moi le Digital Painting est la peinture ou le dessin 2.0. Attention, ça ne remplacera au grand jamais le dessin classique (au crayon) que je pratique de temps en temps ou même la peinture qui demande encore plus de travail et de temps.

Dessin du Feu DJ Arafat réalisé par Lorenzo

Pourquoi t’être lancé dans ce domaine ? Qu’est-ce qui t’a donné envie de le faire ?   

Comme je le disais précédemment, c’est avant tout la passion. C’est plus fort que moi. C’est cette passion qui me permet de tenir sur la durée. Je voulais aussi marquer ma présence en montrant aux autres mon potentiel. 

Aujourd’hui, avec l’avènement des réseaux sociaux et surtout du digital, on n’a pas besoin de réunir tout le matériel possible. Il suffit juste d’avoir un bon smartphone ou un ordinateur qui peut supporter certaines applications dédiées et le tour est joué. Il est plus facile de faire voyager son talent aux quatre coins du monde. Alors qu’avant, ce n’était pas facile. C’est d’ailleurs par ce canal que Sandrine NAGUERTIGA m’a découvert. En voici une preuve.  

D’où puises-tu ton inspiration ?   

Avant, je n’avais pas de repère. Donc je passais énormément de temps à faire des recherches avant de passer à la réalisation. Aujourd’hui, avec de l’expérience, je sais exactement où et comment trouver ce que je veux. 

J’utilise judicieusement Google, puis Pinterest, Dribbble, Behance, Freepik, etc… 
Ce sont des canaux très puissants pour mon inspiration. En plus, je suis trop visuel, j’aime beaucoup observer, et de surcroit, je suis très curieux. A chaque fois que je vois quelque chose qui m’intéresse, je cherche à savoir comment il a été fait. Je pense que c’est ce qui fait ma force. 
Le tout accompagné d’une bonne musique, je me laisse emporter. 

As-tu été confronté à des difficultés dans ton parcours que vous souhaiteriez partager avec nous?

Absolument. Ce sont les difficultés qui m’ont forgé.
Avant de me lancer, j’ai pris le temps d’observer, d’apprendre. Car la formation est une étape inévitable quand on veut aller loin.

Avoir un talent seul ne suffit pas. Il est même impératif de le parfaire par des formations, parfois même avec les regards extérieurs.

Lorenzo BOY-TOUMA AIBA, Designer, Graphiste et Community Manager 

C’était un peu délicat à mes débuts. Je n’avais ni ordinateur, ni smartphone. Tout ce que j’avais en ma possession c’était un crayon à papier et quelques feuilles blanches. Il faut aussi rappeler que j’ai eu des ratés terribles. Mais cela ne m’a pas empêché de continuer. 
Plus on avance, plus on découvre de nouvelles choses. De jour en jour, on s’améliore, parce que je suis un autodidacte, à la base. 

Si l’on devait retenir 2 mots de toi, quels seraient-ils ? Et pourquoi? 

Fonceur et généreux. 

Je suis un fonceur parce que tout ce que je parviens à réaliser tout ce que je souhaite faire. Il m’arrive de faire des erreurs comme tout le monde, mais j’arrive toujours à mes fins en y mettant du coeur. 

Généreux parce que j’aime partager mes connaissances, ma joie de vivre avec les autres. Pour moi quand on met dit simplement « MERCI », c’est déjà un premier salaire. 
Je crois beaucoup au « Give Back ». Plus tu donnes, plus tu reçois. 

Comment te vois-tu dans 5 ans ? 10 ans ?  Des projets en vue ? 

Dans 5 ans, Je me vois à la tête d’une entité qui allie le digital et la communication avec plusieurs collaborateurs. Et dans 10 ans, pourquoi pas ouvrir une école dédiée à ce domaine. Parce que je vois de plus en plus de personnes qui s’y intéressent.

J’ai récemment lancé ma chaîne YouTube sur laquelle je compte partager mon savoir-faire, des astuces, des conseils et plein d’autres choses. Faites-y un tour. 

Auparavant, j’avais déjà une chaine YouTube dédiées aux vidéos lyrics. Cette chaine a comptabilisé plus de 6 000 abonnés avec plus de 2 millions de vues. 

Malheureusement cette chaine a été clôturée pour des réclamations de droits d’auteurs. Si je dois donner un conseil, sur YouTube il faut utiliser tous les contenus gratuits s’ils ne nous appartiennent pas. 

J’ai aussi un autre projet sur lequel je suis très focus qui se nomme: « Grouillement ». Ce projet est orienté développement personnel, motivation. J’ai pour ambition de l’associer ou de le transformer en une agence digitale d’ici la fin de l’année. 

J’ai un autre projet qui vient de naitre récemment dont je préfère laisser en suspens. Peut-être qu’il fera le sujet d’une autre interview, qui sait? (rires).

Un message à faire passer ? 

Pour tous ceux qui veulent se lancer, je tiens à préciser qu’il faut surtout trouver sa voie, c’est-à-dire une passion. Ensuite oser car il n’y a pas de meilleur moment pour se lancer. Le premier meilleur moment, c’était hier, et le dernier meilleur moment c’est aujourd’hui. C’est au fil du temps qu’on s’améliore. 
Il faut croire en ses rêves, certes, ça ne sera pas facile mais il ne faut jamais se décourager. 
Permettez-moi d’utiliser la fameuse phrase : « C’est au bout de l’effort que vient le réconfort. »

Enfin, je demande à tous les « Afroptimistes » de tout horizon de nous soutenir comme le fait bien, Sandrine. Même si certains ne peuvent pas ou ne veulent pas acheter nos œuvres ou services, je leur prie de bien vouloir les partager autour d’eux. Il y aura sûrement quelqu’un de l’entourage à qui nos œuvres plairont. Seul, on va vite. Ensemble, on va loin.

Dessin de Sandrine NAGUERTIGA réalisé par Lorenzo

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Mon site Web est en refonte, mais disponible en attendant sur : http://bit.ly/lorenzoleduc

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