Sandrine NAGUERTIGA

Comment construire et promouvoir une véritable identité numérique tchadienne?

En marge du Forum sur les Noms de Domaine (DNS) qui se tiendra les 17 et 18 Décembre 2019 au Radisson Blu, N’Djamena (Tchad), je choisis de réaliser cet article qui traite finalement de la question de l’identité numérique. 
Pourquoi un forum DNS? 

Ce forum organisé par l’Agence de Développement des TIC (ADETIC) aura pour objectif principal de démocratiser, promouvoir et rendre accessible officiellement le nom de domaine « .td »: un premier pas vers cette quête d’identité numérique. Au-delà de ça, les organisateurs souhaitent également présenter les opportunités en matière de TIC à la population mais également d’accroître la création de contenu web pour le Tchad. 

On se rend de plus en plus compte qu’il est primordial pour le Tchad, de réussir à se créer une réputation en ligne qui brise celle des tabous autour de son image. Le Tchad, ce pays d’Afrique central est encore vu, d’un oeil externe comme un pays à risque et où la moindre opportunité ne pourrait voir le jour. Et il y va de la responsabilité de tout un chacun de veiller à construire une réputation solide et vraie. Pour cela, rien de tel qu’une véritable identité numérique. 

Identité numérique, Késaco? 

L’identité numérique, par définition, va désigner l’ensemble des traces numériques qu’une personne ou un collectif laisse sur Internet. C’est en réalité l’image que vous allez renvoyer sur internet. Cela peut-être un Pseudo, un nom, des images, une adresse IP, des commentaires…..
Toutes ces informations, laissées au fil des navigations, sont collectées par les moteurs de recherche, comme Google, et sont rendues public.
Cette identité virtuelle que nous créons se fait à travers les réseaux sociaux, un site internet, un blog. Mais ces données, qui se retrouvent à la portée de tous, constituent un risque permanent pour les utilisateurs et pour la protection de leur vie privée

Et pour ce qui est du Tchad, sa réputation n’est malheureusement pas encore au beau fixe, et ce malgré les nombreux efforts fournis par ces jeunes qui ont décidé de promouvoir le Tchad autrement. 

Aujourd’hui, les tchadiens sont les premiers ambassadeurs de leur pays, d’où qu’ils soient. Et c’est à eux de raconter l’histoire de leur pays, par leurs vécus et par leurs expériences. Nul ne pourra mieux parler du Tchad que les Tchadiens eux-mêmes. Mais encore faudrait-il savoir bien le faire car de nos jours les traces que nous laissons sur Internet sont très difficiles à effacer. C’est pour cette raison qu’il est préférable de bien réfléchir avant de laisser une trace numérique afin d’éviter toutes les conséquences négatives d’une mauvaise e-reputation.

Sandrine NAGUERTIGA 

Ironie du sort ou pure hasard, le Chef de l’Etat du Tchad, Idriss Deby Itno, avait fait réagir la toile suite à un de ces discours où il évoquait la question de l’utilisation des réseaux sociaux chez les jeunes. Je cite: 

« Je m’adresse particulièrement à la jeunesse, génération des années 90 et 2000 qui n’a pas vécu les affres de la guerre, vous utilisez mal les réseaux sociaux
La culture du communautarisme à votre âge déjà, c’est une bombe que vous préparez pour votre avenir, faites très attention. L’homme intelligent qui a créé cet outil a créé un outil de communication pour la culture des valeurs mais pas pour la culture de la haine comme vous le faites actuellement. Arrêtez s’il vous plait, c’est du poison que vous êtes entrain d’injecter chaque jour dans votre vie et dans votre avenir »,

Aujourd’hui, on se rend compte qu’il est plus que l’utilisation des réseaux sociaux chez les jeunes reste une question cruciale et à la fois stratégique puisqu’elle préoccupe les plus grandes instances. 
Bon nombre de personnes, d’experts appellent à une utilisation plus responsable des réseaux sociaux en ligne. 

Je vous invite à lire un article rédigé par un confrère blogueur, Annadjib Ramadane, qui explicite mieux ce phénomène: Pour un usage plus responsable des réseaux sociaux au Tchad. 

Il est important de savoir qu’au-delà même des réseaux sociaux, l’on peut évoquer la question de l’internet. 
Il faut savoir que pour construire une identité numérique fiable au Tchad, il est important de se responsabiliser et de promouvoir du contenu non pas seulement positif mais réel. 
Comment réussir à promouvoir du contenu positif tout étant proche de la réalité? Toutes ces questions m’ont donc donné envie de partager dans cet article 6 façons de construire et promouvoir du contenu tchadien tout en étant réaliste. 

1: Rédigez du contenu qui apporte de la valeur ajoutée à votre cible
Ne rédigez pas seulement pour rédiger. Mais publiez du contenu pour apporter quelque chose de plus à toute cette sphère numérique. 

2: Diversifiez vos contenus 
Photos, podcast, vidéos, articles….tout est utile. Par exemple je me rendais compte qu’il n’existait pas de banque d’images propre au Tchad, déjà que les banques d’images sur l’Afrique sont rares, alors voici là une excellente initiative pour les passionnés d’images. 
De plus nous manquons de blogueurs, capables de parler du Tchad sous toute cette forme, et le BlogCamp 235 1ère édition organisé dans le cadre du Novembre Numérique était une excellente manière de re-lancer la machine. 

3: Soyez Responsables et adoptez une attitude positive
En effet, je remarque que très souvent nous aimons « régler nos comptes » sur les réseaux sociaux, nous Tchadiens: chose complètement absurde et au final dénigrante pour notre communauté et notre pays. Adoptons des attitudes responsables: ne partageons et commentons que si cela a un véritable intérêt.
Bon nombres de photos, vidéos horribles déambulent sur les réseaux sociaux: viols, agressions….évitez de vous fondre dans la masse et d’être des acteurs de ces faits inhumains. On ne partage pas tout sur la toile, encore moins sur les réseaux sociaux.

4: Vérifiez vos sources et surtout citez-les. 
Si vous vous appropriez quelque chose qui n’est pas de vous, n’hésitez pas une seule seconde à citer cette source (même si elle est inconnue): cela vous grandira et participera à cette attitude responsable dont vous avez opté. 

5: Publiez des faits, personnes, initiatives, idées qui puissent répondre activement à la promotion du pays car mine de rien, si vous souhaitez vous démarquez de ce qui existe déjà et faire valoir votre pays parmi au plus haut rang sur la toile, vous devez vous positionner en tant qu’ambassadeurs. 

6: Critiquez oui c’est possible mais en apportant des solutions constructives et réalistes
Ne critiquez pas seulement pour critiquer, mais plutôt pour faire avancer les choses, idées, actions. Donnez votre opinion dans le plus grand des respects et évitez parfois des provocations inutiles. 

7: Racontez votre pays, racontez vos vécus….tout cela s’appelle du « StoryTelling »: ou encore l’art de raconter des histoires en suivant un fil conducteur. L’un des experts dans le domaine est le blogueur et communicateur Chérif Adoudou Artine
Mais une chose est très importante: soyez vrais et démarquez vous en y mettant votre touche. Car quitte à dire les choses, dites les vraies choses. 

Portez la voix de ces personnes qui n’ont pas forcement la possibilité de le faire. L’identité numérique du Tchad est une affaire de tous et devrait tous nous préoccuper. Sachons laisser des traces bénéfiques et utiles pour l’avenir puisqu’au final si on veut donner envie au monde entier de s’intéresser à notre pays et à ce qui se passe de l’intérieur, on doit être capable d’utiliser de manière responsable Internet et ce qui le compose. 


[Interview]: Sylvie Pitimbaye, la Tchadienne qui transforme les déchets en de véritables oeuvres d’art

« Rien ne se perd, Rien ne se crée, tout se transforme » : tel est le credo de cette jeune entreprise installée dans les rues de la capitale Tchadienne, N’Djamena, qui transforme les déchets du quotidien en de véritables objets du quotidien. J’ai eu le plaisir de rencontrer la Co-fondatrice de cette jeune entreprise: Sylvie PITIMBAYE, qui a accepté de se prêter au jeu de questions-réponses ci-dessous.

Bonjour Sylvie, pourrais-tu te présenter à nos lecteurs(trices)? 

Bonjour chers lecteur(trice)s Je m’appelle Sylvie PITIMBAYE, Titulaire d’une licence en Banque et Finances obtenue à l’université des Hautes études de commerce (HEC-Tchad). Actuellement Co-fondatrice de Noudji Décor and Arts. 

Parle-Nous de ton parcours…

Après l’obtention de ma Licence, j’ai travaillé comme Assistante de Direction dans un cabinet médical pendant 6 mois. Cela m’a ouvert d’autres opportunités.  J’ai ensuite travaillé pour une période de deux ans dans une Agence pharmaceutique à N’Djamena puis deux années de plus avec l’Organisation non gouvernementale des Médecins du Monde. 

Mon amour pour les études d’étude étant toujours présent, j’ai décidé de mettre mes activités professionnelles en suspens pour m’envoler vers le Ghana où j’ai appris l’anglais. En parallèle de mes études, j’avais également suivi une formation en décoration, une passion acquise dès mon bas âge.

Qu’est-ce que Noudji Décor & Art? Comme est née cette initiative? 

Noudji Décor and Art est une petite entreprise qui œuvre dans la décoration et l’art. 
Inspiré du Ngambaye (langue d’une ethnie du Sud du Tchad), « Noudji » qui signifie en français la charité, l’amour trouve tout son sens dans cette entreprise puisqu’elle met en avant la passion et l’amour pour la décoration et l’art que nous avons. 


Elle est née de notre passion pour l’art et la décoration. Donc, une fois rentrée d’Accra (Ghana), j’ai créé mon agence de décoration. Mais toute seule, c’était difficile d’y arriver. C’est ainsi que j’ai partagé le projet avec Thomas Madide, par ailleurs, Co-fondateur de Noudji décor and Arts, qui a tout suite aimé l’idée et n’a pas hésité à se lancer également dans l’aventure. 

Travailles-tu en équipe ? Si oui, pouvez vous nous les présenter ? Comment fonctionnez-vous ? ( Si vous souhaitez mettre en avant votre équipe, sinon passez la question) 

Nous travaillons avec une dynamique équipe qui nous est d’un soutien sans faille. Mon associé et Co-fondateur est un leader avec de multiples casquettes. C’est une équipe composée de quatre personnes dont le Co-fondateur, notre menuisier et notre chargé de communication. Toute l’équipe œuvre sans relâche pour satisfaire nos clients. Pour la petite anecdote, j’utilise le marteau, la scie, la perceuse comme font également les hommes (Rires). 

Qu’est-ce que t’a donné envie de te lancer ? 

De la décoration, nous avons choisi de mettre en valeur les objets recyclés. La protection de l’environnement est l’élément catalyseur et motivateur de notre entreprise. Car au Tchad il existe plusieurs entrepises productrices de boissons en bouteilles plastiques. Mais aucune structure adéquate mise en place pour le recyclage de ces bouteilles après utilisation. Du coup, les bouteilles se retrouvent dans les caniveaux créant la stagnation d’eau qui produits les anophèles (responsables de la prolifération du paludisme). Alors que ces déchets valent de l’or. Nous pouvons en faire une affaire tout en contribuant a la protection de l’environnement, au lieu de les brûler.

En tant que jeune entrepreneuse, tu as certainement dû être confrontée à des difficultés dans ton parcours. Peux-tu le partager avec nous et expliquer comment tu as su garder le cap et avancer ?

Noudji décor est à son début et il n’est pas facile dans ce pays d’entreprendre, surtout que la majorité de la population préfère consommer les produits importés. Commencer les activités sans un appui financier, tout en inculquant l’utilisation des objets recyclés dans le quotidien des tchadiens, constitue d’énormes difficultés. 
Mais ma plus grande force reste mon équipe, notamment mon cofondateur qui, à chaque fois que je baisse les bras, m’encourage toujours en ces termes : « tu es une fille battante, je crois en notre projet et on arrivera au bout du chemin un jour. Bill Gâtes n’a pas construit son empire en un jour… ». Il partage la même vision que moi et c’est ce qui me pousse à faire plus. 

Si l’on devait retenir 2 mots de toi, quels seraient-ils ? Et pourquoi? 

Ambitieuse et courageuse … (Rires). Je ne sais pas si c’est une qualité mais j’aime le challenge. Dans la vie, si on n’est pas ambitieux et courageux on a aucune raison de se dire jeune, moins encore d’avoir une existence. 

Quelles ont été (la) ou les personnes qui ont influencé ton parcours ainsi que tes choix ? 

Ma maman.  Elle est mon rôle modèle. En effet, elle est une entrepreneure peu connue et une passionnée de l’art. Elle fabrique des savons, crèmes avec du karité et la teinture. J’ai appris dès mon bas âge à, ses côtés, à fabriquer le savon, la crème et l’indigo mais aussi comment les vendre lors d’expositions.

Le rêve de mon papa était de me voir travailler dans une banque, c’est ce qui m’a poussé à faire la filière de banque et finances. Bref, je vis ma passion et mon rêve. 

Quelle est la vision pour la suite ? Comment envisages-tu le développement de ta jeune structure ? 

Nous nous inscrivons dans une logique progressive. Notre vision première était d’œuvrer comme il se devait pour un Tchad sain et beau grâce aux déchets recyclés.  

Nous projetons cependant d’avoir un local de recyclage plus grand et du matériel pour le travail. Nous aimerions également former des jeunes dans le recyclage et la transformation et travailler également avec les associations féminines dans la fabrication des bijoux et objets de décoration

Quel message aimerais-tu faire passer ?

Les jeunes doivent arrêter de chercher du boulot dans les bureaux, car il y a assez d’opportunités de nos jours. A l’ère du digital,  nous pouvons apprendre à tout faire sans payer une quelconque formation. Nous, jeunes, devions chercher a faire un métier et arrêter de se plaindre.

Par ailleurs, nous jeunes filles, devons arrêter d’être vues comme des couches vulnérables car nous valons plus que ce que nous croyons. Sortons de nos zones de confort et retroussons nos manches et avec un peu de détermination et d’envie, on y arrivera.

Rien n’est impossible à celui qui croit.

Sylvie PITIMBAYE

Pour plus d’informations à propos de notre invitée (sites internet, Facebook.) :

Sur Facebook : Noudji decor and Arts ;

Sur Instagram : Noudji décor and Art ;

Sur Twitter : @AndNoudji 

Sur Whatsapp : +23591662246


1er Novembre: une Journée Africaine de la Jeunesse importante mais peu connue

Instituée en 2006, la Journée Africaine de la Jeunesse est célébrée le 1er novembre de chaque année depuis 2006: l’occasion notamment pour les dirigeants africains d’exploiter le potentiel des jeunes et d’en tirer profit pour améliorer la vie de ceux qui vivent sur le continent. 
Mais vous le saviez-vous? 

Après avoir effectué un sondage très rapide autour de moi (entourage professionnel et personnel), sur 50 personnes, seulement 7 étaient au courant de cette journée dédiée à la jeunesse africaine. Et très peu n’y comprenait pas réellement l’intérêt. 

1er Novembre: une date symboliquement peu significative et mal choisie? 


Si l’on remarque bien sur le calendrier, le 1er Novembre est connue comme étant celle de la Toussaint: une fête Catholique célébrée au cours de laquelle on honore tous les Saints qu’ils soient connus ou méconnus: une fête en quelque sorte des martyrs qui vient en prélude de celle où l’on se commémore les fidèles défunts. 
Un choix de date qui, à mon humble avis, ne saurait avoir une place significative en vue de l’acte symbolique que l’on souhaite donner à sa jeunesse. Celui de valoriser cette jeunesse africaine, la célébrer et la mettre au coeur de toutes les préoccupations à l’échelle du continent africain, voire-même mondiale. 

La jeunesse africaine mérite que sa journée soit connue de tous et mérite surtout que l’on se penche réellement, le temps d’une journée à minima, sur ses préoccupations, ses réalisations, ses avis, ses conditions et son avenir. 

Sandrine NAGUERTIGA

Très honnêtement, j’ai découvert cette journée seulement l’année dernière, complètement par hasard sur les réseaux sociaux. Inutile de vous décrire mon ressenti. 
Une Journée Africaine de la Jeunesse qui au final, se fait sans cette Jeunesse Africaine, pourtant au coeur de toutes actions: c’est vraiment dommage. 

Vous rendez vous compte que cette année nous serons à la 13ème édition de cette Journée? Chose complètement incompréhensible. Contrairement à la Journée Internationale de la Jeunesse qui se célèbre quant à elle, chaque 12 Août depuis 1999, la Journée de la Jeunesse Africaine a été réellement passée sous silence.

J’ose croire que lorsqu’on décide de dédier une journée à une cause, c’est bel et bien pour attirer l’attention d »une communauté mondiale sur cette cause en question et réfléchir ensemble à des actions concrètes en vue d’améliorer les conditions actuelles. 

La jeunesse africaine en quelques chiffres: 

Tantôt vue comme une bombe à retardements ou alors comme un véritable potentiel de développement, cette jeunesse africaine est pourtant une richesse précieuse pour le continent africain. 
La jeunesse africaine se retrouve coeur de toutes les rencontres, tous les sommets et tous les forums qui puissent exister à travers le Monde. Aussi souvent que possible, le Monde entier se réunit pour discuter de ses défis, des enjeux, des opportunités afin de proposer des solutions adaptées à sa démographie. 
Selon des chiffres tirées de statistiques mondiales (ONU et partenaires): 
La population africaine, passera de 1 à 1,6 milliard de personnes entre 2010 et 2030, pour atteindre 19% de la population mondiale à cet horizon. 
De plus, en Afrique de l’Ouest comme en Afrique centrale, les moins de 25 ans représentent déjà 64% de la population, une classe d’âge frappée par un chômage moyen de 60%.
Avec 7 personnes sur 10 âgées de moins de 25 ans, le taux de dépendance à l’égard d’adultes actifs s’élève à 80 % – faute de perspectives d’emploi.
L’on remarque aussi que dans le Sud du Sahara, 40% des filles en âge d’aller à l’école ne sont pas scolarisées. 
Sur la question de l’emploi il est important de savoir que seuls 3 millions d’emplois formels sont créés par an alors que 10 à 12 millions de jeunes arrivent chaque année sur le marché du travail.
Enfin, 60%: c’est le pourcentage de jeunes (15-24 ans) en situation de chômage en Afrique subsaharienne selon la Banque Mondiale.

Des chiffres qui première vue, pourrait vous alarmer et vous dresser un bilan négatif de cette jeunesse, et pourtant en dépit de tout cela, la jeunesse s’efforce à trouver des solutions et à mettre en marche le train du développement. Rien que pour ça, elle devrait être mise à l’honneur, écoutée et accompagnée comme il se doit. 

Les défis à relever pour la jeunesse africaine: 

De nombreux défis doivent être relevés pour cette jeunesse africaine à savoir: le chômage des jeunes, l’immigration clandestine, la radicalisation, les catastrophes naturelles, la paix et la sécurité, l’engagement citoyen, l’éducation et la formation, l’accès aux soins de santé….
Les défis sont donc en effet nombreux et à différents plans pour espérer voir cette jeunesse africaine devenir un meilleur allié du continent. Je ne pourrai tous les citer, mais j’en dresse quelques uns.
1: Sur le plan de l’éducation et de la formation professionnelle

Une éducation de qualité et des formations en rapport avec les exigences du marché de l’emploi sont déterminantes pour espérer penser à un développement efficace. 
Si la base en elle-même n’est pas convenablement édifiée, il sera plus que jamais difficile de construire des ponts solides qui puissent mener vers un développement de qualité. 
A cela, je pense aussi à ces jeunes filles qui sont encore privées d’éducation à cause de prétextes encore « farfelus » les préférant à la maison que sur les bancs de l’école. La fille est une richesse encore sous-déployée qui, une fois éduquée saura être une lumière pour le continent. 

Les formations quant à elles, doivent pouvoir répondre aux besoins en matière d’emplois pour les jeunes. On observe aujourd’hui des secteurs tels que l’agro-alimentaire, l’industrie ou même le tertiaire qui manquent de ressources humaines, fautes de personnes qualifiées. 

2: Des opportunités économiques à favoriser via un climat des affaires sain 

Qui dit opportunités économiques pour les jeunes dit climat des affaires sain et adapté à leurs besoins. 
Nombreux sont les jeunes en rupture scolaire ou ayant terminé les études qui se lancent dans des activités informelles compte tenu du chômage qui les attaquent de plein fouet. Assainir le climat des affaires et instaurer une justice sociale sera un excellent début. 
Former, accompagner, soutenir les jeunes qui désirent créer de l’emploi sera aussi un excellent moyen de remédier au problème du chômage.

3: La Paix et la Sécurité pour renforcer la confiance des jeunes envers leur continent

Ce qui me bluffe chez les jeunes africains, c’est l’amour qu’ils portent pour leur continent en général, et pour leurs pays respectifs, et ce, qu’importent les difficultés rencontrées. 
Alors il va sans dire que la Paix et la Sécurité pourraient découler des principaux défis énumérés ci-dessus. Si vous voulez éviter d’avoir des jeunes qui s’engagent dans des troupes armés et qui deviennent des menaces, il serait peut-être temps de leur inculquer une éducation stable, de les accompagner vers un emploi décent afin de les rendre autonomes et par dessus tout instaurer une justice sociale.

4: Lutter contre les inégalités de tout genre

Les inégalités sont mine de rien, des brindilles qui alimentent peu à peu le feu des représailles, instabilités. 
En effet, ce qui marque cruellement le fossé entre les jeunes et leur désir de rester sur le continent sont les inégalités qu’ils rencontrent. Inégalités sur le genre, sur l’accès à une éducation ou une formation de qualité, un emploi décent, etc….Et sans résoudre ces points, il sera difficile pour les jeunes africains de se sentir complètement en sécurité et en paix chez eux. 

Un manque de communication sur l’évènement:

Ce que je déplore par dessus tout, c’est le manque de communication sur cet évènement pourtant très important pour la jeunesse africaine vivant localement mais également à la diaspora. Cela pourrait être perçu comme un manque d’intérêt à propos: ce qui est dommage.

La journée de la Jeunesse Africaine est l’occasion en effet de mettre en avant tous ces défis majeurs et de faire rayonner cette jeunesse africaine qui participe activement au développement du continent. 
Mais cette journée est également là pour faire éclore le potentiel de ces milliers de jeunes qui rayonnent et d’attirer la communauté internationale sur les problématiques liées à cette jeunesse africaine.

L’Union Africaine, une des institutions de référence pour le continent, devrait mettre davantage de moyens et d’engagement pour drainer cet évènement et faire de cette Journée Africaine de la Jeunesse, une journée plus qu’importante chaque année. Nous avons la chance d’avoir de jeunes africains qui marquent positivement les esprits, qui font briller le continent à travers le monde, alors pourquoi ne pas s’appuyer sur ce qui existe déjà pour faire encore mieux. 
Si nous ne le faisons pas nous-mêmes, personne d’autre ne le fera à notre place. 

Encourager la jeunesse à se cultiver, c’est bâtir une société meilleure.

Esther JONHSON


[Portrait]: Solange DOMAYE, la Femme d’Affaires Tchadienne qui connecte l’Afrique à l’Europe

Consul Honoraire du Tchad aux Pays-Bas, Solange Domaye est également la Fondatrice et Directrice Générale du cabinet de conseil Afric Connecting European Business with Africa. Âgée de 41 ans, Solange fait partie de ces Tchadiennes de la Diaspora qui se préoccupent du développement socio-économique de leur continent. C’est ainsi qu’à travers son cabinet elle s’est donnée comme mission de développer des relations durables et des opportunités d’affaires entre les continents africain et européen. 

Retour sur son parcours:

 Après des études primaires et secondaires au Tchad, Solange convole vers l’Europe où elle effectuera un Master en Commerce International à l’Université de Nijmegen aux Pays-Bas.

Elle acquerra ensuite des expériences professionnelles dans plusieurs multinationales mais également dans des PME. En effet, Solange a longtemps travailler dans une multinationale Américaine basée aux Pays-Bas, pour laquelle elle avait comme principales missions: la gestion des comptes des pays Francophone et les pays Africains. Elle était en contact direct avec les distributeurs et partenaires de ces pays et rapportais ses activités a son manager.

Elle précise également: « Plusieurs fois j’ai dû décevoir nos clients car ils ne bénéficiaient pas de même traitements que  les clients Européens ou Américains. J’ai proposé des solutions à mon manager pour remédier aux problèmes que rencontraient nos clients Africains mais cela n’a pas intéressé l’entreprise pour laquelle je travaillais. 

« Je voyais bien que les entreprises africaines ne demandaient qu’ à être servies mais manquaient d’interlocuteurs attentifs à leurs besoins. Alors à un moment donné j’ai décidé de me mettre à mon compte et de proposer mes services aux entreprises africaines. D’abord j’ai commencée comme une centrale d’achat et petit à petit je me suis laissée orienter par la demande des clients, notamment le service. »

Solange a su donc capitaliser sur ses expériences et créer de véritables opportunités dans son domaine afin de les mettre au service du continent africain et plus particulièrement au Tchad, son pays d’origine. 

Zoom sur son Cabinet et ses missions: 

Aujourd’hui le cabinet Afric est spécialisé dans la promotion du commerce international, la mise en relation des entreprises Européennes et Africaines et dans l’accompagnement du développement des structures demandantes. 

Pour cela, le cabinet organise chaque année (depuis 2014) un évènement professionnel: La Mission Commerciale & d’Investissement Agro-Industrielle qui a pour objectif principal de mettre en relation les acteurs de l’économie publics et privés en Afrique et en Europe. La 5ème édition de cet évènement 100% professionnel se tiendra du 8 au 11 Décembre 2019 à N’Djamena. 

cc: Afric EU

A lire aussi: [Evenement]: Le Tchad accueillera la 5ème édition de la Mission Commerciale, Agro-industrielle et d’Investissement du 8 au 11 Décembre 2019

Qu’est ce qui a donné envie à Solange DOMAYE de se lancer? 

A cette question, Solange n’hésite absolument pas à dire que c’est l’envie de servir, contribuer et de participer au développement socio-économique entre les continents africain et européen. 
Pour cette entrepreneure dans l’âme, le fait d’être à son propre compte l’encourage davantage à  valoriser ses talents et ainsi agrandir son réseau. 

« La vie d’un entrepreneur est minée d’obstacles et de défis. Dailleurs ce sont ces éléments qui font sa force ». 

Solange DOMAYE, DG du Cabinet « Afric Connecting European Business with Africa »

Des personnes ont-elles influencé le parcours de Solange? 

D’où je viens j’ai eu peu de rôles modèles alors dans ma quête à la découverte de ma voie,  je me suis, tout de suite, retrouvée orienter vers le système américain qui me correspondait plus. Mon désir de liberté, de rêver et de construire soit même sa vie selon sa propre vision et perspective déteignait sur moi. 

Ne pas se limiter et croire que tout est possible quand on est prêt a investir et payer le prix pour réaliser nos rêves. 

Solange DOMAYE, DG du Cabinet « Afric Connecting European Business with Africa »

Solange a un message à nous faire passer 

Il n’y a qu’une chose qui puisse rendre un rêve impossible, c’est la peur d’échouer, je dirais a tout le monde, que ce soit les jeunes africains ou les investisseurs, qu’ils doivent essayer, oser, malgré la peur qui peut surgir en eux et les paralyser. Faire preuve de courage est primordial car la peur n’est qu’une fausse imagination.   


[Evenement]: Le Tchad accueillera la 5ème édition de la Mission Commerciale, Agro-industrielle et d’Investissement du 8 au 11 Décembre 2019

Organisée par le Cabinet Afric Connecting European Business with Africa, pour la 5ème année consécutive, la mission commerciale et agro-industrielle et d’Investissement Benelux – Tchad sera organisée du 8 au 11 Décembre 2019 à N’Djamena (Tchad). Une mission qui, au travers d’un événement 100% professionnel, a pour objectif principal de mettre en relation les acteurs de l’économie publics et privés en Afrique et en Europe. 

Fondé par Solange Domaye en 2007 et basée aux Pays-Bas, le cabinet Afric Connecting European Business with Africa, a été créé afin de : 

  • promouvoir le développement économique, l’accès aux financement, à la formation et au marché international des PMI/PME Tchadiennes et Africaines; 
  • créer des partenariats bilatéraux et durables entre les acteurs des secteurs privés et publics
  • valoriser les initiatives de jeunes et femmes dans le secteur agro-industriel
  • et enfin développer le climat des affaires à travers la technologie, l’investissement et l’entrepreneuriat 
Solange DOMAYE, CEO-Founder Afric EU & Consul Honoraire du Tchad aux Pays-Bas
cc: Afric-EU

Ce cabinet offre donc des prestations  de conseil, de vente et d’assistance technique à la fois aux acteurs économiques africains qu’européens. 

Face aux succès des éditions précédentes, cette 5ème édition mettra l’accent sur la promotion de nouveaux partenaires et acteurs en quête de développement d’affaires durables et désireux de travailler en étroite collaboration avec le savoir-faire local. 

Sept secteurs clés sont mis en avant  lors de cet événement professionnel majeur que sont : l’agriculture, l’élevage, l’eau, l’énergie, les Mines, l’aviculture et l’aquaculture. 

Conscients du rôle majeur que jouent les nouvelles technologies de l’information et de la communication sur le continent africain et en vue de s’inscrire dans la dynamique numérique du Tchad, les Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) seront mis au cœur de tous les secteurs et actions. 

Plusieurs activités viendront rythmer ces 4 jours d’événement B2B tels que des conférences, tables rondes, ateliers techniques ou encore des sessions de réseautage pour ne citer qu’eux. 

La Mission Commerciale Agro-industrielle et d’Investissement Benelux-Tchad qui devient au fil du temps une plateforme incontournable entre les différents acteurs du développement économique, souhaite positionner le Tchad comme une destination commerciale et d’investissements de référence mais aussi développer une synergie durable entre les acteurs européens et africains.